[alerte] Jean-Michel Bérard

jean-michel.berard [x] orange.fr

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Lorsque je nourris un pauvre, on me dit que je suis un saint. Lorsque je demande pourquoi il n'a pas de quoi se nourrir, on me traite de communiste.
Helder Camara, évêque brésilien de 1964 à 1985.
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Spécial amitié

Olivier Lacut donne un spectacle autour de Prévert, « Paroles ou l'enfance de l'art ».

« Plus tard il sera trop tard, notre vie c'est maintenant » (Prévert)

C'est chaque lundi soir à 19h30 du 22 avril au 24 juin 2013 au théâtre « Les déchargeurs » (près du Châtelet à Paris) 01 42 36 00 50.

Je vous avais déjà parlé de ses deux spectacles précédents.

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Le printemps

C'est le printemps, ma mignonne... (java),

et aussi Un petit air frais, chanson

Henri Dès. Mièvre ? Peut-être, mais tonique. Allez, c'est du second degré.

Vous l'avez remarqué, dimanche le ciel était tout bleu, l'air doux, pas besoin de se s'encombrer de lourds anoraks, les champs étaient couverts de tapis de fleurs bleues ou blanches, les arbres hésitaient encore entre le vert tendre et le marron de l'hiver, on pouvait déjeuner à la terrasse du restaurant.

Bon, vous l'avez compris, c'est le printemps.

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Le printemps bis

Vu la complexité de la situation actuelle, j'avais décidé de ne pas trop parler politique, ne sachant que dire qui aie du sens. Mais qu'on le veuille ou non... Il paraît que les extrémistes de droite qui manifestent en ce moment, s'inspirant, disent-ils, des printemps arabes, prévoient, ou plutôt veulent provoquer un printemps à la française, un mai 68 de droite. Le printemps ne leur appartient pas... j'espère.

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Votre téléphone a des oreilles

Émission « Envoyé spécial » 11 avril 2013, France 2 Smartphones sur écoute

smartphone sur écoute

Je ne sais pendant combien de temps on peut revoir cette émission (vidéo, 37 minutes). Peut-être est-il encore temps ? Cliquez vite !On croyait connaître un peu la question, mais on reste ébahi par tout ce que l'on découvre.

Le sujet balaie les situations où le i-phone et le smartphone peuvent-être piratés. Sauf quelques cas particuliers, c'est illégal en France,

J'ai peut-être mal regardé, mais il manquait à mon avis une estimation de l'ampleur actuelle du phénomène. Quoiqu'il en soit la lutte entre le gendarme (développant la sécurité) et le voleur est une constante de l'humanité. Simplement, avec le réseau mondial, cela a beaucoup plus d'ampleur.

On commence, et c'est déjà terrible, par la mère bien intentionnée qui, avec leur accord, ou, en tout cas, en les ayant informés, surveille ses enfants en permanence, et peut même écouter leurs communications et lire leurs SMS. On poursuit par toutes les personnes qui surveillent leur conjoint. On peut même à distance activer le micro du téléphone piraté, et écouter tout ce qui se passe dans l'environnement. On continue par la surveillance des employés par leur patron. Escalade : envoyer de faux sms à partir d'un téléphone que l'on a piraté, sachant que les sms sont une preuve recevable en justice. Et ça continue : envoi de sms payants à l'insu du propriétaire du téléphone, etc. Dans ce genre de piratage, la récupération de toutes vos données (carnet d'adresse, identifiants bancaires, mots de passe etc.) est bien sûr le B A BA.

On aborde ensuite la question économique cruciale, mais qui concerne moins le grand public : piratage de données commerciales, de secrets industriels. Exemple : pirater un appel d'offre pour ensuite être le moins-disant.

Les conseils : être conscient que cela peut exister. Stocker le moins possible d'information personnelles ou professionnelles dans son smartphone.

La meilleure sécurité est obtenue lorsqu'on utilise des téléphones portables antiques, qui n'ont pas accès à l'internet. Mais l'industrie a su surfer sur le besoin, ou le créer. L'usage des smartphones et i-phones se généralise.

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Tous pourris, du balai : mauvaise analyse, mauvais slogan.

Deux de vous ont contesté mes réserves sur l'intention de JL Mélenchon d'organiser une manifestation avec pour mot d'ordre « du balai ». Je donnerai plus bas des extraits de leur réaction. Ce que j'en comprends est que je méconnais la gravité et la complexité de la crise actuelle, le « ça suffit » que cela suscite à juste titre, et que je veux donc étouffer le cri légitime du peuple.

