[alerte] - JM Bérard - 31 août 2014

Sommaire

L'école, nouveau marronnier, hélas

Notation, redoublements, quand refleuriront les lilas blancs

Galiléo, rêve d'Europe, miettes d'étoiles

Manuel Valls président dès 2017

Violentes (??)critiques de l'UMP contre le gouvernement

Manuel Valls c'est le blairisme, mais plus à droite encore

Gaza : pourquoi Netanyahou n'a-t-il pas gagné la guerre ?

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L'école, nouveau marronnier, hélas

Comme vous le savez, un marronnier est un thème récurrent que la presse reprend d'année en année presque sans changement : le caractère désert de Paris le 15 août (quoi que, avec la création de la plage aux bords de Seine, un nouveau marronnier tende à se substituer à l’ancien), la récolte du beaujolais nouveau, les méthodes de la poste pour faire parvenir le courrier des enfants au père Noël. Je suis navré de voir cette année l'éducation nationale réduite au rang de marronnier, comme si rien ne changeait jamais, comme si le système éducatif était pris pour l'éternité dans une boucle de temps sans espoir.

Quelques extraits d'un article du Monde le 30 août 2014, en cette rentrée 2014. Comprenons-nous bien : je ne veux pas du tout dire que cet article est sans intérêt. Il résulte d'enquêtes nationales et internationales largement validées, il exprime des problèmes graves. Simplement ces thèmes sont constamment reprise à l'identique, sans nouvel apport de réflexion ni perspective.

Extraits : Notre tradition scolaire, c'est un enseignant seul face à une classe. Le maître transmet son savoir, les élèves écoutent en silence la leçon avant d'être évalués. [...] Certes dans la pratique ce modèle ne tient pas, mais il reste l'idéal à atteindre. (François Dubet, remarquable sociologue de l'éducation. Il décrit la pratique majoritaire. Il existe bien sûr des enseignants innovants.) L’enquête Talis publiée par l'Ocde en juin 2014 montre que, moins qu'ailleurs, les enseignants français travaillent collectivement, moins qu'ailleurs ils font travailler leurs élèves en petits groupes, moins qu’ailleurs ils utilisent les outils numériques. Et surtout, seule une minorité (22%) affirme différencier sa pédagogie en fonction du niveau des élèves !! Et pour conclure l'inévitable plus de 20% des élèves à la fin de la classe de 3ème ne maîtrisent pas les compétences de base en maths et en français .

Selon les résultats publiés fin 2013 de l'enquête de l'Ocde Pisa le poids de l'origine sociale dans l’échec scolaire s'alourdit. Plus que dans les autres pays les inégalités d’origine sociale face à l’école s’aggravent au cours de la scolarité alors que l'école devrait contribuer à les diminuer. De nombreux spécialistes demandent que l'on passe d'une école qui distribue des connaissances ingurgitées par un public passif à une école qui aide les élèves à les rechercher, les structurer et se forger un esprit de synthèse et d'analyse. [L'article du journal Le Monde livre ensuite l'analyse du sociologue Dubet sur les raisons de la résistance au changement dans le corps enseignant, essentiellement exprimées par le syndicat majoritaire Snes.] Ce système n'est pas adapté aux élèves en difficulté. Sur ce dernier point la solution est très simple : il suffit de convaincre les élève en difficulté, leurs parents et l'opinion publique que c'est bien normal et que tout le monde n'a pas les mêmes aptitudes. Pourquoi donc essayer de changer l'école ? Ce qui me choque le plus dans ce fonctionnement est que ce sont justement les élèves et les parents des classes sociales défavorisées que l'on a convaincus que l'école n'est pas faite pour eux... Essayer d'en parler autour de vous.

Bon, soyons sérieux, cher auteur de la lettre [alerte]. Les articles que vous citez, les analyses du sociologue Dubet décrivent des faits préoccupants, graves, parfois intolérables. Et pourtant vous les affublez du terme désobligeant de marronnier. Oui, justement par ce que, si pertinents soient-ils, on a l'impression de devoir les répéter d'année en année sans jamais avancer.

Je doute, après des années d'expérience, que l'on puisse vraiment réformer l'école.

Certains hommes politiques ont de la volonté et des idées de réforme, d'autre pas, mais la plupart du temps les réformes échouent devant les résistances. On change de ministre et on recommence.

