[alerte] - JM Bérard - 4 avril 2019

Table des matières

 

Agnès Varda

Alexa

Glyphosate

Paul François

« Bayer : le rachat par Monsanto vire au cauchemar » selon Le monde

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 2019

Fin de la lettre du 4 avril 2019

 

 

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Les lettres [alerte] sont disponibles sur

http ://alerte.entre-soi.info

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Texte revu par le logiciel Robert

orthographe rénovée 1990

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Agnès Varda

Elle est décédée le 20 mars 2019. J’aimais beaucoup son œuvre cinématographique. Je regrette beaucoup, car malgré l’admiration que je lui porte, je ne peux guère en écrire plus que ce que vous avez déjà lu. J’avais beaucoup aimé le documentaire « Visages villages » où elle sillonne en 2017 la France à bord d’une camionnette laboratoire capteuse des situations et des vies, avec JR. Je ne trouve pas le bon terme : capteuse a l’air de dire que l’on prend quelque chose. C’est plutôt « révéler » au sens de l’artiste photographe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Agn%C3%A8s_Varda

Agnès Varda et JR décident de sillonner la France des campagnes à bord de leur camion photomaton et, au fil des rencontres, les lieux croisés se couvrent des images des gens rencontrés, projetés sur les murs mêmes de leur habitat, comme par magie…

Vous savez que je conseille de ne pas acheter sur Amazon. Mais juste pour vérifier j’ai constaté que le film est en vente sur Amazon, vous pouvez donc le trouver dans tous les bons magasins. J’ai beaucoup aimé ce film.

Alexa

Un supplément du journal Le monde du 31 mars 2019 a pour titre « Une enceinte qui vous veut du bien » et pour sous-titre « d’Alexa à Djingo, les totems domestiques font tout pour nous faciliter la vie, le robot intelligent est entré dans la bergerie. » La photo style 1960 représente un papa et une maman qui regardent avec tendresse leur fils jouer. Alexa, gros boitier blanc, est posé•e sur la table. C’est tout simple : au fil des années, de plus en plus d’appareils chez vous ou ailleurs seront connectés, le boitier permettra de les commander tous, à la voix ou par programmation préalable : « Alexa, température de la salle de séjour 20°, Alexa cafetière en route à 8h15, Alexa vérifier données de santé de maman captées chez elle, Alexa prendre rv chez le coiffeur à 9h et décommander le dentiste, Alexa jouer le dernier titre paru de Maxime le Forestier, Alexa afficher sur l’ordinateur la lettre alerte en cours de rédaction, Alexa donner la position du téléphone portable de ma fille, de mon mari ; Alexa quel est… » Vous le voyez, je manque d’imagination. Alexa peut piloter tout ce qui est connecté. Selon le journal, en Californie certains jeunes enfants connaissent trois mots : papa, maman, Alexa. Ils sont habitués à ce qu’on leur réponde au doigt et à l’œil. (C’est une phrase qui porte, mais absurde : avec trois mots ils ne peuvent pas piloter Alexa.) Alexa peut aussi bien inventer des histoires « drôles » selon un schéma déterminé « Monsieur et Madame Barbie ont une fille… Oui, elle s’appelle Chette » (drôle) que vous rappeler d’aller chercher les enfants à l’école (Ah bon ! Heureusement qu’elle est là) ou vous dire, en pilotant la caméra, ce qu’aura fait la baby sitter en votre absence. On active l’appareil en disant Alexa, et il est prêt à faire tout ce pour quoi il est programmé, c’est-à-dire plus qu’on ne peut même imaginer. Actuellement, en mars 2019, l’hexagone compterait 1,7 millions d’utilisateurs de cette technologie. Ses possibilités sont à peine imaginables : bien sûr, donner l’heure, vous dire le temps qu’il fera, écouter la radio, chercher des infos sur internet, vous dire tout ce que vous souhaitez savoir sur les girafes ou sur les philosophes platoniciens, piloter tout ce qui chez vous ou ailleurs est connecté, écouter tout ce qui se dit chez vous et l’analyser. Cela dit, les réponses ne prêtent pas à débat, réflexion ou discussion. Le principe est celui du robinet d’eau tiède. Au travers de leurs réponses, ces objets diffusent des normes de comportement discutables, en particulier l’attente d’être obéi au doigt et à l’œil. (C’est sans doute pourquoi Alexa est un prénom féminin !) Ces appareils favorisent souvent des comportements de mépris des femmes : « Quel temps fera-t-il demain, salope ». Qui plus est, on en oublie les questions de respect de la vie privée : ces assistants perçoivent tout ce qui se passe chez vous et sont en général connecté au cloud, sauf chez certains opérateurs.