Je suis d'accord avec leurs propos, mais il faut en tirer les conséquences : la situation actuelle est grave. Mais justement cela impose de l'analyser avec rigueur et d'agir en conséquence. « Tous pourris, du balai » n'est pas du tout une analyse. C'est un cri d'une exaspération sans doute justifiée, mais ce n'est pas une analyse. Cela ne dit rien sur le du système, (crise économique, financière, écologique, qui rend particularisent sensible, à juste titre, sur les dérives engendrées par ce système.) Pas d'analyse, donc pas de méthode d'action, et un mot d'ordre pour faire tout éclater, qui rejoint hélas les mots d'ordre de l'extrême droite. Un exemple : si touts les hommes politiques sont pourris, que reste-t-il ? Un leader, un chef, un duce, un fürher ? Lorsque j'étais maoïste, je soutenais, comme mes camarades, que pour construire il faut d'abord détruire pour construire à nouveau sur de nouvelles bases. Cela satisfait le désir d'absolu et de pureté.

Voir le texte de Aigrain « Bon ça suffit, les conditions d'un mouvement social de réforme politique » sur

aigrain bon ça suffit

Je trouve ce texte très important.

Extrait :

« Là, je lance franchement un appel à se ressaisir. Nous sommes face à deux phénomènes dont la conjonction nous conduit tout droit à une catastrophe politique et sociale : le système de gouvernement oligarchique et post-démocratique nous donne des preuves par tombereaux de ce qu’il ne sera réparable que si un mouvement de société très puissant lui impose ; et de leur côté les mouvements et pratiques sociales, pourtant très dynamiques, sont affectés de faiblesses structurelles qui, si elles ne sont pas dépassées très rapidement, rendent cette imposition sociétale d’un changement positif fort improbable. Donc diagnostic et appel au secours. »

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Éducation : une vidéo pertinente, importante et drôle

Certains de vous ont apprécié les « conférences gesticulées » dont je vous avais donné la référence, en particulier celle sur la langue de bois.

langue de bois

Le même auteur donne, sous forme d'un spectacle gesticulé, une analyse très fine du système éducatif et de son évolution depuis la Libération. Pourquoi le système éducatif ne réussit-il pas à réduire les inégalités culturelles ? Ni à réduire le chômage ?

Lepage, conférence gesticulée, l'éducation

C'est à mon goût tout à fait intéressant, stimulant et pertinent. Cela dit clairement des choses compliquées. C'est, aussi, très drôle. Un très bon moment.

L'égalité des chances, ça veut dire que, pour le lièvre comme pour la tortue, la ligne de départ est la même.

Cela dure plus de deux heures, presque trois. L'auteur prend son temps, et explore un champ large. A déguster avec délice par petits morceaux. Exemple : le passage allant de 14 min à 22 min. Ou à partir de 31 min (méthodes de lecture, évaluation par compétences.) Ou encore à partir de 1 h 11 min la question capitale de la constante macabre. Ou encore à partir de 2 h 24 l'évolution niveau culturel/ demande des entreprises / chômage. J'ai tout regardé (sciences po, Vincennes, le décalage entre l'école et une société de chômage structurel, la marchandisation de l'éducation...). Les quinze dernières minutes sont passionnantes. Au fond, tout est passionnant, et conduit à approfondir notre réflexion sur l'avenir du système éducatif.

Il me semble que les préoccupations du ministre Peillon sur la refondation apportent un peu d'optimisme par rapport à ce que dit Lepage.

Outre l'intérêt du contenu, le style vaut bien celui, excellent, de l'humoriste Gad el Maleh. Un bon moment.

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Expériences de vie quotidienne

Voir la précédente lettre alerte. Il arrive fréquemment que nous ne remarquions pas des phénomènes de la vie quotidienne, dont l'interprétation scientifique est, par ailleurs, souvent complexe.

Les spaghettis : on tient un spaghetti cru par les deux bouts, on l'arrondit pour le casser. Spontanément, je pensais qu'il se cassait en deux : une fois qu'une cassure est apparue, il n'y a plus de point d'appui pour en faire d'autres. Et pourtant, j'ai essayé, l'une de vous a essayé aussi : le spaghetti se casse en général en plus de deux morceaux. Trois, ou même plus. C'est ce que les deux scientifique que je citais ont étudié, pour en comprendre les raisons physiques. (Applications la rupture des barres métalliques, la rupture des os.) Une critique à ces deux scientifiques, ou du moins à la façon dont leur travail est rapporté : dans le résumé que j'ai lu, on dit que le spaghetti se casse toujours en plus de deux morceaux. Or l'une de vous, et moi aussi, avons constaté qu'il se casse tout de même parfois en deux. Cela n'enlève rien à l'intérêt de la chose, car le fait qu'il se casse en trois, toujours ou pas, est bien étonnant.

Voir la photo prise par l'une de vous (spaghettis) sur documents alerte

Ne vous inquiétez pas si, pour certains de vous, le lien ne fonctionne pas, Google a promis une réparation rapide.

