17[alerte] - Jean-Michel Bérard - 19 aout 207

Table des matières

[alerte] - JM Bérard -

Terrorisme

La vie en Maurienne en 2051, à 1800 mètres d'altitude

Nouvelles du futur

Delphine Seyrig

Une exception sociologique et économique : le lac d'Aiguebelette

Vie quotidienne 2017

Déconnectons-nous

Volonté des femmes

Place des handicapés

Orthographe

Fonctionnement de la lettre [alerte]

jean-michel.berard xx orange.fr

 

Terrorisme

À Barcelone comme ailleurs il me semble que le but des terroristes est de semer la peur et de nous inciter à changer nos modes de vie pour se conformer à ceux qu’ils prônent. Une question vraiment très naïve : à quoi cela sert-il, aussitôt après les attentats, d’enchainer les émissions spéciales pendant deux jours, les photos (même sélectionnées), les commentaires, les hypothèses ? Serait-il totalement absurde de ne pas parler du tout des attentats commis ? Il semble que les populations résistent, ne sont pas trop atteintes par la peur, mais cela ne peut en tout cas que donner des idées à d’autres terroristes. Pourquoi en parler ? Droit à l’information, oui mais pour quoi ? Dans quel but ?

La vie en Maurienne en 2051, à 1800 mètres d’altitude

J’ai dans une lettre précédente évoqué les conséquences actuelles bien réelles du réchauffement climatique à St Jean d’Arves, en Savoie, 1500 mètres d’altitude « utile » environ. La notion géographique d’altitude utile est une pure invention de ma part.

Ce texte a motivé l’un d’entre vous, GG. Il avait écrit il y a un an une nouvelle de fiction décrivant la vie en Savoie à 1800 mètres, en 2051. Et du coup il l’envoie à [alerte]. Ce texte est très soigneusement documenté : évolutions probables du climat, de la végétation, conséquences sur les modes de vie et les relations sociales du réchauffement, de la pollution, des évolutions (progrès ?) technologiques. L’auteur a même fait une prospective sur les prénoms probablement en vogue en 2051. Tout cela procède d’une analyse, de pure fiction certes, mais documentée. Reste pour chacun de nous à se déterminer par rapport aux mentalités et aux modes d’existence ainsi anticipés. Réactions bienvenues. Dès maintenant une société privée propose aux personnes disposant d’une très forte somme de pouvoir vivre sur Mars, prochainement, dès que la technologie le permettra.

Nouvelles du futur

- C’est tout de même agréable de se laisser conduire et de profiter ainsi du paysage tout au long de la descente, pas vrai Jaï ?

- Tu as raison, on profite en plus d’un total silence grâce au moteur électrique et au remplacement des roues par des coussins d’air ; tiens, regarde ce chevreuil, il ne nous a pas entendus arriver !

- Enfin, ce confort est bien mérité vu le tarif que pratique la compagnie de location reprend Noa.

- La « Maurienne sans chauffeur » a mis du temps à naitre mais la voici ! Une matinée de location coute cher, mais nous n’avons plus de voiture à entretenir et nous n’avons besoin que d’un ou deux déplacements à la « capitale » mauriennaise chaque semaine. D’autre part, les jeunes de notre éco-village n’ont plus à dépenser les grosses sommes qu’exigeait ces derniers temps l’examen du permis de conduire : le chauffeur est dorénavant électronique !

Tout en bavardant et en admirant le paysage, les deux hommes sont arrivés à leur destination : le « Produits Naturels Central Point » situé en bordure de la petite ville. C’était leur tour de se charger de l’approvisionnement hebdomadaire de leur petite communauté rurale.

Celle-ci est située à 1800 mètres d’altitude, sur un immense plateau agricole au pied des prestigieux pics de montagne classés au « Patrimoine Mondial de l’humanité » depuis un peu moins de 10 ans.

