[alerte] - JM Bérard - 8 juin 2014

Sommaire

Un film, et autres

Un peu de sciences : le numéro de juin 2014 de la revue La Recherche

Faut-il craindre la fin de l'écriture manuscrite ?

Inégalité devant la maladie

Stockage de l'énergie 3

Vérité scientifique et prétention humaine

Politique défaitiste de F. Hollande : les tribulations de la loi Taubira

Au fil des jours

C'est la faute à F. Hollande, disent-ils


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La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas surgissent les monstres.  Gramsci

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Un film, et autres

Deux jours, une nuit des frères Dardenne, avec Marion Cotillard. Les procédés d'un petit patron et de son contremaître pour opposer les employés les uns aux autres en proposant un marché d'une grande cruauté. Solidarité et amitié de quelques uns, énergie d'un couple qui se bat, difficultés de la solidarité en période de crise. Un peu d'espoir dans l'amitié, beaucoup de pessimisme face à la dureté des choses.

Recommandé par vous :

L'exposition Paris 1900 au petit palais à Paris.

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L'émission Carnets de campagne, à 12h30 sur France inter.

Je n'y suis pas encore allé mais je compte le faire

Art robotique, cité des sciences Paris, jusqu'au 4 janvier 2015

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Un peu de sciences : le numéro de juin 2014 de la revue La Recherche

Quelques réflexions inspirées par des articles de ce numéro.

Faut-il craindre la fin de l'écriture manuscrite ?

Les préoccupations convergent. J'avais abordé cette question dans une lettre [alerte] précédente : certaines écoles américaines ont rendu facultatif l'apprentissage de l'écriture manuscrite cursive (lettres attachées) et je me demandais si l'on avait assez réfléchi aux conséquences de cette décision sur la culture et la créativité humaine. Dans un autre numéro de [alerte] j'avais rendu compte de préoccupations de certains universitaires qui se demandent si l'usage exclusif du clavier pour prendre des notes en amphi ne nuit pas à la réflexion de l'étudiant sur ce que dit le professeur. La Recherche y consacre un « dossier » mais de une page seulement.

Jean-Luc Velay est chargé de recherche au CNRS et travaille sur l'écriture au laboratoire de neurosciences de l'Université de Aix Marseille. Quelques éléments de son court article : changer aussi radicalement l'apprentissage des enfants pourrait avoir des conséquences, notamment sur l'apprentissage de la lecture. De nombreuses études montrent que les résultats en lecture écriture ne sont pas différents, que les enfants apprennent la cursive ou le script. C'est le point important, je ne le savais pas. Dommage que les « nombreuses études » ne soient pas référencées. La suite de l'article porte sur une perspective lointaine d'abandon total de l'apprentissage de l'écriture manuscrite au profit du seul clavier. Les études en laboratoire conduites par JL Velay en analysant les signaux émis par le cerveau montrent que les caractères écrits à la main sont mieux et plus durablement reconnus que ceux appris au clavier. Mais, dit l'auteur, la reconnaissance de lettres isolées est bien loin du processus complet de la lecture et il faudra encore beaucoup d'études et de nombreuses années pour savoir si le fait de renoncer à écrire à la main a des conséquences sur l'apprentissage de la lecture et la pratique de l'écriture. Conclusion : étudions sérieusement et posément les changements cognitifs et cérébraux induits par la fin éventuelle de l'apprentissage de l'écriture manuscrite au profit du clavier avant de prendre des décisions lourdes de conséquences.

Philippe Artières est directeur de recherches au CNRS IHESS, spécialiste de l'écriture. Il a publié « La police de l'écriture » aux éditions la découverte. Il insiste sur le lien entre l'écriture manuscrite et le corps. Décrivant la place du manuscrit à travers les âges et pense que l'hybridation de l'écriture à laquelle on assiste devrait produire de nouveaux imaginaires plutôt que les détruire. Au risque de paraître d'une prétention extrême, je trouve ce court article assez décevant : l'auteur procède surtout par affirmations et, à mon avis, répond peu à la question posée.

