[alerte] - JM Bérard - 31 mai 2013

Sommaire

École : du certificat d'étude à la tablette numérique : qu'apprend-on, et comment ?

Le Nôtre : une exposition, des questions

Chris Marker : un film

Des chansons

Les enfants

Copie conforme 3D

Inutile de te cacher, je te vois

SOS : je ne sais pas pourquoi cette lettre est écrite en rouge...

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Vous pouvez accéder aux documents que j'ai déposés dans le nuage Google  simplement en cliquant sur documents alerte .

Mode d'emploi : en cliquant sur le lien vous obtenez une pré-vision des fichiers. Il suffit alors de faire un simple clic (simple clic) sur la pré-vision pour que le fichier s'ouvre.

J'y dépose des textes, des images, sans autre critère de sélection que le fait que cela m'a intéressé et que je souhaite vous le faire partager. Vous pouvez piocher, flâner, zapper. Cliquez, vous ne risquez rien...

Nouveau : l'un de mes amis a vécu son enfance dans une ferme belge. Il rédige sous forme de feuilleton la chronique de cette vie. Style dense, regard aigu, souvenirs riches, émotion présente en arrière-plan. Nostalgie pour ceux qui ont un peu vécu cette vie. J'ai déposé dans le nuage plusieurs épisodes de ce feuilleton, les fichiers sont nommés « une vie ». Ne soyez pas surpris par les références à une chaussette. L'auteur a choisi de raconter la vie en famille vue par le regard d'une chaussette du fermier.

Cette semaine j'ai placé dans le nuage la dernière livraison en date du feuilleton de la vie dans une ferme belge, « Une vie, L'hiver et son cortège ». documents alerte, puis simple clic sur l'image de pré-vision.

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École : du certificat d'étude à la tablette numérique : qu'apprend-on, et comment ?

Voici un titre bien ambitieux. Si j'écrivais des livres, ce serait le titre de mes trois prochains ouvrages. Mais je n'écris pas de livres. Vous trouvez donc ci-dessous seulement quelques amorces de réflexion. Vos réactions permettront de les enrichir.

L'âge d'or du certif

Le livre « Passez le certif », de J. Cimard (éditions Hors Collection) se présente comme une « petite anthologie amusante des problèmes du certificat d'études d'autrefois. » C'est en fait tout autre chose, pour parler de ce monument mythique tant regretté par ceux qui aujourd'hui disent que le niveau baisse et que l'école actuelle conduit à l'échec 16% d'une classe d'âge.

On y apprend d'abord que, si Jules Ferry en a capté la paternité, la création du certificat s'étend de 1834 à 1880. L'examen n'est pas obligatoire : seuls le passent les élèves que les instituteurs jugent capables de le réussir. Et les instituteurs ne présentent pas n'importe qui, leur réputation est en jeu, un fort taux d'échec nuirait à la réputation de l'instituteur, et de l'école dans le canton. En 1920, un tiers des élèves quittent l'école avec le certificat (le système éducatif laisse sortir les 2/3 des élèves sans qualification) ; en 1936, seuls 50% des élèves l'obtiennent.

Vive le certif : nostalgie d'une époque qui conduisait la moitié des élèves à l'échec !

La lecture des épreuves et de leur corrigé témoigne d'un système uniquement transmissif : le maitre dit les connaissances, l'élève doit les répéter ou les appliquer. La quantité de connaissances ponctuelles à acquérir est impressionnante, et l'orthographe joue le rôle d'un impitoyable couperet, d'où le faible taux de succès.

En mathématiques, les problèmes se veulent ancrés dans la réalité mais sont d'une totale abstraction.

« On vend 1/5 puis 1/7 d'une pièce de toile, quelle fraction reste-t-il ? La partie restante a une longueur de 11,50 mètres, quelle était la longueur de la pièce entière ?». C'est un problème fait pour calculer sur les fractions. Mais qui aurait l'idée de dire au marchand « je voudrais 1/7 de votre pièce de toile ? » sans connaître d'abord la longueur totale ? Qui plus est, on ne sait pas vraiment si le 1/7 est la fraction de la pièce initiale, ou la fraction de la pièce après qu'on a vendu 1/5. C'est vraiment une question faite pour faire un problème.