Nous sommes le 22 avril 2051 et il fait dans cette vallée une température de four.

- Ne trainons pas ici, on risque de griller ; remontons vite au pays !

À l’intérieur des bâtiments du comptoir la température est cependant correcte et ceci, sans climatisation électrique, car les architectes, soucieux du « bilan carbone » (de plus en plus désastreux sur la planète) ont installé un système de « climatisation solaire par combinaison entre évaporation et effet vortex ».

Il y a peu de clients ce matin, mais on voit çà et là des employés affairés et aussi un bon nombre de bénévoles arborant un brassard marqué « sécurité ». Il faut en effet être vigilant en ces périodes troublées où le travail rémunéré est rare, où la mentalité collective reste marquée par l’amoralisme et l’individualisme.

Dans cet établissement, on trouve absolument tout ce qui est utile à la vie des habitants de la campagne : produits pharmaceutiques (naturels si possible) nourriture, logiciels, imprimantes « 3D », petit équipement domestique, habillement, etc.

En effet voici bientôt vingt ans qu’il n’est plus possible de faire confiance à la « Grande Distribution » qui n’est plus qu’un moyen de « placer » des capitaux internationaux ; il a bien fallu se résoudre à travailler à la constitution d’une coopérative efficace, sensible aux besoins réels d’une population montagnarde : celle-ci veut du concret et n’a que faire des produits « virtuels » !

La voiture sans chauffeur est en fait une fourgonnette et bientôt, la voici remplie de fournitures variées nécessaires à une collectivité d’une soixantaine de personnes vivant de l’artisanat et du travail de la terre.

Les deux hommes sont prêts à repartir, mais ils remarquent qu’au coin du bâtiment, là où les clients peuvent prendre un verre ou se restaurer sommairement (mais sainement !) il règne une animation inhabituelle.

Il y a là quelques habitués connus pour leur bonne humeur qui semblent raconter des histoires intéressantes ; cela donne envie d’aller se joindre à eux. La voiture attendra, son forfait de location est encore loin d’arriver à échéance.

On parle de tout et de rien et comme de tout temps, des derniers évènements annoncés par les médias. En 2051, les techniques d’information ont changé mais les faits divers sont toujours aussi « croustillants » !

- Tu ne connais pas la dernière ? dit l’un, eh bien voici que du côté de Lyon, une brigade est intervenue par surprise dans une maternité pour baptiser d’office tous les nouveau-nés !

- Chaque tendance « politico-religieuse » cherche à faire parler d’elle ! répond l’autre, voici ce que je viens de lire sur ma « montre virtuelle » : il touche alors son poignet et envoie vers le fond de la pièce un hologramme qui montre une scène de campagne envahie par une troupe de cochons qui viennent de créer un embouteillage « monstre ». C’est la « brigade musulmane de libération des porcs d’élevage » qui vient d’ouvrir les portes d’un établissement où l’on élève jusqu’à 10 000 de ces animaux ! Quelle monstrueuse pagaille !

- Voici bientôt cent ans que les « médias » nous rabâchent qu’on est « en crise », je vous demande un peu que signifie ce mot : dès lors qu’il s’applique à une situation qui dure éternellement, quel mot va-t-on employer pour parler d’un moment difficile, exceptionnel ? Heureusement, les effets de la « prétendue » crise restent gérables ; tous ces graves mécontentements, tous ces dossiers non résolus pourraient aboutir à des évènements dramatiques, voire à des carnages, si l’on vivait encore comme dans les années 2020.

- Oui, c’était une belle invention ce système de portiques de contrôle omniprésents et interconnectés : avec eux, les moindres produits dangereux, même les gaz, même la drogue, sont repérés ainsi que la personne qui les transporte et le renseignement transmis immédiatement aux millions d’autres portiques dans le monde ; ensuite les systèmes informatiques font le tri et chaque suspect est tellement surveillé qu’il est pratiquement neutralisé !