Inégalité devant la maladie

La recherche scientifique en médecine néglige les maladies des pays pauvres. Une écrasante majorité des articles scientifiques publiés concernent les maladies des pays riches. Les maladies infectieuses comme le paludisme sont sous-représentées. Il me semble que c'est encore plus vrai pour l'industrie du médicament : on ne voit pas pourquoi les industriels du secteur investiraient dans la recherche de médicaments contre le sida ou le palu, puisque de toute façon les habitants des pays pauvres, très concernés, n'auront pas de quoi les acheter. Autant investir dans les cosmétiques, il y a un vrai marché, coco !

Stockage de l'énergie

Le problème essentiel des énergies renouvelables est que l'on ne peut facilement stocker l'énergie électrique produite. De nombreuses études et réalisations industrielles se développent pour stocker l'énergie produite et l'utiliser lorsque le réseau en a besoin.

Je ne peux même pas résumer l'article, fort intéressant, car ce serait beaucoup trop long pour cette lettre. Achetez la revue. J'ai découvert plusieurs techniques dont j'ignorais qu'il existait des réalisations industrielles déjà efficaces : les condensateurs haute capacité, la compression d'air, le stockage adiabatique (pour celui là je n'ai pas tout compris !), les batteries modernes, les volants d'inertie à haut rendement...

Tout évolue autour de nous, et nous ne le savons même pas, tant il y aurait à savoir.

Vérité scientifique et prétention humaine

C'est un peu l'idéologie du siècle des lumières. Les connaissances produites par la science ouvrent les yeux de l'humanité et la font sortir de l'obscurantisme, en particulier religieux. En réalité il n'en est pas du tout ainsi. C'est oublier le poids des idées reçues, des croyances enracinées en chacun, c'est oublier le goût du pouvoir établi, de la conservation de ses propres privilèges.

Un article de la revue porte sur le travail de Carrel et Dakin pour l'antisepsie des blessures pendant la guerre de 14-18. Faute de méthodes antiseptiques facilement utilisables en temps de guerre les blessures épouvantables causées par les obus et autres gentillesses belliqueuses s'infectaient, il fallait massivement amputer pour éviter le morts par gangrène. Carrel et Dakin ont mis au point la formule d'une solutiond'hypochlorite préparée à partir de carbonate de soude et de chlorure de calcium. Cette solution était facile à produire même en temps de guerre, facile à transporter sur le front et conduisit rapidement à une baisse massive des gangrènes et des amputations. Et pourtant Carrel et Dakin se heurtèrent à la résistance de leurs collègues spécialistes, mandarins en place, détenteurs des postes de pouvoir. Sir Almroth Wright, inventeur de la vaccination anti-typhoïdique, médecin colonel dans l'armée britannique : « le traitement des blessures infectées par des moyens antiseptiques est illusoire, la croyance en leur efficacité est fondée sur un raisonnement faux. » Auguste Broca, un ponte de l'académie de médecine : « laissez-moi rire ». Pierre Delbet, de l'académie de médecine : « le pus (oui, le pus) des blessures infectées a parfois des activités bactéricides très marquées, les antiseptiques troublent l'un des modes de défense de l'organisme. Souvent le nombre de microbes augmente dans les plaies pansées avec des antiseptiques. » Heureusement les résultats de l'utilisation du Dakin sur le champ de bataille finissent par convaincre. En décembre 1916 la méthode Carrel Dakin est plébiscitée (l'auteur veut sans doute dire : approuvée largement) par la commission permanente de la gangrène, son usage se généralise, on estime qu'elle a sauvé la vie de un million de combattants et préservé d'un nombre encore plus grand d'amputations. (Remarque cynique : qu'est-ce que un million en regard des 19 (?) millions de morts dans cette guerre ? C'est bien d'inventer la solution Carrel Dakin, mieux encore serait de supprimer la guerre...)

Delbet (de l'académie de médecine !), toujours persuadé des vertus du pus (oui, du pus), mit au point un composé de streptocoques, staphylocoques et bacilles du pus, utilisé jusque dans les années 40 pour sa technique non évaluée scientifiquement de traitement par la fièvre. Plus de vingt ans après la généralisation de l'usage du Dakin. Pauvres patients.

Mais tout de même, je suis surpris par l'ampleur du problème. La connaissance, même scientifique, ne s'impose pas d'elle-même, et même pas aux scientifiques.

