[alerte] - JM Bérard - 10 février 2019

Table des matières

Valeurs républicaines mises en cause par le président

Violences

Préservation de notre cadre de vie

Grand débat

Une analyse de l’émergence de l’idéologie « gilets jaunes »

Pape François et préservation du cadre de vie

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 201

Fin de la lettre du 10 février 2019

 

 

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Les lettres [alerte] sont disponibles sur

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Même les paranoïaques ont des ennemis. Oscar Wilde.

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Valeurs républicaines mises en cause par le président

Une fois de plus, je suis très vivement en désaccord avec notre président. Une loi (adoptée certes, mais sur le vote de laquelle 30 députés macroniens se sont tout de même abstenus, même si aucun n’a osé voter contre) donne le droit aux préfets d’interdire préventivement de manifester à telle ou telle personne. Pas aux juges. Aux préfets. Les préfets sont, par définition, entièrement sous l’autorité du pouvoir exécutif. Sur quoi se fonderont-ils ? Des contenus de fichiers de police, renseignés selon des critères qui n’engagent que la police ? Quels seront les recours ? Le député LREM (donc en principe macronien) Mathieu Orphelin, dont j’apprécie souvent la pertinence des positions, proteste : dans un régime non démocratique (par exemple Rassemblement national) qui les préfets interdiront-ils de manifestation ? Il dit cela avec tact en faisant allusion à un régime Rassemblement national : mais, dès maintenant, qui les préfets interdiront-ils de manifestation ? Mathieu Orphelin démissionne du groupe de députés macroniens La république en marche. Normal, nous dit-on : il est « proche » de Nicolas Hulot et désapprouve la tiédeur de la politique de Macron sur la préservation de la planète. C’est à mon avis judicieux. Sa démission est une alerte sérieuse quant à une politique en trompe-l’œil. Mais il ne faut pas gommer le fait que le « déclic » qui a provoqué sa démission est la loi peu conforme aux principes républicains qui donne aux préfets, et pas aux juges, le pouvoir d’interdire à tel ou tel de manifester.

Violences

En ce moment la violence physique contre les élus croit de façon qui m’inquiète : permanences de députés incendiées, élus agressés physiquement, domiciles personnels incendiés. Cela me révolte. Je ne vois pas du tout en quoi la violence contre la personne des élus fait avancer quoi que ce soit vers un progrès social. Certains de vous, pourtant amis proches, me disent : tu vois bien que les actions habituelles dans le cadre démocratique ne servent à rien, seule cette violence peut faire avancer les choses. Désolé, chers amis, je ne suis pas du tout d’accord. Cette violence correspond à un « idéal social » que je désapprouve entièrement. La définition des accusations, l’instruction du « procès », le jugement, l’exécution de la peine sont totalement opaques. On est incendié dans tous les sens du terme, on ne connait pas les « juges » ni les motifs d’accusation, on ne peut pas se défendre. Il me semble que, même pendant la Révolution française, il y avait des procès publics. De plus, ces attaques visent des élus, dont le seul tort est d’avoir été élus. Par ailleurs, je pense que cette façon de faire est totalement contreproductive. Pense-t-on vraiment que l’on peut changer les idées par la menace et la violence ? On peut sans doute faire peur, dissuader les personnes de s’engager, mais on ne peut pas convaincre. Au contraire. L’idée, si je comprends bien, est de s’en prendre aux élus qui confectionnent les lois qui nous oppriment. Certes, on peut se révolter contre le fonctionnement du « système ». Mais alors les actions de Attac, visant les pratiques du système économique et financier fondé sur le profit et non sur l’intérêt de l’Homme, me semblent beaucoup plus judicieuses. Quel est ce système idéologique où l’on s’en prend aux personnes sans qu’elles puissent à aucun moment avoir notification claire des accusations ni pouvoir se défendre ? Vous êtes élu ? « On » vous désapprouve. Toc, on brule votre permanence, votre domicile. Un jour ou l’autre, quelqu’un périra dans l’incendie. On ne s’en prend pas du tout au fonctionnement du système économique et financier. On sème la peur, pas la conviction. Si « nos » idées triomphent, comment gouvernerons-nous ? Par la peur, fondée sur des « jugements » opaques et avec des peines exécutées par des justiciers anonymes ?

Préservation de notre cadre de vie

Le député Mathieu Orphelin estime que la politique de notre président pour préserver notre cadre de vie est bien molle. Allons cessons de critiquer ! Le président prend ses responsabilités. Il s’était par exemple engagé à ce que la fin de l’utilisation de l’insecticide Roundup glyphosate intervienne en France deux ans avant la limite fixée par les instances européennes. Cette annonce a marqué les esprits. Quel président courageux pour défendre la santé des Français face aux groupes de pression. Il vient d’annoncer qu’en fait la limite qu’il avait lui-même annoncée ne sera pas tenue. Cela est passé inaperçu ! Ce qui compte est ce que l’on annonce à grands sons de trompe, pas ce que l’on fait ! (Je vous assure, le jeu de mots trompe tromperie n’est pas volontaire, il est venu tout seul sous mes doigts).