- La « Liberté individuelle » sacrosainte chez nos ancêtres en a « pris un coup » mais en contrepartie, l’engrenage infernal de la violence s’est enrayé. En conséquence, les contestataires les plus divers, même ceux qui ont des choses cruciales à faire passer doivent faire appel à leur imagination et trouver des moyens de convaincre l’opinion publique sans passer par la violence !

- On est bien ici en train de discuter autour d’un verre, mais nous sommes attendus et cet après-midi, il y a du travail. Allez ! On s’en va ; salut la compagnie !

À l’éco-village, tout est tranquille quand nos deux amis arrivent. La voiture sans chauffeur est vite débarrassée et renvoyée à sa base.

- C’est plus pratique que les mulets ; eux, il faut les raccompagner !

- Oui, mais les mulets sont plus utiles pour le travail des champs !

Ce village est en réalité une grande ferme avec des bâtiments de stockage, des abris, des petits chalets en bois pour chaque famille, un grand local pour les rencontres, le travail en commun ou les repas collectifs.

Il y a aussi tout ce qu’il faut pour loger les animaux ; ici, toutes les espèces d’animaux domestiques sont représentées. On aperçoit non loin de nombreuses serres au toit assez pentu.

Les champs cultivés sont situés tout autour des bâtiments. L’exploitation constitue un ensemble d’un seul tenant qui s’étend sur une surface de plusieurs centaines d’hectares. En effet, les terrains ont été regroupés au moment où elle a été créée, voici plus de vingt ans car alors, la montagne alentour était totalement en friche, abandonnée par ses habitants ; ils ne pouvaient plus gagner leur vie selon les habitudes anciennes, puisque l’absence de neige avait ruiné les saisons touristiques d’hiver qui étaient auparavant leur principale source de revenus.

À l’éco-village, tout est tranquille quand nos deux amis arrivent. La voiture sans chauffeur est vite débarrassée et renvoyée à sa base.

Les autorités régionales, soucieuses de trouver des terres cultivables échappant à la sècheresse et à la chaleur excessive qui commençait à accabler l’Europe, avaient acheté ces terrains situés sur un vaste plateau et ensuite les avait concédés pour une durée de cinquante ans à l’association « La Montagne Ensemble ». C’est toujours cette structure qui après avoir défriché les terres s’occupe aujourd’hui de les exploiter. Et c’est une très belle réussite !

Les champs aux alentours sont d’un beau vert et parfaitement ordonnés. On y trouve tout ce que l’altitude de 1800 mètres permet de faire croitre : les céréales, les légumes les plus variés, les fruits rouges. On y voit même de la vigne car elle bénéficie ici du même climat que celui que connaissaient les vignes de la Loire autour des années 2000.

Ici, l’eau ne manque pas encore. Certes, la « Shangaï Water Company » titulaire de la concession exclusive pour la production et distribution d’eau dans cette immense « Région Administrative » a capté toutes les sources tous les ruisseaux de taille significative mais il reste les mini-sources toujours nombreuses dans une montagne schisteuse. On voit aussi des retenues barrant le moindre vallon ; les exploitants les ont patiemment aménagées, parfois en utilisant des morceaux de bâches jadis prévues pour créer les fameuses « retenues collinaires » qui avaient pour ambition la production de neige artificielle !

Avec les serres, chauffées par le méthane provenant de l’abondant fumier produit par les chèvres, moutons, bovins et animaux de trait, la production de légumes s’étale sur toute l’année.

Le principal revenu de cette petite communauté provient de la vente sur place des produits de la ferme, car la clientèle, malgré la « crise » économique qui a ruiné l’industrie touristique reste nombreuse : en effet, les résidences de vacances, nombreuses dans cette vallée ont été transformées en résidences pour retraités et ces établissements sont remplis à longueur d’année. Ils ne risquent pas de rester inoccupés car la population âgée est nombreuse en ce milieu du XXIe siècle et contente de quitter la ville.