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Politique défaitiste de F. Hollande : les tribulations de la loi Taubira

La loi Taubira sur la politique pénale est en cours de débat au parlement. Résumé simpliste des épisodes précédents : une partie de la gauche pense que son propre « angélisme » à l'égard de la délinquance est responsable de ses échecs, prenant ainsi pour argent comptant les critiques de la droite. L'équipe Hollande est paralysée par l'hystérie de la manif pour tous et par ses échecs électoraux et gouverne a minima, espérant à tort désamorcer les critiques. Conclusion : la loi Taubira a déjà été largement vidée de son contenu par le gouvernement (voir les positions violemment anti Taubira du ministre de l'intérieur Valls), ce qui n'empêche évidemment pas la droite de hurler en disant que le gouvernement a décidé de ne plus punir les délinquants. Délirant, mais ça marche. Conclusion : le gouvernement recule, la droite exulte car le gouvernement recule, et sur la politique pénale il ne restera plus grand chose des promesses électorales de Hollande et du PS.

Bon allez j'ai déjà beaucoup écrit sur Taubira, je me contente aujourd'hui de recopier en partie un article de Libération le 5 juin 2004. (Eric Decouty, Sonia Faure) Paresse ? Non, mais pourquoi réécrire ce que je trouve très bien écrit dans Libé ? Mes citations sont totalement partiales, je n'ai pas repris les passages où Libé signale les points positifs de la version de la loi actuellement en débat

La garde des sceaux a perdu la plupart des arbitrages politiques, renonçant en particulier à son grand projet de créer un nouveau régime de peines alternatives à la prison. L'échec de Christiane Taubira est le révélateur d'une gauche hésitante, tiraillée entre des volontés contradictoires, incapable d'assumer un choix clair. […]

L'offensive la plus efficace contre le projet Taubira est venue du ministère de l'intérieur (Valls, Cazeneuve) et de F. Hollande. […]

La rétention de sûreté : ce fut une « révolution » dans le droit français. Avec la création de la rétention de sûreté en 2008, Sarkozy a permis que l'on garde en prison des criminels, même une fois leur peine entièrement purgée, si une commission d'experts les estime dangereux. (On est en prison non plus pour ce qu'on a fait mais pour ce qu'on pourrait faire ! ) Taubira s'était engagée à l'abolir, comme le parti socialiste dans son programme élaboré pour la présidentielle. Le projet de loi en débat n'aborde pas le sujet.

La contrainte pénale : Taubira voulait bâtir un nouveau système de peines, fondé sur des alternatives à la prison, mais qui soient des vraies peines. Dans les lambeaux de ce qui reste du projet, la contrainte pénale n'est plus qu'une forme peu efficace du sursis de mise à l'épreuve. Rappelons l'hypothèse Taubira, qui révolte la droite : le tout carcéral ne protège pas vraiment la société. Les études en France et à l'étranger montrent que le tout carcéral, avec prison sèche et sortie sèche, non préparée, n'évite pas la récidive, alors que des peines réfléchies sont plus efficaces. 63% des sortants de prison sans aménagement de peine sont à nouveau condamnés dans les cinq ans. L'ambition de Taubira était de renoncer au tout carcéral cher à Sarkozy et à l'opinion publique : il faut punir et mettre en prison, même si tout montre que cela ne protège pas la société. La droite a à ce sujet un axe de propagande facile, car l'opinion publique est convaincue d'avance des vertus de la prison, perçue comme une vengeance plus que comme un outil de réinsertion. Comme le dit F. Johannès dans Le monde, on accepte le principe d'une peine de probation mais à ce point bridée qu'elle n'aura aucun impact sérieux. Un non choix.

Bon, allez, on ne peut guère espérer d'une gauche tétanisée une loi courageuse.

Lors de la formation du gouvernement Valls, C. Taubira, à la surprise générale, était restée garde des sceaux. J'avais espéré qu'elle avait obtenu des garanties sur la poursuite de ses projets. Que nenni. Je suis fort déçu. Je ne pensais pas que Mme Taubira était prête à manger des tonnes de chapeaux pour un poste de ministre sans avoir pris de garanties sur l'avenir de ses projets. Bon appétit, oh ministres intègres.

