[alerte] - JM Bérard " 12 décembre 2018

Table des matières

 

 

Plaisir de lire, plaisir du spectacle

Lecture :

Opéra :

Spécial Philippe Gelück

J’aimais aussi beaucoup Desproges

Ironie

Gilets jaunes

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 19 août 2018

Fin de la lettre du 12 décembre 2018

 

 

 

****************************

Les lettres [alerte] sont disponibles sur

http ://alerte.entre-soi.info

****************************

Attention, ce texte a été revu par un logiciel programmé dans l’orthographe usuelle, et non, comme d’habitude, dans l’option orthographe rénovée 1990.

****************************

Plaisir de lire, plaisir du spectacle

Lecture :

Toujours Rouge Brésil de JC Rufin, puis Le tour du monde du roi Zibeline, du même. Bien sûr, lorsque je cite des œuvres dans cette rubrique, c’est que j’y ai trouvé grand intérêt et grand plaisir. Après, c’est vous qui voyez…

Opéra :

* Opéra Garnier, Paris, salle à l’architecture éblouissante.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ra_Garnier

* Œuvre : La cenerentola, Rossini. Superbe. C’est « Cendrillon » mais sans citrouille et sans carrosse. N’empêche, c’est beau ! Merci à l’association culturelle de l’IUFM d’Auteuil qui achète en groupe des places pour l’Opéra, ce que je ne ferais pas, ce n’est pas dans mes pratiques culturelles usuelles. J’ai toujours la sensation que l’opéra n’est pas un monde pour moi.

Spécial Philippe Gelück

Philippe Gelück publie deux albums, l’un « Le chat pète le feu », l’autre est pour l’instant épuisé chez mon libraire de proximité. (Vous avez remarqué, j’insiste, je n’achète plus de livres chez Amazon.)

Pourquoi on allonge la vie en prolongeant la vieillesse, c’est au milieu que l’on devrait rajouter du temps.

L’optimiste voit le verre à moitié plein, le pessimiste voit le verre à moitié vide et aucun de ces deux cons ne se demande pourquoi on ne leur sert que des demi-verres. Quel pessimisme : c’est dire que aucun des deux ne se rappelle avoir déjà savouré la moitié de son verre.

Quand je perds quelque chose, j’essaie de le perdre toujours au même endroit, après c’est plus facile pour le retrouver.

Un restaurant chinois, en Chine cela s’appelle un restaurant.

(Allez savoir pourquoi cette phrase me fait rire à chaque fois.)

La peine de mort, du temps où elle existait, faisait moins de victimes que l’alcool au volant.

La sagesse populaire, on connaît. C’est elle qui a élu Hitler en 33. C’est l’un de mes leitmotivs dans cette lettre : la majorité n’est qu’une façon de constater un consensus, mais ce consensus peut tout à fait se faire sur une absence totale de valeurs démocratiques.

Oh mon Dieu, quand je vois tout ce qu’en votre nom on commet, faites que je ne croie jamais en vous.

J’aimais aussi beaucoup Desproges

La pensée que je préfère, parce qu’elle est hélas toujours d’actualité : l’ennemi est bête, il croit que l’ennemi c’est nous, alors que l’ennemi c’est lui.

À la guerre il est important de savoir reconnaître l’ennemi. Car, sans ennemi, la guerre est ridicule.

L’élite de ce pays permet de faire et défaire les modes, suivant la maxime : « Je pense, donc tu suis. »

On peut difficilement s’empêcher de penser que si Napoléon avait vécu quatre-vingt-dix ans de plus il aurait très bien connu Louis Armstrong.

Il faut savoir, bande de décadents ramollis de téloche et de pâtés en croûte, que les Grecs sont à l’origine du pire des maux dont crève aujourd’hui le monde civilisé : la démocratie.

Oui, sans doute. Mais la démocratie de cette période ne pouvait pas fonctionner sans les esclaves. Désolé, M. Desproges, je dois tout de même vous le rappeler, même si j’aime le pâté en croûte.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_en_Gr%C3%A8ce_antique

Ironie

J’ai écrit dans la précédente lettre ou dans des messages intermédiaires que je vous ai envoyés des critiques sévères de l’ironie, en prenant pour exemple un texte ironique à l’égard des lycéens de Mantes la Jolie diffusé par l’une de vous. J’ai réfléchi, je pense que j’ai eu tort. J’ai reçu de deux amis pour lesquels j’ai une grande et égale estime les deux messages suivants :

A Quant à l'ironie elle est dans l'air du temps on rit de tout grossièrement dans les réseaux sociaux dans les émissions de radio et de télé et je suis un peu comme Finkelkraut je trouve que c'est le signe d'un affaissement d’un avachissement de l'esprit et de la morale républicaine qui peut nous conduire très loin.Mais on ne peut rien arrêter visiblement .Après on tombe sur le droit au blasphème qu'on revendique et à l'humour. Faut vivre avec.