Tous les anciens vivant sur la montagne sont heureux de leur sort : ils consomment des aliments savoureux, ils vivent dans une nature encore saine, ils échappent au stress et à tous les ennuis nés de la surpopulation et du chômage massif qui règnent dans les plaines. Quant aux habitants de l’éco-village, pour rien au monde ils ne retourneraient dans les villes : avec une population mondiale de 9 milliards d’habitants, urbaine à 90 %, rien n’est simple en ville ; seule une organisation draconienne assortie de nombreuses restrictions permet de maintenir un semblant d’ordre. Et n’oublions pas que les esprits sont survoltés par l’excès de chaleur, de bruit et par l’oisiveté d’une grande partie des citadins.

Ici, confrontés à la nécessité de travailler et de réfléchir ensemble pour maintenir la viabilité économique de leur exploitation, les membres de l’association ont organisé une vie sociale qui fonctionne à la perfection. Chacun connait sa tâche, chacun est conscient de ses responsabilités ; les détails, les difficultés imprévues sont réglés dans des réunions hebdomadaires. Cette organisation performante est héritière d’une longue période de recherches qui a débuté voici presque un siècle certes mais aujourd’hui, le « ciment » de l’entente commune n’est plus l’idéologie : c’est la nécessité de vivre ensemble en bonne harmonie !

D’ailleurs, dans certains groupes basés sur la coopération cela fait déjà de nombreuses années que les méthodes d’éducation sont axées sur l’observation de la réalité, sur le sens des responsabilités et l’attention à ses semblables ; un bon élève n’est plus celui qui « enfonce » ses camarades par ses performances scolaires : c’est celui qui après avoir compris un problème s’efforce d’aider les plus jeunes à se mettre à niveau !

L’école est organisée sur place, par des parents qui se sont spécialement formés : il n’y a plus d’école publique dans ces parages du fait de la quasi-disparition des ménages avec enfants dans les villages traditionnels !

Déjà, les tout premiers qui ont bénéficié de l’école de l’éco-village sont devenus adultes et presque tous habitent encore ici. La plupart travaillent à la ferme ; d’autres, sont des techniciens de bon niveau appréciés dans la construction et l’entretien des bâtiments de la vallée.

Leurs enfants ont pris leur place ; il y a même parmi eux des adolescents déjà presque adultes.

Et ces jeunes bénéficient de conditions très favorables pour leur éducation : quel que soit leur métier, les adultes ici ont un très haut niveau de culture générale et leur aide est précieuse pour donner un aspect concret et ouvert sur le monde aux leçons dispensées par les parents enseignants…

Delphine Seyrig

France Culture a récemment consacré plusieurs émissions à cette actrice née en 1932 et morte d’un cancer à 58 ans. Je vous en parle car, plus jeune, j’étais fasciné par cette actrice dont la voix un peu éraillée et le jeu me la faisaient apparaitre comme à la fois mystérieusement proche et mystérieusement distante. J’avais dans une première version de cette lettre recopié la quasi-totalité de sa biographie, mais je peux je pense vous laisser le soin de lire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Delphine_Seyrig

Extrait : Resnais l’engage alors (1961) pour jouer dans L’Année dernière à Marienbad. Le film remporte un grand succès et donne à Delphine Seyrig une immense notoriété. En 1968, sous la direction de François Truffaut, elle joue la troublante Fabienne Tabard dans Baisers volés. Dans ce film charnière du cycle Antoine Doinel, elle est à la fois l’incarnation de la femme romantique et inaccessible, mais aussi la représentation de la femme réaliste et maitresse de son destin. Antoine Doinel, dans Baisers volés, dit du personnage interprété par Delphine Seyrig : « Madame Tabard est une femme exceptionnelle, Madame Tabard, c’est… c’est une apparition ! ». Delphine Seyrig trouve en Alain Resnais et en François Truffaut deux réalisateurs qui, en quelques films, la rendent inoubliable, en particulier par le timbre de sa voix que Michael Lonsdale compare à un violoncelle.