Les parents des classes sociales favorisées n'ont au fond aucune raison de se plaindre d'un système qui réussit si bien à leurs enfants et voient dans toute réforme un nivellement par le bas. Les parents des classes sociales en difficulté ont été habilement convaincus que tous le monde n'est pas égal, et que donc leurs enfants ne peuvent pas réussir. (Intoxication diabolique : ce sont comme par hasard les enfants des classes défavorisée qu ne peuvent pas réussir ! ) Ils ont donc une grande nostalgie de l'époque mythique du certif, où il y avait un niveau d'exigence, de la morale, de l’orthographe et de la discipline : le certif était un réel outil de promotion sociale. Dans ce rêve nostalgique ils oublient que, à la grande époque, seulement 40% d'une classe d'âge avait le certif, et que donc plus de 50% quittait l'école sans formation attestée. On a fortement progressé puisque actuellement 16% d'une classe d'âge quitte l'école sans formation attestée. Beaucoup trop, oui, mais mieux qu'à l'époque du certif.

Les professeurs de lycée, qui malheureusement sont aussi ceux qui enseignent dans les collèges, ont été formés dans une conception du métier qui est celle des profs d'université. Dans leur majorité, ils savent surtout enseigner leur discipline à un public uniforme. Seuls 22% d'entre eux pensent à donner des exercices différents aux élèves qu'il considèrent comme bons et à ceux qu'ils considèrent comme mauvais.Leur syndicat majoritaire, le SNES, est fortement hostile à tout changement qui prendrait en compte les vrais problèmes.

Je ne sais pas quelles sont les idées de la nouvelle ministre, je pense que Hamon et surtout Peillon avaient de bonnes idées, mais cela ne suffit pas à rendre les évolutions possibles.

Je sais que l'une de vous, très compétente, pense que la réforme n'est pas possible au niveau national, mais qu'elle l'est par une synergie d'initiatives locales. Peut-être. Cela ne sera pas facile, car notre système est viscéralement jacobin, il faudra trouver des méthodes d’échange, de coopération et de transition .

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Notation, redoublements, quand refleuriront les lilas blancs

Bon, gardons espoir, des évolutions sont possibles, les idées reçues dépériront au profit des lilas blancs et des roses de septembre.

Deux lueurs, initiées par Hamon et dont je ne sais si elles seront poursuivies par Mme Valleau-Belkacem .

La notation : c'est un point qui me semble essentiel, bien que pas du tout abordé dans l'article du Monde cité supra.

Je pense que l'une des raisons essentielles des difficultés de notre système est qu'il est totalement fondé sur le classement, la compétition, l'élimination. Il faut bien se préparer à la vie, nous dit-on, au lieu de considérer que l’intérêt du pays est le progrès de tous et pas le tri. Ce phénomène a été longuement analysé par le sociologue Antibi. Spontanément, naturellement, l'opinion publique et les enseignants pensent qu'un professeur qui met de trop bonnes notes est un professeur laxiste qui fait mal son métier. Sans s'en rendre compte, les professeurs ont donc tendance à baisser leurs notes. On part de l'idée préconçue que la distribution des notes d'une classe doit être gaussienne, avec de préférence un maximum en dessous de 10. C'est ancré chez chacun de nous. Et pourtant ! Si les programmes sont adaptés, si les méthodes d'enseignement sont adaptées et tiennent compte de la diversité des élèves, il n'y a aucune raison pour que les élèves n'aient pas de bonnes notes. Ce n'est pas du laxisme. Le système scolaire qui s'adresse à tous les élèves ne doit pas être confondu avec le concours d'entrée à polytechnique. Le ministre Hamon (sans doute sur la proposition de la directrice de l'enseignement scolaire, qui a beaucoup travaillé ces questions) avait annoncé une réforme de la notation. Annonce maladroite, car mal préparée, sur un sujet qui, idéologiquement, est un sujet ultra-sensible. On en a aussitôt déduit que le ministre voulait une fois de plus renoncer aux notes pour les remplacer par des lettres, qu'il était laxiste pour cacher l'échec de l'école. Il s'agit en fait de réfléchir un peu sérieusement à l'évaluation : qu'est-ce qu'on évalue, avec quelles méthodes ? Lorsqu'un élève répond faux à un exercice de physique, est-ce parce qu'il a mal compris l'énoncé, qu'il ne connaît pas les lois physiques, qu'il ne maîtrise pas la méthode pour les appliquer, qu’il ne connaît pas bien les mathématiques ? Selon le cas, on cherchera des remédiations différentes, et pas une note couperet qui empêche une analyse fine. Il est urgent de repenser le système d'évaluation.