B L'ironie n'est qu'un moyen d'expression comme un autre qui me semble n'impliquer ni profondeur ni vacuité de la pensée. Le grand maître de l'ironie qu'était Voltaire est une référence dans ce domaine.

Cela m’a fait réfléchir. Je pense après réflexion que je partage l’avis de mon ami B. D’ailleurs, sans me comparer à Voltaire (!), je pratique moi-même suffisamment l’ironie et du coup je me demande pourquoi mes critiques. Cela dit, puisque l’ironie est un moyen d’expression comme un autre, il doit être utilisé avec les mêmes précautions, car il peut être comme les autres blessant ou destructeur. L’ironie ne devrait pas dispenser de la justesse des arguments.

Comment se protéger des thèses conspirationnistes ?

Ce mercredi 12 décembre 2018 j’apprends par France info que certains  réseaux dits sociaux  affirment que c’est le gouvernement qui a organisé les assassinats de Strasbourg afin de détourner l’opinion des préoccupations « gilets jaunes ». D’ailleurs vous l’avez constaté : les médias, mardi 11 et mercredi 12 décembre 2018 ont parlé de Strasbourg et pas des gilets jaunes.Ce qui est dramatique dans ces thèses conspirationnistes est que rien ne peut rationnellement les combattre.

Gilets jaunes

Reçu de HO : avez-vous lu la réaction de Dany Cohn Bendit sur les gilets jaunes : il me semble qu’elle mérite d’être prise en considération.

Il me semble que, en préalable lorsqu’on parle des gilets jaunes on doit se rappeler que nous sommes dans une société fortement inégalitaire, tant sur le plan des ressources des personnes que sur le plan de la fiscalité. On doit se rappeler que beaucoup de personnes en France « vivent » en dessous du seuil de pauvreté. (Je sais, mon affirmation « beaucoup » est imprécise. Il faut que je travaille pour la préciser.) On doit se rappeler que, massivement, l’opinion estime que les « riches » sont moins imposés et proportionnellement moins taxés que les pauvres. Et cela est en très grande partie exact. On doit se rappeler que les retraites ont été massivement atteintes par les mesures Macron. Mes critiques à l’encontre des gilets jaunes portent donc sur la méthode, que j’estime non démocratique, mais pas sur le fond. Ce n’est pas parce que les causes sont justes que les méthodes sont bonnes.

Non seulement je prends en considération la réaction de Cohn Bendit mais je l’approuve. A condition de bien admettre que les critiques de Cohn Bendit portent sur la méthode. Cela dit, ces critiques sont très sérieuses, car elles posent la question « quelle société voulons-nous, la méthode des gilets jaunes est-elle démocratique ? »

Certes, je réfléchis, je lis les éditorialistes que j’apprécie, comme Joffrin, et je comprends que le mouvement des gilets jaunes est signe d’une frustration, d’une colère, d’un sentiment d’injustice, d’oubli ou de mépris, tout cela aggravé par l’attitude arrogante du président et sa politique trop systématique de « ni gauche ni gauche », de « président des riches ». Je suis totalement convaincu que la perception qu’ont, à travers les gilets jaunes, une très grande partie des gens est que le pouvoir d’achat est, pour une grande partie des gens, trop bas, qu’une grande partie des gens ont du mal à boucler. Je suis convaincu qu’une politique systématique d’avantages fiscaux aux plus aisés, en fonction d’une analyse estimant que cela va dynamiser l’économie (alors que, expérience faite, cela dynamise surtout les profits des plus riches, qui ne réinvestissent pas vraiment les avantages accordés) que tout cela, donc, suscite à juste titre l’exaspération et la révolte. Les raisons sont, je crois, justes. Les méthodes ne le sont pas du tout. J’approuve Cohn Bendit : de quelles valeurs, de quel avenir est porteur un mouvement qui menace de mort ceux qui veulent négocier, qui, à certains barrages, exige que l’on pose un gilet sous son pare brise pour passer. Cohn Bendit n’approuve pas, moi non plus. Lors d’une émission en direct, un ancien de 68 a demandé à DCB « quel effet est-ce que cela te fait d’être maintenant de l’autre coté de la barricade ?» et DCB a répondu en substance : face à la violence verbale et physique, aux menaces, à l’absence de débat, c’est moi qui suis du bon coté de la barricade . Ne pas confondre « peuple » et « démocratie populaire ».

Extraits du site Kombini.com https://news.konbini.com/democratie/cest-periode-revolutionnaire-arretez-cohn-bendit-cinglant-contre-gilets-jaunes/

(Le lien en bleu résume par « c’est période révolutionnaire » alors que Cohn Bendit dit exactement l’inverse.)

