[alerte] Jean-Michel Bérard

A savourer

Un film beau, jubilatoire, rude, important : Jimmy's hall, le dernier film en date de Ken Loach.

Le partage des efforts et des compétences, l'échange des savoirs, la vie associative, la solidarité, la joie, la danse au service de la liberté en Irlande en 1932, et de la liberté en général. Cela dit, c'est un peu comme la coupe du monde de foot, on fait des matchs et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne. On lutte, et souvent à la fin c'est le conservatisme qui gagne. Mais le film est plein d'espoir dans l'avenir. Il me semble que, bien au delà de l'Irlande, ce film concerne la liberté en général, y compris en ce moment en France dans la situation où nous sommes.

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Lire, écrire, compter, parler, raisonner et argumenter

C'est l'un de mes leitmotivs. Au delà du sempiternel « lire écrire compter » l'école doit apprendre à s'exprimer, à raisonner, à argumenter de façon rationnelle : vérifier ses sources et ne pas s'en tenir à des croyances, des convictions non fondées ou des rumeurs, enchaîner les idées de façon logique, débattre avec l'autre de façon argumentée et rationnelle.

L'un de vous m'envoie le texte suivant, merci. Il conseille d'écouter une émission animée par Caroline Fourest, voir lien en fin d'article.

As-tu écouté l'interview de Sophie Mazet, enseignante au lycée Auguste Blanqui de Saint Ouen, dans l'émission de Caroline Fourest "Ils changent le monde", ce lundi 14 juillet ? Cet entretien avec Sophie Mazet concernant son travail sur l'acquisition d'un esprit critique, d'une démarche rationnelle argumentée par les élèves me semble intéressant. Le texte de présentation : « Notre hussarde du jour, Sophie Mazet, mériterait les palmes académiques. [Voici Caroline Fourest glorifiant les palmes académiques...] Au départ, elle ne devait enseigner que l’anglais au lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen, classé ZEP. Mais elle s’est aperçue que ce dont manquaient le plus ses élèves s’appelait l'«Esprit critique ». Face à l’image, la religion ou Internet. Depuis, une fois par semaine, à la fin des cours, le lycée se transforme en ruche pour son « atelier d’auto-défense intellectuelle ». Un concept emprunté à Noam Chomsky, destiné à muscler leur envie de lire, d’argumenter et de se confronter aux Intellectuels qui défilent volontiers dans leur classe, parfois jusqu’à tard dans la soirée. Et là rien n’est tabou. On y parle racisme, antisémitisme, homophobie, genre, islamisme, laïcité. Quitte à déplaire aux grands frères ou à choquer les camarades les plus croyants. C’est bien simple s’il y avait des ateliers « d’auto-défense » dans tous les lycées, l’école réduirait les inégalités, le vivre-ensemble serait presque sauvé et Alain Finkielkraut serait presque rassuré. »

A ré-écouter sur France-Inter : (cela demande un peu d'attention : 30 minutes)

http://www.franceinter.fr/emission-ils-changent-le-monde-sophie-mazet-0

J'ai tout écouté, c'est très intéressant, vivant, imaginatif.

Un exemple d'exercice : Crée toi-même ton propre complot.

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Fait maison

En France, pour avoir le droit d'appeler une boutique « boulangerie »,il faut que le pain soit pétri et cuit sur place. Sinon, c'est « dépôt de pain », « mie-caline », tout ce qu'on veut mais pas boulangerie. Les produits surgelés sont interdits.

Il n'en est pas de même dans la restauration. Un nombre croissant mais impossible à chiffrer de « restaurants » utilisent des préparations livrées par des centrales industrielles, un peu comme pour les cantines scolaires. On peut penser qu'un restaurant utilise ces méthodes lorsqu'il propose un grand nombre de plats à la carte : ils n'ont pas pu tous être cuisinés sur place.

Certains restaurateurs ont voulu moraliser un peu les choses et clarifier la concurrence en demandant au gouvernement ce créer un label «fait maison ». On aurait pu espérer que, comme pour la boulangerie, ce label concernerait les artisans qui choisissent leurs produits bruts et les cuisinent sur place. Malheureusement le poids de l'industrie agro-alimentaire et des marchands de soupe a, dès sa parution, vidé ce label de tout sens.

Extraits du site Rue 89, 15 juillet 2014

Eh bien non, la situation promet d’être pire encore. Le logo « fait maison » va embrouiller tous les esprits. Car les lobbies de l’agroalimentaire sont passés par là. Et à lire le texte de ce décret, un restaurant pourra afficher fièrement le logo « fait maison » tout en servant des plats à base de sauces en poudre, de viande hachée industrielle ou de poissons surgelés.