Dans le même journal, un autre article titre « lui donner un petit nom, c’est déjà une pente glissante ». Quand on se met à croire qu’elles ont des émotions on finit par oublier qu’il y a un programmeur derrière. Il faut se rappeler que le commerce est basé sur l’influence dont la publicité n’a été qu’une étape. Le prochain stade de l’influence c’est l’intimité artificielle. La machine vous chuchote dans l’oreille des conseils comme choix politiques, éducatifs. L’influence douce c’est la nouvelle dictature.

Un autre article sur la même page du journal a pour titre « Stupidité artificielle, un assistant pas si intelligent. » La stupidité artificielle permet à la machine de sembler répondre, en décalant volontairement, à toute question. « Quel est le sens de la vie ? Puisque vous posez la question c’est que vous êtes déjà sur le chemin, pouvons nous partir du point où vous en êtes, etc. » Selon Julia, vice président innovation de Samsung, c’est précisément le caractère décalé des « réponses » qui les rend acceptables. Avec un grand risque : en étant programmée pour se montrer imparfaite la machine se rapproche de l’humain ce qui rend ses réponses tolérables. Avec un risque : notre vision de l’intelligence des machines découle en partie je crois de cet anthropomorphisme programmé. Sans le vouloir on a créé un monstre. En réalité ces assistants ne sont que des mathématiques et des statistiques, ils répondent à des règles édictées en amont, jamais une IA ne sera aussi intelligente qu’un humain. Anecdote : M. Julia a un frigo informatisé qui surveille ce qui reste et les dates de péremption, passe les commandes… Il parle à son frigo depuis 1999. Bon, avant l’usage des téléphones portables les personnes qui parlaient tout haut en marchant étaient considérées comme bizarres. Je dis cela par humour, cela n’enlève rien à la gravité de ce qu’il dit.

Conclusion inquiétante de M. Julia : on va finir par oublier le caractère toujours un peu frustrant, imprévisible de l’humain. Les robots conversationnels risquent d’encourager la rigidité psychique. Est-ce que ces robots permettront qu’on construise un projet commun ? Je ne le pense pas. Pour entrer dans une dynamique avec votre robot il faudrait qu’il ait une vraie identité différente de la vôtre. Je pense que M. Julia a une vue partiale : un robot pourra parfaitement construire un projet avec un dictateur, pour qui il sera un autre lui-même. Je vais donner l’idée à Charlie Chaplin pour qu’il fasse un film sur Hitler.