Autre différence relevée par l’ancien eurodéputé : la difficulté du porte-parolat au sein des "gilets jaunes". "Jamais en 68 quelqu’un aurait menacé de mort quelqu’un qui voulait discuter", affirme Daniel Cohn-Bendit. Plusieurs représentants des "gilets jaunes" invités à Matignon se sont en effet plaints des menaces de mort qu’ils auraient reçues, à l’instar de Jacline Mouraud. […] Le type de société qui peut émerger de ces tendances, ça me fait peur, continue le militant écologiste sur France Inter. On n’est pas dans une période révolutionnaire, arrêtez. Mais on est dans une période de tentation autoritaire, […] Plus tard, au cours de l’entretien, il assène : "Je n’accepterais jamais un mouvement qui me dit ‘tu passes si tu mets ton gilet’."

Ce qui précède dans cet article a été écrit le 5 décembre 2018.

Je m’en doutais un peu, un sondage rapporté dans Libé le 5 12 2018 montre que la tendance politique des gilets jaunes est fortement liée à la géographie, et que dans certaines régions ils sont très majoritairement et très fortement à l’extrême droite. Cela vous surprend ? Et pourtant vous savez bien que l’extrême droite apporte de mauvaises réponses à de vrais problèmes. Le déficit en pouvoir d’achat est, pour de nombreuses personnes, un fait ; la non indexation des retraites aussi. Et après, comme le fait toujours très bien le FN, l’extrême droite surfe sur ces réalités.

Quoiqu’il en soit, extrême droite ou pas, je ne peux pas me reconnaître dans des méthodes aussi violemment anti-démocratiques, telles que menacer ceux qui veulent négocier.

Citation de l’article de Alain Duhamel dans Libération le 6 décembre : « Ne prenons pas à la légère l’accès de violence des gilets jaunes qui témoigne de l’exaspération collective face aux maladresses (!!) gouvernementales. […] Le psychodrame penche nettement à droite. Droite populaire, certes, droite pauvre, droite d’en bas, mais droite véhémente, tonitruante, populiste au sens littéral. […] La carte géographique de l’implantation des barrages ressemble fortement à celle du vote « non » au fameux référendum de 2005. Elle couvre plus les terres de droite et d’extrême droite que les terres de gauche. […] Les sondages confirment par la sociologie la géographie des implantations. Les soutiens de gilets jaunes culminent chez ceux qui votent rassemblement national, même s’ils sont également élevés chez les insoumis . La tonalité des échanges sur les réseaux sociaux traduit pessimisme, anxiété, exaspération, déclinisme, antifiscalité, antimondialisme et souverainisme. Spontané, mais typé, cousinant avec le grand mouvement populiste qui traverse toute l’Europe et accumule chaque semaine des progrès. » Ben oui, forcément, JM B, si vous faites confiance à Alain Duhamel… C’est la démocratie qui progresse chaque dimanche ! ! ! Gilets jaunes ou pas, certaines méthodes violentes, certaines idées ne sont pas admissibles.

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 19 août 2018

Merci des critiques de ceux de vous qui seraient en désaccord avec tel ou tel point de ces CGU, je modifierai.

CGU signifie « Conditions générales d’utilisation. » Ce sont celles que vous n’avez pas l’habitude de lire lorsqu’on vous demande d’attester que vous les avez lues. Moi non plus d’ailleurs, mais j’ai tort, car les conséquences sont parfois désagréables. Les commerçants le savent bien. Ils savent que dans l’ensemble on va signer sans lire, et qu’il faudra attendre les réactions d’internautes plus vigilants ou d’associations pour nous faire prendre conscience.

Ces CGU du 19 août 2018 sont valables à partir du 19 août 2018 et jusqu’à nouvelle mise à jour.

Directeur de publication JM Bérard, diffusion JM Bérard Chris Boissin.

Inscription sur la liste de diffusion sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour donner les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Tous les textes écrits par JM B dans la lettre sont libres de diffusion, à condition de préciser la source (Lettre alerte JM Bérard) et la date. La lettre elle-même est libre de diffusion, les droits pour les textes cités sont réputés avoir été respectés par JM B.

En application du RGPD ne sont (en principe !!! ) inscrits sur la liste de diffusion de la lettre que ceux qui ont exprimé par un acte explicite l’accord pour être inscrit.

Le fait de recevoir la lettre ne signifie pas qu’on soit en accord avec son contenu. En dehors des gestionnaires JM Bérard et C. Boissin nul ne connaît les adresses des destinataires, qui ne sont communiquées ou vendues à quiconque.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit d’une citation.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris sont précieuses, indispensables, car elles contribuent à la réflexion de tous.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, il faut me le signaler.

La lettre [alerte] est hébergée et diffusée par le serveur Ouvaton, dont la charte et les CGU garantissent la confidentialité de nos données.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http ://alerte.entre-soi.info

Fin de la lettre du 12 décembre 2018