Je n’ai trouvé que peu d’extraits d’elle à vous proposer, sans doute pour des questions de droits d’auteur.

https://www.youtube.com/watch?v=KdxtF0Kt_bg

Et surtout, très célèbre,

https://www.youtube.com/watch?v=AFEEmU7vEYA

Une exception sociologique et économique : le lac d’Aiguebelette

Trois jours sur les rives du magnifique lac d’Aiguebelette. Sans aucun doute trop rapide pour faire une analyse sérieuse et approfondie de ce site. J’admets que le texte qui suit ne relève que de mes premières impressions, des renseignements collectés sur place au fil des visites, du tour du lac en bateau électrique sous la responsabilité d’un natif du pays et qu’il faudrait pour être sérieux croiser avec d’autres lectures, d’autres sources. Sans prétention à la rigueur et au risque d’être démenti par ceux de vous qui connaissent mieux la question, je voudrais exprimer mon total étonnement devant ce qui m’apparait comme une étonnante exception sociologique, économique, écologique, touristique.

Magnifique lac glaciaire enchâssé dans une vallée dont les pentes portent de superbes forêts (oui, je sais, c’est pompeux. C’est de moi, ce n’est pas une copie de la brochure de l’office du tourisme !) le lac était avant la guerre de 39-45 un lieu de construction de luxueuses résidences secondaires, avec souvent, comme à Venise, un garage à bateaux donnant directement sur le lac.

Dans les années 1960 se développe dans toutes les montagnes le tourisme de masse : construction d’immeubles, d’hôtels, de parcs de loisirs, de stations de ski. Et c’est là qu’intervient au lac d’Aiguebelette ce phénomène économique, touristique et sociologique incompréhensible à mes yeux, car totalement à contre-mode. Des promoteurs proposent de créer sur le lac sept marinas, des hôtels et autres réalisations dans la ligne du tourisme dominant. Et pour des raisons sociologiques et économiques que je n’ai pas du tout réussi à retracer, les habitants des communes du tour du lac refusent ce « pactole ». On opte pour un développement durable, soigneusement équilibré entre les différents paysages géographiques, les différents « occupants », des poissons aux êtres humains, pour le respect de la coexistence des espèces, des populations, des activités. La circulation des voitures autour du lac est soigneusement ralentie, les risques de pollution par accident de transport de matières toxiques sur l’autoroute voisine pris en compte. Le lac est devenu pur, des stations d’épuration ont été construites dans les communes, l’eau du lac est potable, chimiquement équilibrée, elle alimente même les communes en eau potable. De nombreux spécialistes de haut niveau, (habitants, ingénieurs, universitaires, sportifs…) de différentes disciplines travaillent à la préservation de ces équilibres : spécialistes des poissons (lavaret) pour la maitrise de la reproduction, du développement, de la pêche. Dans les restaurants on n’a pas le droit de proposer de poisson du lac, mais seulement du poisson de lac. Spécialistes de l’eau pour la préservation des circulations et de la pureté. Spécialistes d’aviron, car le lac est un site mondial d’entrainement et de compétition. Spécialistes de parapente, spécialistes de l’entretien des forêts, j’en oublie, tous travaillent en étroite coopération. Tout cela pour dire que dans cet équilibre écologique soigneusement pensé l’homme intervient en permanence en mettant ses connaissances et son expérience au service d’un équilibre lui aussi soigneusement pensé. Les visiteurs que l’on appelle ailleurs touristes ne sont pas absents : baignade, pêche, navigation sur le lac. Les gites ruraux, les chambres d’hôte, les locations saisonnières, les centres d’accueil de groupes sont préférés aux grands hôtels, dans le respect de l’existence de chacun. Comment cela tient-il au fil du temps ? Sans aucun doute par cet investissement collectif d’organisations (communes, conseil général, centres de recherche) qui y croient. Il m’a semblé que pour l’instant toute la communauté de communes est soudée autour du projet. Le vendeur d’excellents paninis semble, lui, avoir des réserves : il est dommage de trop règlementer, d’empêcher plus de touristes de venir. Outre les paninis, il loue de très nombreux bateaux et pédalos de toutes sortes. Aurait-il autant de monde s’il y avait moins de règlementations, plus de réalisations « classiques » ? Il semble le penser. Je ne vis pas du lac, il me semble cependant qu’en comparant avec d’autres modes de développement touristique celui-ci a plus d’avenir car il détruit moins, ou pas, les ressources. On ne risque pas ici, en développant les pistes de ski, les canons à neige et les résidences souvent bas de gamme, de se trouver à court d’eau dans quelque temps. Je vous l’ai dit, il s’agit de ma part de réactions immédiates. Je serais heureux que ceux de vous qui connaissent la question apportent des éléments.