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Au fil des jours

* Budget des armées, tradition républicaine : le président, chef des armées, a tranché : malgré les exigences d'économies budgétaires et les pressions de Bercy le budget des armées ne sera pas réduit davantage que ce qui était déjà prévu,. En tant que chef des armées, il aurait été davantage pris au sérieux si son premier ministre Valls n'avait pas déjà tranché huit jours avant. Je ne commenterai pas cette décision, je n'ai pas assez réfléchi à la question du rôle de l'armée dans notre pays et dans le contexte international. Simplement je suis un peu inquiet : les trois chefs d'état major des armées avaient écrit à leur ministre pour dire que si l'on réduisait le budget ils démissionneraient. Et cette lettre a été rendue publique. Du coup le ministre est apparu comme un loyal représentant de commerce de ses troupes ! En République, l'armée obéit au pouvoir politique. Écrire au ministre, c'était leur devoir. Rendre la lettre publique (même s'ils affirment que ce n'est pas eux qui l'ont diffusée) n'est pas très républicain.

* École, le niveau baisse : l'une de vous, très organisée et capable de retrouver des documents me communique les livrets contenant les évaluations proposées aux élèves de CE2 en math et en français. Vous constaterez que, premièrement ce n'est pas si facile, et que deuxièmement il est fort inquiétant que sur les mêmes tests le niveau baisse en 15 ans, malgré les efforts que le pays pense faire pour l'école. Personnellement je pense que tant que l'on essaie de faire la même école en refaisant ce qui a déjà échoué on ne changera pas grand chose, et que les capitulations annoncées par le ministre et le président du conseil de programmes après les espoirs de la refondation de Peillon ne laissent guère de place à l'avenir.

J'ai placé les documents dans le nuage de cette lettre [alerte]. Pour y accéder cliquez sur documents alertepuis simple clic sur le dossier évaluation CE2 puis simple clic sur le fichier désiré. (Il y a quelque chose qui ne marche pas bien : il n'y a pas d'image de fichier au dessus de « évaluation CE2 ». Cliquez quand même. Et pour le dossier français il faut cliquer sur « tout afficher » pour lire le contenu.)

* Nouvelle norme d'écriture cursive à l'école :

Un lien très intéressant : en juin 2013 le ministère de l'éducation nationale français a publié une nouvelle norme pour l’apprentissage de l'écriture cursive à l'école. Je ne suis pas choqué, spontanément c'est comme cela que j'ai transformé ma propre écriture. Un point fort étonnant : un peu comme la nouvelle orthographe, tout le monde ignore l’existence de cette nouvelle norme. Quelqu'un est-il au courant ? Cette nouvelle norme a-t-elle été publiée puis retirée ? Si elle est en vigueur, où en est son application dans les écoles ? Bon, je me suis renseigné, il s'agissait d'un travail préparatoire qui n'a jamais été vraiment promulgué, malgré sa publication sur le site du ministère.

Document passionnant :

http://www.charivarialecole.fr/une-nouvelle-norme-pour-l-ecriture-cursive-a-l-ecole-a97188869

Nouvelle orthographe : http://www.orthographe-recommandee.info/ La nouvelle orthographe, approuvée par les autorités linguistiques en 1991 est recommandé à l'école depuis les programmes de 2008. Seul problème : la quasi-totalité de la population en ignore totalement l'existence, y compris les instituteurs. Et si j'écris paraitre au lieu de paraître qui va comprendre que j'applique la nouvelle orthographe ?

* Vieillissement : le gouvernement prévoit une dépense de 650 millions d'euros pour aider à bien vieillir. On part de l'hypothèse que ce que chacun souhaite est rester à domicile en étant aidé. A chacun de voir comment il pense vieillir. Personnellement (mais j'ai le temps de changer d'avis) si je n'étais plus autonome je préférerais largement être dans une maison de retraite plutôt que d'être aidé à domicile. J'ai dit cela à la directrice de la maison de retraite où est ma belle-mère. Elle m'a dit que trouver une bonne maison de retraite n'est pas facile et qu'il fallait que je prospecte dès maintenant. Cela m'a fait un choc... De toute façon, tant que j'ai un accès internet pour écrire la lettre [alerte]... Bon, je changerais peut-être d'avis si je devenais aveugle ou paralysé...