Glyphosate

Paul François

Sans que cela fasse bouger la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, pour qui les agriculteurs (du moins ceux qui pratiquent l’agriculture intensive !) ne peuvent pas s’en sortir sans utiliser le Roundup, les descriptions des effets négatifs de cette substance (en particulier sur les agriculteurs qui l’utilisent !) ne cessent d’être illustrés. L’agriculteur Paul François avait en 2004 inhalé une bouffée de l’insecticide Lasso produit par Monsanto et retiré depuis du marché. Après de longs procès, il a obtenu lors d’un jugement récent d’importantes indemnités, la responsabilité de Monsanto a été reconnue par la justice sur les graves dommages causés à sa santé. Bien sûr Monsanto fait appel. Cela dit les indemnités, s’il les obtient un jour, ne lui rendront pas la santé ! [JM Bérard, vous êtes d’une totale mauvaise foi : vous le dites vous-même, Monsanto a retiré ce produit du marché ! Peut-être, mais vous, vous faites une erreur de raisonnement : le fait que ce produit ait été reconnu comme nocif par Monsanto ne signifie pas que, du coup, les autres produits Monsanto ne le sont pas !) Y aura-t-il un jour en France une enquête épidémiologique sérieuse sur les troubles dont souffrent les agriculteurs qui utilisent le Roundup, sur les troubles dont souffrent leur famille et les personnes qui habitent en bordure de leurs champs ? Je pense en avoir déjà parlé, je ne parle pas à la légère, j’ai hélas une forte conviction sur les dommages qu’a à mon avis causés le Roundup dans le village qu’habitait ma compagne, sur des maladies existant chez des agriculteurs et leur famille, en particulier la maladie de Parkinson, (je ne sais pas si quelqu’un lit encore cette lettre à Féricy ? Les agriculteurs concernés victimes de Parkinson se reconnaîtront-ils ? Et sur de possibles décès dans le village. Ma compagne, qui habitait en bordure d’un immense champ de céréales est depuis décédée d’un cancer, ainsi que l’un de ses voisins. Mes demandes d’enquête auprès de l’agence régionale de santé sont restées vaines. En écrivant tout cela dans la même phrase j’ai l’air d’attribuer leur décès au Roundup pulvérisé dans le champ voisin. C’est bien mon intention. J’aimerais qu’une enquête soit ouverte (cela m’a été refusé par l’agence régionale de santé), j’aimerais qu’au vu de mes « insinuations » la FNSEA porte plainte contre moi.

Extrait du site Le Monde 9 mai 2012

C’est un pas de plus vers la reconnaissance des maladies professionnelles des agriculteurs. Lundi 7 mai, est entré en vigueur un décret qui reconnait la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle et établit explicitement un lien de causalité entre cette pathologie – seconde maladie neurodégénérative en France après Alzheimer – et l’usage des pesticides. 2012 !!

« Bayer : le rachat par Monsanto vire au cauchemar » selon Le monde

Je sais, j’ai déjà parlé de la mort de ma compagne, c’est ce titre totalement absurde du journal Le Monde qui m’a conduit à aborder à nouveau la question.

Titre de une du journal Le monde le 30 mars 2019. Oui la une de ce journal, désormais trouée par une agressive fenêtre bleue au titre racoleur, est de plus en plus démago. Le rachat de Bayer par Monsanto vire au cauchemar pour qui ? Les nombreuses personnes dont on peut penser qu’elles ont pu être intoxiquées par ces produits ? Non, non ! Pour la bourse ! Le groupe pharmaceutique a une nouvelle fois chuté en bourse. Le groupe a été à nouveau condamné à payer 71 millions d’euros à une victime du Roundup à base de glyphosate. Je partage la panique du journal : pour ceux qui détiennent des titres boursiers de ces sociétés, c’est un cauchemar ! Je vérifie : c’est bien la une du journal Le monde, pas d’un organe d’information destiné aux personnes qui spéculent en bourse. Un tel cauchemar valait bien un titre sur toute la largeur de la une ! Catastrophe, Bayer fait le dos rond : son assemblée générale se tient fin avril et promet d’être agitée. Ben oui, si, en plus, en système capitaliste on se met à donner un peu de pouvoir aux actionnaires ! Ah j’avais mal compris, ils craignent que cela fasse baisser leurs titres. Question : dans la phrase ci-dessus, que veut-dire Bayer ?