Grand débat

C’est peut-être une bonne idée que celle d’organiser un grand débat public. Pour ma part, j’ai quelques doutes sur l’issue probable, qui me semble être du style « J’ai tout bien entendu, et cause toujours. » Il me semble que si tout cela se conclut par un référendum, je voterai « non », même si pour l’instant je ne connais pas la question. C’est habituel : le vote lors d’un référendum n’est pas utilisé pour répondre à la question posée, mais pour sanctionner l’autorité qui la pose. Il va de soi que je voterai « non » à Macron, pour toutes les raisons que je développe usuellement dans cette lettre. J’entends sur France Info (dimanche 10 février 2019) que 73 % des citoyens souhaitent un référendum pour conclure le grand débat. Attention, M. le président, 73 % veulent un référendum, mais avec quelles intentions de vote ? Avez-vous remarqué que, dans le sondage, vos sympathisants ne souhaitent pas beaucoup ce référendum ?

À vrai dire, il me semble que les revendications « populaires » sont simples : supprimer les limitations de vitesse (en particulier le « révoltant » 80) et les radars, sans se soucier du nombre de morts, baisser les impôts sans mettre en cause les dépenses sociales, baisser le prix de l’essence sans se soucier du climat. Pourquoi organiser un référendum alors que l’on connait déjà les aspirations profondes des gens ? Bon, j’exagère et je caricature à tort. La revendication sur un pouvoir d’achat qui permette de vivre est fondamentale

Une analyse de l’émergence de l’idéologie « gilets jaunes »

Reçu de l’un de vous, AB, merci.

https://www.nouvelobs.com/politique/20190111.OBS8351/plongee-dans-les-comptes-facebook-des-gilets-jaunes.html

Fondation Jean-Jaurès, publié par l’Obs le 14 janvier 2019. Je place un lien dans cette lettre, et je pense hélas que, a priori, les partisans des gilets jaunes ne cliqueront pas ou verront dans cet article une confirmation de la toute-puissance de l’idéologie réactionnaire.

Pape François et préservation du cadre de vie

Le pape François intervient désormais très systématiquement pour dénoncer les atteintes à notre cadre de vie. Je m’en réjouis : je pense que les interventions du pape peuvent avoir une réelle influence. Je me réjouis des évolutions de la doctrine sociale de l’église. Il y a des siècles cette composante était peu présente. On a vu durant les cent dernières années apparaitre des lignes de force vigoureuse sur la doctrine sociale et les excès de l’économie de profit. Voici maintenant des affirmations fortes sur la destruction par les hommes de leur cadre de vie. Le pape s’étonne du fait que ces questions ne soient jamais abordées lorsqu’on demande pardon pour ses péchés. Je pense qu’il faudra du temps pour que cette thèse progresse dans l’esprit des fidèles, mais bravo. Je sais, certains de vous sont choqués : pourquoi parler du pape, où est la laïcité ? La laïcité est la séparation des Églises et de l’état, ce n’est pas dire que les églises n’existent pas. Si le pape fait des déclarations que j’approuve et dont je pense qu’elles peuvent avoir un rôle utile, pourquoi diable n’en parlerais-je pas ?

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 201

Merci des critiques de ceux de vous qui seraient en désaccord avec tel ou tel point de ces CGU, je modifierai.

CGU signifie « Conditions générales d’utilisation. » Ce sont celles que vous n’avez pas l’habitude de lire lorsqu’on vous demande d’attester que vous les avez lues. Moi non plus d’ailleurs, mais j’ai tort, car les conséquences sont parfois désagréables. Les commerçants le savent bien. Ils savent que dans l’ensemble on va signer sans lire et qu’il faudra attendre les réactions d’internautes plus vigilants ou d’associations pour nous faire prendre conscience.

Ces CGU du 4 janvier 2019 sont valables à partir du 4 janvier 2019 et jusqu’à nouvelle mise à jour.

Directeur de publication JM Bérard, diffusion JM Bérard Chris Boissin.

Inscription sur la liste de diffusion sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour donner les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Tous les textes écrits par JM B dans la lettre sont libres de diffusion, à condition de préciser la source (Lettre alerte JM Bérard) et la date. La lettre elle-même est libre de diffusion, les droits pour les textes cités sont réputés avoir été respectés par JM B.

En application du RGPD (règlement général sur la protection des données personnelles, règlement européen renforcé par la France) ne sont inscrits sur la liste de diffusion de la lettre que ceux qui ont exprimé par un acte explicite l’accord pour être inscrit. Ce règlement a une portée très générale. On ne devrait pas en principe recevoir de messages commerciaux ou de messages associatifs ou militants sans avoir donné un accord explicite. Les mentions du genre « si vous ne dites pas non vous continuerez de recevoir nos envois » ne sont pas légales : il faut un accord explicite. Lorsque le RGPD est entré en vigueur j’ai demandé à chacune des personnes qui reçoit la lettre par courrier électronique de me confirmer qu’elles souhaitaient la recevoir. J’ai été surpris et déçu car guère plus de la moitié des personnes concernées ont donné leur accord. J’ai malgré cela décidé de continuer d’envoyer la lettre à tous, mais je n’aurais pas dû.

Le fait de recevoir la lettre ne signifie pas qu’on soit en accord avec son contenu. En dehors des gestionnaires JM Bérard et C. Boissin nul ne connait les adresses des destinataires, qui ne sont communiquées ou vendues à quiconque.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard xx orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit d’une citation.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris sont précieuses, indispensables, car elles contribuent à la réflexion de tous.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

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La lettre [alerte] est hébergée et diffusée par le serveur Ouvaton, dont la charte et les CGU garantissent la confidentialité de nos données.

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Fin de la lettre du 10 février 2019