« Un certain ouvrage peut être fait en 12 heures par un homme, 18 heures par une femme et 30 heures par un enfant. Combien de temps mettront-ils pour le faire en s'y mettant ensemble ? ». Évidemment une femme ne vaut pas un homme, et on fait travailler les enfants. Les a-t-on vraiment fait travailler d'abord séparément pour mesurer les durées ? Mais surtout je pense que cela n'a rien d'évident. (Essayez.) J'ai trouvé une manière compliquée de calculer la réponse, je pense que, avec un autre raisonnement j'aurais trouvé une façon beaucoup plus simple. SOS, si vous pouvez me la donner... Au secours AMB.

Les sujets de rédaction témoignent de la bonne éducation, de la bonne adaptation des enfants à l'ordre social dominant :

« Quel est le rôle de la sœur ainée dans la famille, comment peut-elle aider sa mère dans les soins à donner aux autres enfants et à ceux du ménage ? » Corrigé : « elle aide dans l'habillement, la nourriture, la surveillance des enfants, la cuisine, le nettoyage, la culture . C'est pour elle une école de courage ». Il me semble que culture signifie culture du potager, et pas culture générale. :-)

Ma tante Marie était la fille ainée d'une famille nombreuse. Une fois mariée, son mari, petit cultivateur pauvre, constatait sur son livret scolaire qu'elle était plus souvent absente à l'école que présente. Motif : « s'occupe de ses frères et sœurs. » L'ainé de la famille,un garçon, a obtenu une licence en droit et est devenu haut fonctionnaire.

Les leçons de chose sont une collection de connaissances factuelles, non reliées par une vue générale ou des principes explicatifs.

« Quelles sont les diverses sortes ( ?) de dents ? Combien en avons-nous de chaque espèce (espèce ou sorte??) et en tout ? »

Certaines questions sont incompréhensibles prises au pied de la lettre : « A quelle température correspond le 0 du thermomètre centigrade ? » Je ne vois pas d'autre réponse que 0°C, alors que l'on attend surement une réponse portant sur la température de la glace fondante. Ce n'est pas grave : le maitre a apporté les connaissances, il est la seule source de ces connaissances, et en lisant la question on sait bien quelle réponse il attend.

Il est trop facile de faire de l'ironie sur les questions d'économie domestique, pour les filles. « La ménagère doit-elle faire de la bonne cuisine ?». « Oui car l'odeur d'une bonne soupe ou d'un ragoût appétissant réjouit son mari lorsqu'il rentre fatigué du travail ». (Authentique). On attendait beaucoup de la réponse à la question « Comment une bonne femme peut-elle encore plaire à son mari », mais, avec notre esprit coquin, nous trouvons la réponse bien partielle.

Il est trop facile aussi de faire de l'ironie sur les questions d'histoire (purement factuelles et sans vue globale de la période), de géographie, de morale. « Citez une qualité appréciée par tout le monde et qui est l'indice d'une bonne éducation ? » Si vous ne savez pas, demandez-moi, je vous donnerai le corrigé. Il n'y en a qu'une.

Bravo à M. Peillon d'avoir réussi à créer un cours de morale en 2013.

L'instruction civique marque fortement la prégnance d'une idéologie dominante, à laquelle on doit se conformer : « Qu'est-ce qu'une grève ? Sont-elles bien avantageuses aux ouvriers ou aux patrons ? « (Quel charabia !) Réponse : « Elles sont rarement avantageuses pour les ouvriers et souvent elles ruinent les patrons. »

Je sens que vous allez me mettre une mauvaise note. D'une part parce que, malgré l'aide de la machine, j'ai peut-être laissé des fautes d'orthographes ou de grammaire. D'autre part par ce que je me suis laissé entrainer, en lisant les questions, à une analyse des façons de penser de l'époque, ce qui n'était pas mon sujet.

Donc je résume, espérant trouver grâce à vos yeux : à sa bonne époque le certificat d'études laissait 50% des élèves sur le coté. Les connaissances étaient surtout acquise par la parole du maitre. Les exercices (parfois fort difficiles, souvent abstraits et non reliés à une cohérence de savoirs) ne mettaient pas en jeu la créativité ou le réinvestissement, mais consistaient à redire ou refaire ce que l'on avait déjà fait lors de la préparation de cette élite que formaient les élèves présentés au certificat.

