[alerte] - JM Bérard - 3 octobre 2019

Table des matières

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Fabrice Lucchini

Confiance

Ce que parler veut dire

Jacques Chirac

Orthographe

Trop vieux

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 2019

Fin de la lettre du 22 septembre 2019 1

 

 

 

Les lettres [alerte] sont disponibles sur

http://alerte.entre-soi.info

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Fabrice Lucchini

J’aime Fabrice Lucchini, soit qu’il s’exprime par lui-même (son phrasé, sa diction, sa culture, le contenu de ce qu’il dit, toujours pour diffuser la culture mais en brisant avec style quelques idées reçues) soit lorsqu’il joue. Je me suis régalé en voyant le film « Alice et le maire ». Je trouve que c’est une parodie brillante, spirituelle, pétillante du fonctionnement du système politique, une parodie brillante des modes d’expression politiques, sociologiques en vigueur, une description des difficultés des relations entre les personnes qu’engendre ce mode d’existence. Je ne cherche pas à analyser la validité des analyses brillantes et parodiques que le personnage exprime. Du très bon champagne.

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Confiance

C’est l’un des leitmotivs sur les sites : pourquoi les personnes ont-elles si peu confiance en la parole des responsables, des autorités, des homm·es politiqu·es ? (Le point médian est pour faire de l’humour sur hommes et femmes.) C’est une question à mon avis très complexe. J’aborde ici seulement un aspect de ce qui à mon avis contribue à ce problème. Pour que le public puisse avoir confiance en la parole des autorités, il faut que cette parole soit claire et pas « tordue » par divers procédés et dans divers buts, en particulier pour rassurer. Une usine explose, brûle, des tonnes de produits se consument en émettant une spectaculaire fumée noire. Très vite, les « autorités » nous informent : l’air dans la région n’est pas plus pollué qu’à l’habitude. Je veux bien le croire, mais là n’est pas la question principale : les structures de l’usine ont explosé, des tonnes de produits ont brûlé, la combustion a provoqué ce spectaculaire nuage. Des tonnes de produits ont brûlé, quelle est la masse des particules qui constituent le nuage ? Quoiqu’il en soit, ces particules retombent. Au bout de quelques jours les autorités nous disent « l’air n’est pas plus pollué qu’à l’habitude ». Certes, puisque les particules sont retombées sur le sol ! On peut manger les salades nous dit-on. Oui à condition de les laver soigneusement. Mais quelles vont être à terme les conséquences sur la toxicité des sols, en surface et et en profondeur ? Sur quel périmètre ? Comment « laver » les sols ? :-) Faut-il avec une pelleteuse gratter plusieurs centimètres ? Cela n’a pas été mentionné dans les documents que je lis. Alors, clairement, que sont devenues les masses considérables de fumée ? C’est comme le nuage de Tchernobyl : elles se sont annihilées en atteignant le sol !! Pschitt ! En tout cas n’ayez aucun souci : l’air n’est plus toxique. Je le crois, je pense que c’est vrai. L’air-n’est plus toxique, mais le sol, on vous dit pas… Question bête : les enfants peuvent-ils jouer dans les parcs et les jardins ? Il me semble que rien n’a été dit à ce sujet. Sinon, pendant combien d’années, de siècles doivent-ils éviter. D’accord, je ne suis pas spécialiste, ce que je dis est purement intuitif, je ne vois pas comment on peut dépolluer es sols sans les gratter à la pelleteuse.

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Ce que parler veut dire

Je ne suis ni philosophe ni linguiste et ne suis pas à même de développer la pensée d’Ésope qui vivait probablement en moins 550 : « la langue est la meilleure et la pire des choses. » J’ai été très intéressé par les articles du journal Le Monde le 3 octobre 2019 : « Marion Maréchal, les mots de l’extrémisme ». Vous vous rappelez aussi le roman de Orwell « 1984 » : il existe de nombreuses méthodes de propagande pour combattre une idée. Autoritaire : empêcher son expression. Ou transformer les mots et le sens des mots qui permettent d’en parler. Brutalement, cf. Orwell, 1984. Ou en douceur, par répétition, diffusion, infiltration pouvant même laisser penser à la victime que c’est elle qui a souhaité cette dérive. C’est en ce moment la méthode de Marion Maréchal, et j’ai apprécié les articles du journal Le Monde le 3 octobre 2019. « Marion Maréchal, les mots de l’extrémisme ». Ou comment, par un glissement d’apparence anodine, modifier la perception que l’on a d’une expression et le sens qu’on lui donne.