Le redoublement : c'est l'un des piliers idéologique de notre système. Les élèves vont à l'école, et en fin d'année, s'ils n'ont « pas le niveau », ils redoublent pour refaire la même chose l'année d'après. Normal : seuls 22% des enseignants pensent à proposer aux élèves des exercices adaptés à leurs difficultés. L'élève qui ne suit pas suit de moins en moins, et il redouble. Normal, les enseignants français ne sont pas du tout préparés à enseigner dans une classe hétérogène. On les voit ainsi protester lorsqu'on crée dans une école des classes à plusieurs niveaux, (comme à l'époque du certif) alors que toutes les études prouvent que les élèves réussissent mieux en classe à cours multiples.

Extrait de la revue en ligne « Le café pédagogique » 28 août 2014 : depuis des années l'institution scolaire est entrée en guerre avec le redoublement. On attend d'ailleurs dans les semaines à venir un nouveau décret qui rendra le redoublement de fait rarissime. Or ces campagnes n'ont pas fait reculer les croyances des parents et des enseignants dans les vertus du redoublement. Et par suite elles ont relativement échoué à sortir le système éducatif de sa situation particulière de 'champion" du redoublement. Gageons qu'on ne réglera pas plus le problème avec un nouveau décret. On prendra juste le risque d'une mobilisation des enseignants passablement excédés en cette rentrée scolaire.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/08/29082014Article635448977711654179.aspx

Je rappelle, avec prudence, le cas de la Finlande. (Avec prudence, car je n'ai pas vérifié par moi-même les textes concernant le système éducatif de ce pays.) Selon ce que je lis, en finnois on ignore l'existence même du mot redoubler. Les élèves « passent » automatiquement dans la classe suivante, et reçoivent dans chaque classe un enseignement adapté à leurs propres compétences. On voit la révolution que cela représente en France, et les difficultés qu'il y aura à convaincre tant les enseignants que les parents.

Une étude détaillée de la direction de l'évaluation du ministère :

http://www.education.gouv.fr/cid3881/le-redoublement-cours-scolarite-obligatoire-nouvelles-analyses-memes-constats.html

Extrait : Ce dossier présente un ensemble d'analyses effectuées par la Direction de l'évaluation et de la prospective sur la question du redoublement au cours de la scolarité obligatoire. Fondées sur des données actuelles, issues des panels d'élèves et des évaluations nationales et internationales de leurs acquis et de leurs attitudes, ces nouvelles analyses confirment ce que rapporte la littérature disponible sur le sujet, tant au plan national qu'international. Elles prennent notamment en compte des enquêtes récentes qui ont élargi le domaine de l'évaluation des acquis cognitifs à celui des aspects liés à la motivation ou bien encore l'estime de soi.

En règle générale, à l'école et au collège, le redoublement s'avère peu équitable et inefficace du point de vue des progrès individuels des élèves. Il affecte négativement la motivation, le sentiment de performance et les comportements d'apprentissage de ceux-ci et les stigmatise : à niveau égal en fin de troisième, les élèves « en retard » obtiennent de moins bonnes notes que les élèves « à l'heure », sont moins ambitieux que ceux-ci et sont plus souvent orientés en filière professionnelle. En outre, les comparaisons internationales montrent que le redoublement est inefficace du point de vue des résultats d'ensemble des systèmes éducatifs.

Une bonne nouvelle, le conseil national d évaluation du système scolaire va organiser une conférence de consensus en diffusant largement les résultats actuellement disponibles sur le redoublement, et en organisant un vaste débat à ce sujet. Voir document très intéressant sur

http://www.cnesco.fr/le-redoublement/

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Galiléo, rêve d'Europe, miettes d'étoiles

Le samedi 23 août dans l'après-midi je vous envoyais la lettre [alerte] dans laquelle je me réjouissais de ce que l'Union européenne ait enfin réussi à lancer les deux premiers satellites du système de positionnement européen destiné à prendre une place aux cotés du système américain GPS, actuellement en position de monopole.

A la même heure le journal Le Monde (que je reçois le lendemain matin) publiait un éditorial en une sur le même thème. « Le rêve européen prend forme... Un saut de géant pour l’Europe... C'est grâce à des programmes comme Galiléo géré par l'agence spatiale européenne que l'UE atteindra le rang commercial et technologique qui lui revient. » Et puis patatras, on apprend dans la soirée du 23 que certes le lanceur a mis les deux satellites en orbite, mais pas sur la bonne orbite. Énorme catastrophe financière, retard indéterminé du programme. Les USA et leur GPS peuvent encore dormir tranquilles. Incapacité politique et technologique de l'UE ? Les enquêtes le diront, mais tout de même, voici une partie d'une action pertinente bien mise à mal.