L'âge des smartphones et des tablettes

Dans son livre célèbre (et un peu décevant) « La petite poucette » le philosophe Michel Serres insiste beaucoup sur le fait que le savoir n'est plus le monopole du maitre, mais que chacun, tous, grâce aux ordinateurs, aux smartphones, aux tablettes a accès à tout le savoir du monde. Du coup (je simplifie abusivement sa pensée...) les étudiants bavardent en amphi au lieu d'écouter le professeur.

La présence généralisée du numérique impose maintenant une modification radicale de ce que l'on enseigne, de la façon dont on l'enseigne, et de la façon dont on valide le travail des étudiants.

Pour l'ensemble des disciplines, le numérique n'est pas (comme on l'a longtemps cru) un simple répétiteur aidant aux apprentissages. Il modifie le contenu même des disciplines à enseigner : simulation en physique, système d'informations géographiques, modèles économiques ou démographiques ne sont pas des aides, ce sont des composantes de la discipline.

Qui plus est, le numérique fait voler en éclat les frontières entre les disciplines. Il est impossible aujourd'hui de tracer une frontière étanche entre biologie, mathématiques, chimie.

Mais surtout le numérique modifie les modes d'accès au savoir. Le professeur n'est plus le seul détenteur d'une « vérité » : chacun peut accéder à tout le savoir du monde, comparer, critiquer, se construire ses propres approches et ses propres démarches. Dans les pires cauchemars des professeurs, tous les élèves viendront en classe avec leur smartphone et l'interpelleront « ce que vous venez de dire sur le rôle de Clovis dans l'histoire n'est pas décrit de la même façon dans le site que j'ai sous les yeux. »

Il me semble que, sur ce point, Michel Serres limite trop la question en disant que tout le savoir est accessible à chacun. Ce que l'on trouve sur internet n'est pas un savoir : ce sont des informations. Il faut ensuite tout un travail intellectuel pour analyser ces informations, les critiquer, les mettre en relations avec ce que l'on sait déjà pour, à partir du nom de la femme de Clovis, construire une représentation cohérente du rôle de Clovis et de sa femme dans l'histoire. Construire un savoir ne peut s'assimiler à savoir répondre aux questions du jeu des Mille Euros. Savoir que Victor Hugo est né à Besançon me permet de gagner le super-banco, mais ne me dit rien sur son époque, son œuvre littéraire, ses luttes politiques, son goût pour les femmes, son rôle dans l'évolution de la société, et la nature de la société dans laquelle il vivait.

Une donnée n'est pas une information, une information n'est pas un savoir, un savoir n'est pas une connaissance.

Le maître reste donc tout à fait indispensable, mais il faut tout de même s'inquiéter : est-il prêt, est-il préparé à cette mutation radicale de son rôle ?

Autre bouleversement encore : comment valider le cursus des étudiants ? Dans la série S du bac traditionnel (disons avant 1985) il suffisait de savoir résoudre 60 problèmes de physique et 60 problèmes de chimie pour « tomber » lors de l'épreuve, sur un problème que, grosso modo, on avait déjà traité. Les évolutions des programmes ne se prêtent plus à ce type d'épreuve du genre « certificat d'études ». Et surtout on ne pourra plus très longtemps éviter (c'est déjà fort difficile) que les élèves ne communiquent avec l'extérieur, avec des amis, des sites donnant les solutions, des professeurs faisant la dissert à distance. Dans certains pays et, en France, dans certains concours (Capes de documentation) on a totalement résolu la question : les élèves viennent avec l'appareil qu'ils veulent, communiquent avec qui ils veulent. Mais du coup cela impose de créer des épreuves de tout autre nature. Là encore, les enseignants y sont pour l'instant fort peu formés.

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Le Nôtre : une exposition, des questions

Au château de Vaux le Vicomte, exposition André Le Nôtre, pour le 400ème anniversaire de la naissance de ce génial « jardinier ».

Voir Jardins à la française

Jardins superbes, maquette étonnante où l'on montre comment Le Nôtre maitrisait non seulement les végétaux, mais aussi les techniques de l'architecture, les lois de la perspective et de l'optique pour faire du jardin une illusion permanente au service de la grandeur de Fouquet (à qui cela n'a pas porté bonheur, car cette grandeur a fait de l'ombre au roi Soleil...).