Peuvent entrer dans la composition d’un plat “fait maison” les produits qui ont été réceptionnés (reçus d'ailleurs) par le professionnel sous les formes suivantes : épluchés, à l’exception des pommes de terre, pelés, tranchés, coupés, découpés, hachés, nettoyés, désossés, dépouillés, décortiqués, taillés, moulus ou broyés ; fumés, salés , réfrigérés, congelés, surgelés, conditionnés sous vide. On est loin de l'artisan allant le matin au marché chercher les produits de saison ! Mieux : l’article suivant précise qu’un plat composé d’un produit qui ne serait pas fait sur place « peut être présenté comme ''fait maison'' dès lors que la marque du produit ou le nom du professionnel qui l’a fabriqué est expressément indiqué ».Autrement dit, vous pouvez présenter comme du « fait maison » ce qui n’est pas « fait maison », à condition de préciser que c’est fait ailleurs. Va comprendre, Charles.

Je suis écœuré, au sens propre, lorsque je vois à la télé des émissions nous expliquant comment sont faits les produits que l'on vend dans la grande distribution, pizza faites avec des imitations de fromage sans fromage, viande gonflée à la flotte. Sans lire auparavant l'étiquette j'ai acheté l'autre jour un saucisson de porc qui contenait au total (maigre plus gras) 10% de porc. J'ai été ébahi. Que sont les 90 autres pour cent ?

Je ne comprends pas du tout la politique des industriels et des artisans : pourquoi faire des pressions qui au total sapent totalement la confiance du consommateur ? N'est-ce pa scier la branche sur laquelle on est assis ?

Je ne comprends pas non plus la politique du gouvernement : pourquoi faire un décret pour définir un label fait maison qui au total n'a aucun sens ?

Certains professionnels proposent de réserver l'appellation restaurant aux établissements où la cuisine est vraiment élaborée sur place. Ils ne sont pas près d'y arriver !

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Au fil des jours

* Tests logiques

Le père de Marie a cinq filles : nana, nene, nini, nono. Quel est le nom de la cinquième ?

Piège grossier dans lequel je suis tombé tête baissée. Comme il s'agit d'un test, on suppose que l'on attend de nous de compléter la série logique.

Compléter la série suivante : L M M _ _ _ _

* Mortalité sur les routes

Plusieurs de vous sont agacés par mon insistance à attirer l'attention sur l'augmentation, trois mois de suite, du nombre de tués sur les routes par rapport à l'année dernière. Manque de rigueur, me dit-on : rien ne prouve que cela soit dû à la vitesse. Ce sont des remarques qui portent sur des choses que je n'ai pas dites. Sauf erreur de ma part (je vais vérifier) le nombre de morts sur la route baissait régulièrement depuis des années, on assisterait donc bien à une inversion. Et je n'ai pas dit que cela était dû à la vitesse, pour l'instant les données relatives à ces accidents n'ont pas été analysées. Je dis seulement qu'il y a à mon avis une lourde responsabilité morale des soi-disant associations de défense des automobilistes qui, par leurs critiques constantes des mesures mises en place, quelles qu'elles soient, pour améliorer la sécurité créent un état d'esprit où ces mesures apparaissent comme illégitimes, déresponsabilisant ainsi les conducteurs.

* Accord de libre échange

J'ai déjà dans cette lettre dénoncé (après une analyse trop brève) les négociations en cours sur l'accord de libre échange avec les États Unis d'Amérique, négociations opaques et qui, pour ce que l'on en sait, vont conduire à un accord où le poids des entreprises multinationales sera excessif par rapport à celui des états. Le risque est grand de voir les échanges internationaux se faire, au nom de la libre concurrence, sur des exigences minimales en terme de qualité, de sécurité et de normes sociales.

Je n'aime pas trop signer des pétitions, dont le texte, forcément bref, est toujours un peu sommaire et grandiloquent, mais j'ai signé celle-ci et je vous la propose.

L’Union européenne (UE) et les États-Unis négocient un accord de libre-échange, dit PTCI ou TAFTA. Au-delà des États-Unis et de l’UE, cet «OTAN de l’économie» impacterait toute la planète. De nombreux autres accords sont également en cours de négociation, dont l’AECG ou CETA entre l’UE et le Canada en passe d’être conclu. 

Ces négociations opaques se déroulent dans le dos des peuples d’Europe et d’Amérique du Nord. Elles visent à établir un grand marché transatlantique qui consacrerait la domination des multinationales européennes et américaines au détriment des citoyens de part et d’autre de l’Atlantique.

Le collectif Stop TAFTA vient de lancer un appel, signé par des personnalités et des représentants d’organisations d’horizons divers (culture, médias, social, universitaire, économie sociale et solidaire...) pour contribuer à la mobilisation contre le projet de grand marché transatlantique s’élargit en France.

Vous pouvez signer l’appel ici : http://www.collectifstoptafta.org

* Israël – Palestine

Un article très juste, et qui plus est très émouvant : Israël, les obstacles psychologiques à la paix.

http://www.lapaixmaintenant.org/Israel-les-obstacles

Je sais, vous n'aimez pas trop cliquer sur les liens dans ma lettre. Pourtant franchement, cet article vaut bien un clic.

Dans un conflit, la raison ne suffit pas, on doit aussi tenir compte des obstacles psychologiques. Peut-être en France devrions-nous avoir ce type de réflexions pour mieux comprendre la montée du Front National ?

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Fin de la lettre du 2014 7 18/18 juillet 2014

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