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Manuel Valls président dès 2017

Un point a été peu remarqué dans les nombreuses analyses concernant la formation du nouveau gouvernement Valls. Après les déclarations de Montebourg, Hollande, fidèle à son habitude de rechercher le compromis à tout prix, était partisan de transiger ; c'est le premier ministre qui a demandé et obtenu que l'ensemble du gouvernement démissionne. Étrange cinquième république où voilà le premier ministre qui impose sa volonté au président... Voici à nouveau Hollande dans la position du président faible face au premier ministre énergique. Un boulevard pour que Valls puisse être candidat président dès 2017. La droite très divisée ne réussira sans doute pas à faire son unité autour de A. Juppé, ce qui serait pourtant sa seule chance. Ce sera d'autant plus difficile que Valls leur aura par avance piqué leurs idées. Bien sûr, entre Valls président de droite et Le Pen présidente d'extrême droite je choisirai Valls. Un boulevard pour Valls. Mais bon, on avait bien voté Chirac dans le duel Chirac Le Pen. Simplement, dans le « détricotage » des droits sociaux et la poursuite de la destruction systématique du programme du conseil national de la résistance je crois que Valls ira plus vite et plus loin que Chirac.

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Violentes (??)critiques de l'UMP contre le gouvernement

Violentes ? Pas tant que ça ! L'UMP est tout à fait prise à contre-pied par la composition du gouvernement Valls, peut-être encore plus à droite que ne l'aurait rêvé Sarkozy en son temps. Elle ne sait pas trop quoi critiquer. Ne reste qu'un petit os à ronger : attaquer la nouvelle ministre de l’éducation sur les ABCD de l'égalité. La nouvelle ministre, Najat Valleau-Belkacem, en tant que ministre des droits de la femme, avait expérimenté dans quelques écoles les ABCD de l'égalité, outil pour lutter contre les préjugés sexistes. Les animateurs de « La manif pour tous », de façon haineuse et mensongère, attaquent le document ABCD. Ils y voient une expression de la pseudo-théorie du genre, qui viserait à convaincre les enfants qu'il n'y a pas de différence entre les filles et les garçons. L'UMP est en est ainsi réduite à critiquer le gouvernement en s'appuyant sur des accusations de l'extrême droite. Il est certain que l'UMP ne pouvait guère protester contre les thèses de M. Macron, nouveau ministre des finances. Si l'UMP était honnête, elle protesterait contre le fait que Hollande leur a piqué Macron.

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Manuel Valls c'est le blairisme, mais plus à droite encore

Dans « rue 89 » un entretien fort intéressant avec « le politiste engagé Philippe Marlière, professeur à l’University College de Londres et spécialiste des idées de gauche. ».

Lire sur

http://rue89.nouvelobs.com/2014/08/29/manuel-valls-cest-version-droite-blairisme-254493

Le seul inconvénient de ce type d’articles est que cela n'intéresse que les convaincus et ne persuade personne d'autre. Combien d'entre vous vont cliquer ?

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Gaza : pourquoi Netanyahou n'a-t-il pas gagné la guerre ?

Depuis la signature du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, la cote de popularité du premier ministre Netanyahou a fortement baissé en Israël. Beaucoup lui reprochent de n'avoir pas été jusqu'au bout et gagné une fois pour toutes la guerre contre le Hamas. Le problème est qu'il est impossible de gagner ce genre de guerre. Il faut bien un jour ou l'autre à se résoudre à vivre ensemble. Sinon, il faudrait les tuer tous, ou les exiler tous. Même si cela était envisagé par quelques fanatiques fous, c'est évidemment impossible : insoutenable sur le plan éthique, trop coûteux militairement, trop coûteux moralement, impossible à soutenir sur le plan international. On ne peut pas gagner de type de guerre.

En France un partie de l'opinion avait critiqué (et critique encore) vivement le général de Gaulle qui avait permis l'indépendance de l'Algérie. « Nous avions gagné la guerre militairement, c'est de Gaulle et les politiques qui ont donné un coup de poignard dans le dos de la vaillante armée française. » Même situation, même illusion de penser que l'on peut gagner ce type de guerre.

En fait, les terribles massacres et destructions opérés par Israël ont plutôt renforcé le prestige du Hamas à Gaza, et un peu renforcé les rares qui, en Israël, pensent qu'il faudrait négocier avec l'autorité palestinienne au lieu de la ridiculiser. Cela a aussi renforcé les extrémistes en Israël et donné au Hamas l'occasion de dire qu'il a gagné la guerre. Il y aura donc sans doute d'autres épisodes guerriers du même genre.

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fin de la lettre du 2014 8 31/ 31 août 201

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