Le jardin à la française symbolisait le pouvoir, signifié par le pouvoir de l'homme sur la nature. A cette époque la science a connu de grandes évolutions, avec entre autres Huyghens, Pascal, Fermat, Descartes, Newton (mécanique, optique). C'est Descartes qui écrit que le but de la connaissance est de nous rendre «comme maitres et possesseurs de la nature ». On voit bien les débats que cette question suscite de nos jours. L'évolution scientifique est-elle toujours une source de progrès dans les applications que l'on en fait ? Et l'homme doit-il se rendre « maitre et possesseur de la nature », sans tenir compte des limites qu'impose, justement, la nature ? Heidegger attribue à Descartes la source de la domination irraisonnée de l'homme sur la nature. Mais non, répondent d'autres philosophes, Descartes dit que nous sommes comme maitres et possesseurs de la nature. La connaissance permet de ne plus être esclave de la nature, mais le « comme » indique bien que Descartes marque les limites de cette possession. (Je ne savais pas tout cela, je l'ai trouvé sur Google).

A mon avis, la même question se pose dès l'origine. Dans la Genèse 1.28, la Bible dit que Dieu bénit [l'homme et la femme], et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

M'opposant sans modestie à la Genèse et à Descartes, je me dis que notre monde est limité, que ses ressources ne sont pas infinies, que la mort existe et que si nous n'y prenons garde nous détruirons non pas la nature (elle en a vu d'autres...) mais les conditions grâce auxquelles l'homme peut vivre dans la nature.

Allons, vous tirez un peu les choses par les cheveux. Quel rapport entre les jardins à la française et la crise écologique ? Et pourtant... On voit bien de nos jours les catastrophes que peuvent créer le fait de construire des barrages et de détourner les cours d'eau et le régime d'écoulement des eaux (comme à Vaux le Vicomte), le fait d'éliminer les végétaux locaux pour en planter d'autres plus conformes à nos souhaits (comme à Vaux le Vicomte), le fait de prendre sur l'espace naturel en bétonnant ou en goudronnant les parkings et les routes, quitte à créer des inondations.

Vous connaissez mon leitmotiv : l'humanité est dans une impasse et fonce tête baissée sur l'obstacle, en se disant « c'est toujours ça de pris, après nous le déluge ».

Tout cela n'empêche pas que l'exposition Le Nôtre à Vaux le Vicomte présente un grand intérêt. Et qui plus est la promenade dans la nature, même dominée, donne du plaisir. Il y a un très beau trajet de 1h45 à pied, mais la pluie peut contraindre à battre en retraite. Tout le monde le dit : il a fait mauvais en mai.

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Chris Marker : un film

Joli mai, Chris Marker. Mai 1962, paru en 1963, film entièrement restauré. Une époque où la guerre d'Algérie faisait rage, avec en France tous les morts de la manifestation de Charonne (8 février 62, où de nombreux militants français qui soutenaient les algériens ont perdu la vie du fait de la violence de la police), et les attentats de l'OAS. Au cinéma on jouait Cléo de 5 à 7 et L'année dernière à Marienbad. Mais aussi la description d'une époque étrangement lointaine, cette mosaïque d'entretiens où les personnes parlent de l'argent, du métier, du racisme, de l'amour, de leur avenir avec des propos que l'on croirait remonter à 1950. On mesure l'évolution forte qu'a apportée mai 68 dans les façons de vivre et de voir la vie. Passe en ce moment dans les salles, pour ceux qui ont vécu cette période et ceux qui ne l'ont pas vécue.

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Des chansons

Maxime le Forestier :

Education sentimentale

J'aime beaucoup l'ensemble de l'oeuvre de Brassens, mais je l'aime encore mieux lorsqu'il est chanté par Maxime Le Forestier.

Le Forestier chante Brassens : les passantes

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Les enfants

Lors de la récente manifestation contre le mariage pour tous, la télévision filme une petite fille de 6-8 ans porteuse d'un panneau : « Future maman en colère ». On ne lui a pas demandé si elle a eu du mal à obtenir que ses parents écrivent ce texte qu'elle voulait montrer à la manif et l'emmènent avec eux. La télévision a respecté l'opinion de la petite fille. Non ? Je me trompe quelque part ? Ah bon. Pourtant les personnes qui défilent dans ce type de manif respectent les enfants :-)

A Dubaï un immense magasin de chaussures de luxe pour femmes vient d'ouvrir. Le Monde nous explique que dans ce pays les femmes portent une longue robe noire qui les couvre des pieds à la tête en ne montrant que leurs yeux. Les seules indices d'élégance qu'elles peuvent arborer sont donc les lunettes de soleil, le sac et les chaussures. De plus, bénéfice secondaire, les chaussures permettent aux enfants de reconnaître leur maman !