* Hausse des rémunérations des patrons : (Le Monde, 1er et 2 juin 2014) : les rémunérations des patrons des entreprises du CAC40 (celles qui servent de référence en bourse) ont continué de progresser en 2013, de 3% en moyenne, alors que les bénéfices nets chutaient de 41%. Raison : les actionnaires ont peur que les grands noms du patronat partent à l'étranger. Il vaut mieux un patron qui assure des bénéfices médiocres plutôt qu'un patron qui parte à l'étranger.

* Hélas : le gentil pépère François Hollande, dans le sillage du sarkozysme, va vraisemblablement laisser son nom dans l'histoire comme un accélérateur de la montée de l'extrême droite. Philippe Corcuff (sociologue, militant libertaire et altermondialiste) Libération 28 mai 2014. Forcément, si l'on continue de se demander qui parmi ses amis sera président de région, comment Valls peut remplacer Hollande en 2017 et comment Sarkozy, dont le non-respect des règles des campagnes électorales est maintenant avéré, va redevenir l'homme providentiel, il n'y a guère de risque de recul pour le FN. La classe politique se préoccupe de son propre avenir individuel, le front national arrive à faire croire qu'il a pour seul souci l'avenir de la France. Avantage FN !

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C'est la faute à F. Hollande, disent-ils

Je suis furieux contre certains socialistes qui considèrent que Hollande est sourd, autiste, obtus (selon Le Monde). Un président de la république n'est pas un dictateur solitaire : il a des conseillers, des équipes, des réseaux, des groupes de réflexion, des visiteurs du soir, et même, soyons fous, un parti politique qui peut penser. Le PS a eu des années pour préparer la prise du pouvoir. Pourquoi n'a-t-il pas pendant ce temps là travaillé sérieusement sur la réforme bancaire, la réforme fiscale, la politique pénale, la politique éducative, la reconversion énergétique et écologique, la politique de la culture, de la santé ? Pourquoi est-on maintenant sur tous ces points condamné à une politique minimaliste pour ne faire peur à personne, tout en étant malgré tout obligé de reculer devant l'hystérie de la droite ? Si Hollande n'a pas d'idées, il est un peu facile de lui en faire porter seul la responsabilité. C'est la faute à l'autre, Hollande devient le bouc émissaire. La politique de bouc émissaire a toujours été celle de Valls à propos des roms. Je suppose que prendre Hollande comme bouc émissaire ne déplaît pas trop au dit Valls, car cela laisse au premier ministre de l'espace et de l'avenir, dès 2017. Les think tanks, les intellectuels de gauche et le parti socialiste ont manifestement failli à leurs responsabilités, mais ils n'y sont pour rien, disent-ils. C'est la faute à Hollande.

Pendant ce temps là, Marine Le Pen annonce des manifestations de rue à la rentrée pour obtenir la dissolution de l'assemblée nationale et radio courtoisie (radio des droites extrêmes) précise que, si le pouvoir n'entend pas le peuple, le peuple aura un devoir d'insurrection. (Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Déclaration des droits de l'homme de 1793, citée par radio courtoisie, radio des droites extrêmes.) C'est à la rentrée, M. Valls. Vous vous positionnez fort habilement pour être le candidat à la présidentielle en 2017 à la place de Hollande. Qui sera président des nouvelles régions, qui sera candidat en 2017, que vont devenir les conseillers généraux supprimés, qui va présider l'UMP ? Cela semble les vraies questions pour la classe politique centrée sur elle-même. Mais les manifs de rue, c'est prévu pour la rentrée.

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Fin de la lettre du 2014 6 8 /8 juin 2014

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Diffusion libre à condition de citer la source, [alerte] JM Bérard, et impérativement la date.

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jean-michel.berard orange.fr

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De nombreux documents que j'estime intéressants sont dans le nuage alerte de Google. Pour y accéder cliquer sur documents alerte puis faites un simple clic sur l'icône du document que vous souhaitez consulter.

Outre l' envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres[alerte] sont consultables sur

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