Union des droites : le Fn n’est pas d’extrême droite, il n’y a pas de cordon sanitaire entre lui et la droite classique, on peut faire « lunion des droites », il suffit de changer la dénomination.

Grand remplacement : (par les musulmans) : Marine Le Pen utilise cette notion avec prudence, Marion l’utilise sans réticence.

Ses références : Gramsci, 1891 1937, penseur marxiste italien selon qui toute victoire politique passe d’abord par une conquête des esprits.

Métapolitique : MLP considère que son action actuelle n’est pas électorale mais métapolitique, qu’elle n’est pas tournée vers les urnes mais vers l’affrontement des idées. Elle a créé une école de sciences politiques à Lyon.

Une vision ethnique : le but est le rejet des étrangers. « Ici ce sont les ancêtres , le sang, la lignée qui justifient un droit e rejeter les étrangers. »

Conservatisme par rapport à la nature, fondement d’un ordre immuable à préserver. Selon la chercheuse en sciences politiques Cécile Alduy, Marion dit qu’il faut respecter les lois naturelles et non un contrat social tiré d’un progrès des cultures humaines. … C’est la négation des acquis de la révolution française et des valeurs républicaines qui fonde la citoyenneté et les droits sur la culture, l’égalité et le contrat social quelles que soient les origines. Je traduis la double négation :: il faut nier les acquis de la révolution. (C’est une affirmation. Il faudrait tout de même justifier un peu : en quoi la négation de ces acquis fonde-t-elle tout cela ? Cela semble tout de même un peu contradictoire ! )

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Jacques Chirac

L’un de vous est très mécontent parce que, dans la lettre précédente, j’ai trouvé un ou deux mérites à Jacques Chirac. Tout blanc ou tout noir ! Je ne trouve aucun mérite à la politique économique et sociale de Chirac. Brassens a écrit une chanson, « Tout est bon chez elle y a rien à jeter. » Pour Chirac, comme pour n’importe quelle autre personne en général (bon, sauf Hitler et des gens de cet acabit) je ne peux dire « tout est mauvais il faut tout jeter. » Et de quel droit dirais-je cela ? Dois-je ne plus aller au remarquable musée du quai Branly, symbole de cultures ouvertes sur le monde, en une époque où ce n’est pas dans le vent ? Le musée n’a-t-il pas été créé sous une forte impulsion personnelle de Chirac ? Mon interlocuteur mécontent et peintre n’est-il jamais allé au musée du quai Branly ? Dans les propos qui mettent en rage mon interlocuteur, je me réjouissais que Chirac ait protesté contre l’attitude de la police d’Israël contre les palestiniens lorsqu’il était en visite officielle à Jérusalem. Je me réjouissais aussi que, grâce à son impulsion, une politique de sécurité routière impopulaire ait été mise en place, faisant baisser le nombre e morts de 18 000 par an à 3 000 par an. Oui je maintiens, même un président de la république peut avoir des idées et demander des mesures qui fassent baisser le nombre de morts. Après tout, Giscard d’Estaing avait demandé que l’on change le rythme de la marseillaise. Cela n’a pas fait baisser le nombre de soldats morts dans les conflits. Mais c’était bien une idée personnelle du président. De même que encourager les études sur les avions renifleurs, absurdité scientifique, était bien une initiative du polytechnicien Giscard.

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Orthographe

Soixante minutes d’émission, un matin, sur France inter ou France culture, je ne sais plus. L’orthographe. J’en ai déjà parlé souvent, en particulier en disant comment, à mon avis, au moment où Jules Ferry a mis en place l’école obligatoire, les instituteurs, à l’époque pas suffisamment compétents en ce qui concerne l’ensemble des connaissances et compétences requises, ont sur-valorisé l’orthographe, qu’ils connaissaient et qui de plus permettait de sanctionner telle une guillotine de supériorité sociale. (Comme disait Zazie, de Queneau : « Je veux être institutrice pour faire chier les mômes ».)Paradoxal car les enseignants des écoles n’étaient pas issus de la bourgeoisie. Jules Ferry leur a reproché cette sur-valorisation de l’orthographe. La maîtrise de l’orthographe était et reste un fort marqueur social, quoi que en voie de dilution en 2019. (Attention, je n’ai pas dit que la dilution d’un marqueur social est progressiste !) Émission qui m’a un peu choqué. Elle s’appuyait sur la parution du livre grand public «L’essentiel de l’orthographe pour les nuls ». Un étonnement, mais j’ai peut-être mal écouté : il n’est fait aucune mention de l’existence de deux orthographes en vigueur, et donc rien sur l’orthographe 1990. Par ailleurs une inélégance des producteurs de l’émission et des invités, qui ne mentionnent à aucun moment Danièle Cogis dont les travaux et les actions de formation d’enseignants font pourtant autorité. Cela dit je comprends qu’une personne comme elle, universitaire, sachant partager un savoir de haut niveau, ne trouve pas sa place aux cotés de « l’orthographe pour les nuls ». Danièle c’est un appel sans grand espoir car je sais que tu as beaucoup de travail, pourrais-tu écrire un ouvrage très grand public ?