Dans Le Monde du 31 mars Stéphane Foucart nous explique que les insecticides et pesticides de Bayer sont maintenant soupçonnés d’être impliqués dans l’insuffisance rénale terminale qui frappe des travailleurs agricoles au Sri Lanka, en Inde, au Salvador, au Nicaragua. Il nous apprend aussi que le modèle « herbicide plus semences transgéniques capables de tolérer », qu’il faut acheter ensemble, bat de l’aile : devant les quantités de glyphosate utilisées les « mauvaises herbes » s’adaptent. Il « faut » donc utiliser un cocktail de glyphosate et de dicamba. Malheureusement le dicamba est très volatil, il se disperse aux environs et détruit les arbres fruitiers et les bosquets. Selon l’université du Missouri un million et demi d’hectares de soja ont été endommagés en 2017. (Remarque : le nombre ‘’un million et demi’’, provenant d’une ‘’source universitaire’’, semble précis et frappant mais n’a aucun sens : on n’a aucune idée des surfaces totales de soja concernées, on ne sait pas non plus qui est « l’université du Missouri ».) Quoi qu’il en soit, aux USA un fermier a tué son voisin qui, avec le glyphosate, nuisait à ses propres cultures !! Nul ne songe à interdire les armes à feu aux USA, c’est un droit constitutionnel. Nul ne songe non plus à interdire le glyphosate ou le dicamba. Les armes à feu rétablissent l’équilibre. Il faut en France libéraliser l’usage des armes à feu et considérer comme légitime défense le fait de tuer un voisin qui utilise le glyphosate.

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 4 janvier 2019

Merci des critiques de ceux de vous qui seraient en désaccord avec tel ou tel point de ces CGU, je modifierai.

CGU signifie « Conditions générales d’utilisation. » Ce sont celles que vous n’avez pas l’habitude de lire lorsqu’on vous demande d’attester que vous les avez lues. Moi non plus d’ailleurs, mais j’ai tort, car les conséquences sont parfois désagréables. Les commerçants le savent bien. Ils savent que dans l’ensemble on va signer sans lire et qu’il faudra attendre les réactions d’internautes plus vigilants ou d’associations pour nous faire prendre conscience.

Ces CGU du 4 janvier 2019 sont valables à partir du 4 janvier 2019 et jusqu’à nouvelle mise à jour.

Directeur de publication JM Bérard, diffusion JM Bérard Chris Boissin.

Inscription sur la liste de diffusion sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour donner les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Tous les textes écrits par JM B dans la lettre sont libres de diffusion, à condition de préciser la source (Lettre alerte JM Bérard) et la date. La lettre elle-même est libre de diffusion, les droits pour les textes cités sont réputés avoir été respectés par JM B.

En application du RGPD (règlement général sur la protection des données personnelles, règlement européen renforcé par la France) ne sont inscrits sur la liste de diffusion de la lettre que ceux qui ont exprimé par un acte explicite l’accord pour être inscrit. Ce règlement a une portée très générale. On ne devrait pas en principe recevoir de messages commerciaux ou de messages associatifs ou militants sans avoir donné un accord explicite. Les mentions du genre « si vous ne dites pas non vous continuerez de recevoir nos envois » ne sont pas légales : il faut un accord explicite. Lorsque le RGPD est entré en vigueur j’ai demandé à chacune des personnes qui reçoit la lettre par courrier électronique de me confirmer qu’elles souhaitaient la recevoir. J’ai été surpris et déçu car guère plus de la moitié des personnes concernées ont donné leur accord. J’ai malgré cela décidé de continuer d’envoyer la lettre à tous, mais je n’aurais pas dû.

Le fait de recevoir la lettre ne signifie pas qu’on soit en accord avec son contenu. En dehors des gestionnaires JM Bérard et C. Boissin nul ne connait les adresses des destinataires, qui ne sont communiquées ou vendues à quiconque.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard xx orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit d’une citation.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris sont précieuses, indispensables, car elles contribuent à la réflexion de tous.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, il faut me le signaler.

La lettre [alerte] est hébergée et diffusée par le serveur Ouvaton, dont la charte et les CGU garantissent la confidentialité de nos données.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

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Fin de la lettre du 4 avril 2019