Vie quotidienne 2017

Déconnectons-nous

C’est le mot d’ordre en ce mois d’aout 2017. Un texte officiel vient même d’autoriser les cadres des entreprises à ne pas travailler sur leurs messages électroniques en dehors des heures de travail. Très bien. J’ai des doutes. Dans ce milieu ultra-concurrentiel qui empêchera un cadre aux dents longues de tenter de griller ses « collègues » ? Pour ma part, je ne me sens pas du tout plus libre lorsque je n’ai pas accès au réseau. Je ne peux par lire vos messages, y répondre longuement et échanger avec vous, je ne peux pas chercher sur mon moteur de recherche favori (Qwant bien sûr) les réponses aux questions qui me viennent à l’esprit pour nourrir ma réflexion et mes échanges. Certes, j’ai renoncé à poser à Qwant des questions de fond sur la vie, l’amour et la mort, mais je ne crois pas que Google serait meilleur.

Volonté des femmes

Derrière moi, un petit garçon et une petite fille. Je ne me suis pas retourné, je ne sais pas quel âge ils ont. À leurs voix, ils sont petits. La petite fille dit avec une grande énergie au petit garçon quelque chose du style « Ce n’est pas du tout une bonne idée de vouloir m’embrasser sur la bouche ». Il me semble qu’il y a quelques années le père de la petite fille aurait, en preux chevalier défenseur de la gent féminine, réprimandé le petit garçon. Là, il s’adresse directement à sa fille, pour la soutenir « Dis lui non. »

Place des handicapés

Une petite fille est victime d’une sérieuse allergie ayant déjà entrainé plusieurs problèmes graves. Sa mère essaie d’organiser une sortie au restaurant. Elle explique à la responsable du restaurant et au cuisinier les problèmes de sa fille et tente de savoir quels choix elle aura sur la carte. Bizarrement compte tenu des habitudes de ce restaurant, sa demande de réservation échoue. L’analyse des circonstances conduit à penser que très probablement la responsable du restaurant a trouvé tout cela trop compliqué et a préféré ne pas donner suite. Étrange. Discrimination anti-handicapés dans un restaurant qui reçoit pourtant régulièrement des pensionnaires du centre voisin ? La mère ne demandait pourtant pas un menu spécial mais voulait seulement savoir quels choix elle aurait sur la carte du restaurant. Allons, j’ai tendance à exagérer, il ne s’agit probablement que d’un manque d’amabilité de la patronne me disent les protagonistes.

Orthographe

Ce texte est écrit dans l’orthographe recommandée 1 990 en suivant, si je n’ai pas fait d’erreur, les recommandations du logiciel « Le Robert Correcteur ».

http ://www.orthographe-recommandee.info/

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour savoir les raisons du départ ! Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent le contenu de la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http ://alerte.entre-soi.info

Fin de la lettre du 19 aout 2017