http://www.cahiers-pedagogiques.com/Pour-enseigner-et-apprendre-l-orthographe

J’ai acheté et lu un ouvrage de DC. Même pour un physicien, ce n’est pas aride, c’est vivant, passionnant, rigoureux. Recommandé aux enseignants des écoles, des collèges et des lycées qui souhaitent réfléchir leurs pratiques.

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Trop vieux

Sur les conseils de la linguiste Danièle Cogis je souhaitais utiliser désormais le logiciel Antidote (orthographe, grammaire, langue). Je l’ai acheté, il aurait été en service dès ce numéro si j’avais réussi à le faire fonctionner. Sans doute un problème lié à ma version de Windows. En attendant, je dois me limiter une fois de plus à Microsoft. Plusieurs solutions : acheter un ordinateur avec un systèmes plus moderne mais devoir racheter et réinstaller une partie des logiciels  et transférer les fichiers ? Mettre à jour une version plus moderne de Windows sur ce très vieil ordinateur, mais cela fonctionnera-t-il ? Je pense que non.Acheter un ordinateur moderne et peu performant sur lequel j’installerai Antidote, les logiciels et fichiers relevant de Antidote ? Ou renoncer aux logiciels modernes ? Certains de vous sont très compétents sur ces questions complexes. Savez-vous pourquoi Antidote ne marche pas sur ma machine ? Que me conseillez-vous ? Cela dit, au fond la lettre alerte que je vous envoie est tout à fait lisible !

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 2019

Merci des critiques de ceux de vous qui seraient en désaccord avec tel ou tel point de ces CGU, je modifierai.

CGU signifie « Conditions générales d’utilisation. » Ce sont celles que vous n’avez pas l’habitude de lire lorsqu’on vous demande d’attester que vous les avez lues. Moi non plus d’ailleurs, mais j’ai tort, car les conséquences sont parfois désagréables. Les commerçants le savent bien. Ils savent que dans l’ensemble on va signer sans lire et qu’il faudra attendre les réactions d’internautes plus vigilants ou d’associations pour nous faire prendre conscience.

Ces CGU du 4 janvier 2019 sont valables à partir du 4 janvier 2019 et jusqu’à nouvelle mise à jour.

Directeur de publication JM Bérard, diffusion JM Bérard Chris Boissin.

Inscription sur la liste de diffusion sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour donner les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Tous les textes écrits par JM B dans la lettre sont libres de diffusion, à condition de préciser la source (Lettre alerte JM Bérard) et la date. La lettre elle-même est libre de diffusion, les droits pour les textes cités sont réputés avoir été respectés par JM B.

En application du RGPD (règlement général sur la protection des données personnelles, règlement européen renforcé par la France) ne sont inscrits sur la liste de diffusion de la lettre que ceux qui ont exprimé par un acte explicite l’accord pour être inscrit. Ce règlement a une portée très générale. On ne devrait pas en principe recevoir de messages commerciaux ou de messages associatifs ou militants sans avoir donné un accord explicite. Les mentions du genre « si vous ne dites pas non vous continuerez de recevoir nos envois » ne sont pas légales : il faut un accord explicite. Lorsque le RGPD est entré en vigueur j’ai demandé à chacune des personnes qui reçoit la lettre par courrier électronique de me confirmer qu’elles souhaitaient la recevoir. J’ai été surpris et déçu car guère plus de la moitié des personnes concernées ont donné leur accord. J’ai malgré cela décidé de continuer d’envoyer la lettre à tous, mais je n’aurais pas dû.

Le fait de recevoir la lettre ne signifie pas qu’on soit en accord avec son contenu. En dehors des gestionnaires JM Bérard et C. Boissin nul ne connaît les adresses des destinataires, qui ne sont communiquées ou vendues à quiconque.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard xx orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit d’une citation.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris sont précieuses, indispensables, car elles contribuent à la réflexion de tous.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, il faut me le signaler.

La lettre [alerte] est hébergée et diffusée par le serveur Ouvaton, dont la charte et les CGU garantissent la confidentialité de nos données.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info

Fin de la lettre du3 octobre 2019