Humour de mauvais goût : en France le port de ce type de vêtement est interdit. Cela aurait pourtant permis aux couples homosexuels de ne pas attirer l'attention, à condition de bien choisir les chaussures.

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Copie conforme 3D

De nombreux articles de journaux ces temps-ci portent sur l'imprimante en trois dimensions, qui permet de copier de véritables objets, à partir d'un original ou d'un fichier informatique décrivant l'objet. Certains pensent que cela peut bouleverser les modes de production. En tout cas cela bouleverse le droit de propriété, puisque l'on peut reproduire tout objet à l'identique.

Une nouvelle application : l'imprimante 3D permet de « photocopier » de vraies pizzas, pour nourrir les astronautes lors de voyages de plusieurs mois ou plusieurs années dans l'espace. Les « cartouches » de l'imprimante sont des tubes de pâte, de sauce tomate... La machine utilisera ces matières premières pour fabriquer la pizza. Avantage : en tube, les ingrédients se conservent 30 ans. Une éventuelle mission vers la planète Mars pourrait durer trois ans. Ça colle, on pourra manger de la pizza tous les jours.

Dans le superbe film d'animation Wall-e les humains doivent quitter la terre devenue dépotoir inhabitable, et l'humanité survivante reste 700 ans dans l'espace. Il faut emporter beaucoup de pâte à pizza. Film à acheter et voir pour la superbe animation Pixar, et la belle histoire d'amour.

Envoyée par l'une de vous, un article sur l'imprimante 3D, où l'on voit qu'elle est déjà disponible pour le grand public :

nouvel obs imprimante 3D

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Inutile de te cacher, je te vois

Espionnage des téléphones portables, localisation GPS, traçage par le passe navigo., collecte de vos goûts et comportements sur Google, qui revend ces données aux marchands, collecte de toutes vos conversations par les services secrets américains au titre de la lutte contre le terrorisme, enregistrement de vos faits et gestes par les lunettes google de votre interlocuteur et passage en direct sur internet. Il est tout à fait impossible de citer même une petite partie de tout ce qui transforme notre société en un « panopticon » où l'état, les marchands, les amis et voisins regardent chacun, où chacun regarde tout le monde.

Message reçu de l'un de vous, qui décrit un drone pour particuliers, en vente pour 149 euros.

« Je ne sais pas pourquoi, je reçois le catalogue papier de "l'homme moderne".

Heureusement, la version internet me permet de vous faire partager mon enthousiasme pour un accessoire indispensable de nos "Vie pratique et détente > jeux".

Il "regarde d'en haut vos amis à l'heure de l'apéritif" (incroyable, il reconnaît même qui sont nos amis, qui seront si "agréablement bluffés").

On peut regretter seulement son autonomie limitée et la résolution assez faible de la caméra.

(Et puis le modèle avec mini missile pour créer un amusant effet de surprise ches mes amis n'est pas encore dans le catalogue).

Catalogue d'une lecture d'autant plus agréable qu'il est plein d'humour : voir ici la remarque finale (*)

Bonne journée, souriez : vos amis vous regardent d'en haut ! »

La phrase finale du catalogue est « Veuillez respecter la règlementation concernant la vie privée ». Je suppose que lorsqu'on trouve une mitraillette en vente sur internet il est dit « veuillez respecter la règlementation sur les crimes et les assassinats. »

 

J'ai déposé l'article dans le nuage. Cliquez sur documents alerte puis simple clic sur l'image de pré-visualisation HM_vie pratique.

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Diffusion libre à condition de citer la source [alerte] JM Bérard, et la date.

Lorsque vous m'envoyez des réactions, je les publie sans votre signature. En effet, c'est une chose que d'écrire à des personnes que l'on connait ou qui sont rassemblées sur la base d'un consensus précis, c'en est une autre d'écrire à une liste à laquelle chacun peut s'abonner sans condition ou d'écrire sur un site auquel chacun a accès.

Si vous préférez que vous contributions soient signées, dites-le moi en les envoyant.

jean-michel.berard orange.fr

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fin de la lettre du 2013 5