[alerte] Jean-Michel Bérard

Diffusion et reproduction libres en citant la date (21 10 2013) l'auteur JM Bérard et l'adresse du présent site.

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Les vrais problèmes

Les médias aux ordres nous rebattent les oreilles avec les immigrés, l'espionnage massif de nos données personnelles par les services américains ou autres, la décision de porter ou non l'autorisation de production des centrales nucléaires de 40 à 50 ans, la crise de l'agriculture en Bretagne, les fermetures d'usines, le fait que le chef d'état syrien doit renoncer aux armes chimiques et devra se contenter d'armes classiques pour massacrer son peuple, le fait que peut-être les hausses d'impôts en France nuisent particulièrement aux classes moyennes, le travail des esclaves sur les chantiers de la coupe du monde de foot au Quatar.

Tout cela pour écarter notre attention du fait que la débâcle de l'émission « Jusqu'ici tout va bien » de Sophia Aram compromet tout l'access prime time de France 2 et oblige à licencier son directeur des programmes. Il faudrait tout de même exiger que les médias nous parlent des vrais problèmes. Je n'en dis pas plus, je sais que ceux qui comprennent comprendront. Il faudra qu'ils m'expliquent : je n'ai jamais regardé cette émission.

Bon je sais bien que cela pose le problème du financement des chaînes publiques, qui ne peuvent plus faire de publicité après 20h et pour qui l'horaire qui précède 20h est vital.

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Élections passées, présentes et futures

Commentaires dans les médias, le matin du lundi 14 10 2013 (il y a une semaine). La veille, M. Lopez, Front National, a été élu conseiller général de Brignolles. Un peu d'inquiétude, mais une forte offensive de minimisation : Brignolles est un cas très particulier, au total le FN n'a que deux députés et deux conseillers généraux dans toute la France, le FN a un mal fou à constituer des listes pour les élections municipales. Manuel Valls, ministre de l'intérieur, né espagnol, se réjouit : vous voyez bien que les français ne sont pas xénophobes, Lopez est un immigré espagnol comme moi. (Non, d'accord, là, j'invente.) Bon, quoiqu'il en soit ne dramatisons pas une élection purement locale ! ! Excusez mon simplisme, c'est vraiment bête, mais cela me fait penser au type qui tombe d'un immeuble de 50 étages et qui, arrivé à la hauteur du vingtième étage dit « jusqu'ici, tout va bien. » Ah oui, comme Sophia Aram.

Ce même lundi (il y a une semaine) , commentaires sur l'élection primaire pour la désignation du candidat socialiste à la mairie de Marseille. Mme Ghali arrive en tête. On se réjouit : la participation au scrutin a été forte. Doit-on se réjouir ? Si j'en crois les phrases pudiques de la presse, Mme Ghali est très liée à ce que l'on appelle pudiquement les réseaux Guérini. Progrès, ou nouvelle débâcle idéologique pour le parti socialiste ? M. Valls se réjouit : vous voyez bien que les marseillais ne sont pas racistes, ils ont voté pour une beurette. (Non, d'accord, là j'invente). Un parti socialiste marseillais radicalement coupé en deux, une droite en miettes au niveau national. Je pourrais parier avec vous que le FN va monter massivement aux prochaines élections municipales à Marseille, mais ce serait vraiment trop facile.

Jusqu'ici, tout va bien, comme dirait Sophia Aram.

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Troubles mentaux

Les médias : « Un déséquilibré a pris pendant quatre heures en otage le personnel d'une agence bancaire. » Comment a-t-on su qu'il était déséquilibré ? Il voulait obtenir un logement social pour lui et son fils malade. Il faut reconnaître que, de nos jours, lutter pour une telle revendication montre que l'on ne va pas très bien ! Autrefois, il y a longtemps, on aurait dit « un père désespéré de ne pouvoir se loger prend en otage... » C'est ça l’évolution de l'histoire : on passe sans l'avoir vu venir du désespoir à la folie.

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Dialogue (fictif ?) entre le ministre de l'intérieur et le président de la république

E. Valls : je vous assure, monsieur le président, (je ne sais pas s'ils se tutoient) la commission d'enquête montre que toutes les lois et procédures ont été respectées pour expulser Leonarda et sa famille.

F. Hollande : oui monsieur le ministre, vous savez bien que je suis en total accord avec vous, mais les lycéens sont dans la rue, cela n'a jamais porté bonheur à un gouvernement.

E. Valls : si vous ramenez toute la famille, je démissionne.

F. Hollande : bon d'accord. Mais pour Leonarda toute seule, ça irait ? Bien joué, parce qu'elle va refuser, et on pourra dire qu'on a fait quelque chose.

E. Valls : Tope-la, compère.

Vous ne serez pas surpris : il y a longtemps que je conteste dans cette lettre la politique du gouvernement sur l'intégration, l'immigration et les expulsions. Il me semble que c'est tout à fait la même politique que celle de Sarkozy. En arrivant au gouvernement, la gauche aurait pu travailler un peu ce dossier difficile au lieu d'essayer de donner des gages sécuritaires, qui de toute façon ne seront pas pris au sérieux. Certains mauvais esprits pensent même que la gauche aurait déjà pu travailler le dossier pendant qu'elle était dans l'opposition.

Vous savez aussi que je désapprouve avec force les propos de E. Valls sur les Roms.

Avec la question Leonarda, on est au comble de la contradiction. Si la politique du gouvernement est bonne et que les lois ont été respectées, pourquoi ramener Leonarda ? Parce que le hasard et sa prof de géo ont fait qu'elle a fait le buzz ? Parce que des lycéens sont dans la rue ? Il y a sûrement un très grand nombre d'écoliers, de collégiens et de lycéens en cours d'études qui ont été expulsés, même si ce n'est pas en face du collège Lucie Aubrac. Va-t-on les ramener tous ? Ou alors la politique du gouvernement n'est pas bonne, pourquoi ne pas en changer ! Qui plus est, dans ce qui a été présenté à la télé, c'est Hollande, président de la république, qui a décidé cela. Bel exemple de séparation des pouvoirs. Si veut le roi, si veut la loi !

Je me souviens du beau film de Woody Allen, Zelig, où le personnage principal n'existait plus, car il prenait toujours la forme et le discours du plus fort de ses voisins. Je n'ai pas une bonne mémoire, je crois qu'il a été sauvé par l'amour d'une femme. Mais c'est du cinéma. En politique...

Sans rapport, juste pour rire, une citation du personnage Zelig trouvée sur internet : « j'ai travaillé avec Freud mais j'étais en désaccord avec lui : il ne réservait l'envie de pénis qu'aux femmes"

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Les jours heureux

Comme vous l'avez vu dans la dernière [alerte] c'est le titre du programme du conseil national de la résistance, signé à la libération par toutes les instances ayant participé à la résistance. Ce programme jette les bases d'une société dans laquelle nous vivons encore, malgré tous les coups de boutoir qui y sont portés : retraite par répartition, droit du travail, sécurité sociale.

Les éditions La Découverte ont publié en 2010 puis en 2011 en édition de poche, un ouvrage intitulé « Les jours heureux » écrit par les militants de l’association " Citoyens résistants d'hier et d'aujourd'hui " suite à l'usurpation par l'équipe Sarkozy du programme du Conseil national de la résistance, programme que l'on peut relire dans ce livre.

La découverte Les jours heureux

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Le site mathématiques pour la terre

http://mpt2013.fr

Les nuées d'oiseaux : nous avons tous admiré et été intrigués par les déplacements en groupes d'un grand nombre d'oiseaux, qui semblent répondre à des logiques mystérieuses. Ce phénomène complexe est étudié en mathématiques (ce qui n'empêche de l'admirer.)

nuées d'oiseaux

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Le cirque Romanès à Paris

Le nouveau spectacle du cirque tzigane Romanès a pour titre « Voleurs de poules et flamenco ». Du 19 octobre 2013 au 23 février 2014 les vendredis et samedis à 20h30 et les dimanches à 16h30, 42 Bd de Reims Paris 17, métro porte de Champerret, réservation sur Cirque Romanès. C'est en partenariat avec le ministère de l'intérieur de Manuel Valls. Non ? Ah oui pardon : c'est en partenariat avec Mediapart.

Je l'ai vu hier. Du beau cirque traditionnel, avec un rythme à couper le souffle, une complicité familiale, une virtuosité dans les numéros. A la fin, on distribue au public un macaron « cirque romanès », pour que nous puissions nous aussi être contrôlés constamment par la police.

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Instinct mortifère

Sur son blog et à la télévision, une militante du Front national, tête de liste pour les municipales dans sa ville, compare la ministre de la justice Mme Taubira (qui a la peau noire) à un singe. Mme Taubira se déclare inquiète de l'instinct de destruction et de mort qui règne au Front National. Celui-ci fait preuve selon elle d'une pensée mortifère et meurtrière. Que croyez-vous qu'il arrivât ? Le FN porte plainte contre Mme Taubira, en déclarant qu'elle est indigne d'être ministre de la république et qu'elle est discréditée par par cette saillie violente et outrancière. Chez le Guignol Mourguet au Parc de la Tête d'Or à Lyon on applaudirait. Là, on a peur de la bêtise au front bas. Pas celle de Mme Taubira.

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Faire boire un âne qui n'a pas soif

C'est la célèbre remarque de Célestin Freinet, pédagogue novateur, qui disait que à l'école les élèves ne peuvent travailler et comprendre que si on leur donne la soif d'apprendre au lieu de se limiter à des méthodes autoritaires et impératives consistant à demander aux élèves de répéter, sans intérêt ni créativité, ce qu'on leur enseigne. J'approuve cette idée ainsi formulée. (Bon, ce n'est pas une citation de Freinet, mais une reconstitution par mes soins. Je n'ai donc aucun mal à être d'accord.)

Une fois cela dit, je trouve que les choses ne sont pas si simples. Célestin Freinet a ouvert la voie en intéressant ses élèves aux métiers des habitants du village, à la construction d'une turbine électrique, aux sculptures historiques sur les monuments du village. Cela donne, lorsque c'est pratiqué par des professeurs de haut niveau, des résultats remarquables. Mais cela ne renforce-t-il pas un peu la conception utilitaire de ce que l'on apprenait dans les classes de certificat d'études ? La culture ne répond pas à un besoin professionnel ou utilitaire : elle ne « sert » à rien. Les réflexions actuellement en cours pour la construction de nouveaux programmes doivent reprendre la question de l'éveil de la curiosité, mais en la posant de façon non strictement professionnelle ou utilitaire. Comment éveiller la curiosité des élèves sur le fait que racine carré de 25 est- égal à 5, ou que racine carrée de -1 existe, oh merveille, si l'on change les limites de l'univers mathématiques dans lequel on travaille ? Il est des connaissances qui éveillent l'esprit logique, la curiosité, le besoin de connaître, mais ne « servent » à rien dans la vie quotidienne. (Voir le succès des jeux de logique.) Le fait de partir de l'environnement pour susciter l'intérêt ne résout pas tout. Il y faut autre chose, une volonté du maître et de l'institution.

Bien qu'un peu simpliste, le sketch de Gad el Maleh sur les maths m'a fait réfléchir. Je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce qu'il dit, mais c'est bien amusant.

les maths gad el maleh

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fin de la lettre du 2013 10 21 / 21 octobre 2013