La courbe dans le bol de café : il me semble que souvent, pour voir quelque chose, nous devons savoir à l'avance que cela existe. (« On ne voit que ce que l'on sait déjà ? ») Personne ne remarque la jolie courbe lumineuse dans son bol de café, sauf s'il a appris qu'elle existe. Cela dit, j'ai vu très souvent cette courbe, et depuis que je vous en ai parlé je ne la vois plus... Cela tient sans doute à la nature de l'éclairage dans ma cuisine. (Pas la lumière du jour, l'éclairage électrique. J'ai changé récemment le modèle de l'ampoule.) Pourquoi du café ? Simplement parce que c'est une surface sombre où la courbe se distingue bien. Quelle importance ? Aucune. Pas plus que de remarquer une fleur rare sur un chemin de montagne ou, rarement, le rayon vert sur la mer au coucher du soleil. Sos : qui d'entre vous depuis que j'en ai parlé a remarqué la courbe ? A-t-elle disparu magiquement depuis que j'en ai parlé ? Je ne me savais pas un tel pouvoir...

Voir la courbe sur documents alerte

Ne vous inquiétez pas si, pour certains de vous, le lien ne fonctionne pas, Google a promis une réparation rapide.

Maths, sciences et culture : l'astrophysicien André Brahic, Radio France Internationale : « Je suis étonné. Aucune personne cultivée n'oserait dire qu'elle n'a jamais entendu parler de Molière, Rubens ou Debussy. Mais aucune personne cultivée n'hésite à dire qu'elle n'a jamais rien compris aux maths et à la physique. »

Je constate que je sombre dans le plus total conformisme, en me posant des questions que tout le monde se pose...

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Désaccord 1

L'un de vous n'est pas d'accord avec mes critiques contre Mélenchon. Je ne peux publier qu'une partie de son texte, pourtant fort intéressant. (Eh, cher ami, tiens compte du format de la lettre alerte !)

"la situation actuelle"

Qu'en dire, d'abord ?

[...] Que l'expression "la classe politique", qui me semblait douteuse à cause du "la" et parce que cela détournait de son sens originel la notion de classe (sociale) est hélas appropriée : il s'est bien constitué une classe de politiciens professionnels entretenant entre eux, avec la finance, avec les cabinets d'avocats spécialisés et avec les gourous de la communication des liens de consanguinité qui effacent toute frontière, y compris entre "gauche" et officines d'extrême-droite...[...]

Dire "La sensation du « tous pourris » ne profite jamais à la démocratie" n'est vrai que si on en restait là, sans analyse et contestation des systèmes politiques et économiques qui produisent cette pourriture (la contestes-tu ?). (Renonces-tu à Satan, à ses pompes et à ses œuvres ? J'y renonce.)

Non, je ne la conteste pas. Je conteste le « tous pourris » qui justement n'est pas une analyse, et qui en reste là.

[...]

Il fallait beaucoup écouter la radio (je ne parle même pas des "élites" anti "populistes" des journaux) pour tomber au moment où Gérard Filoche faisait le lien entre "affaires" et chômage de masse, détricotage du droit du travail, etc.

Il me semble qu'aucune "éducation populaire" n'est possible si ceux qui prétendent la mener ne commencent pas par partager – et crier très fort - la colère populaire au lieu d'adopter une attitude supérieure et condescendante.

Et toc. Bon, je vais y réfléchir. Cela dit, je n'ai pas l'intention d'éduquer le peuple.

Je regretterais d'ailleurs plutôt la faiblesse de cette colère. La désagrégation, par la pub, le consumérisme, la télé, le chômage... de ce qui était autrefois valeurs morales, valeurs de résistance et de solidarité dans les "classes populaires" semble avoir assez bien réussi. Les sondages semblent montrer qu'on s'est habitué, résigné, à la corruption de la classe politique, perçue comme normalité, et que la réaction est souvent le contraire de la révolte : ben oui, c'est la jungle, alors faisons comme eux. [...]

Je pense de même que le militantisme politique se condamne à l'impuissance, s'il ne retrouve pas - sur une base d'explication et de proposition supérieures (pas seulement "du balai" !) - ce que l'opinion populaire traduit par "tous pourris" !

Justement. Pas seulement « du balai ».

Vidéo de Gérard Filoche, socialiste, ancien inspecteur du travail, sur le « détricotage » du droit du travail. Vidéo, 1 h15 min

Filoche détricotage du droit du travail

Na ! On ne pourra pas me reprocher de ne pas parler de Filoche.

Une immense compétence, une immense expérience sur le droit du travail. Il est vrai que j'ignorais la plus grande partie de ce qu'il dit.

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Désaccord 2

Pas vraiment un désaccord, un cri global :

De toute façon, ça ne peut plus durer ; pour répondre à vos inquiétudes et au parallèle avec juillet 34 : trop de souffrance en bas et trop de toute puissance en haut. Trop de paroles non tenues. [...]

Pour ma part, je partage l'avis de Bernard Stiegler. Le terrain propice à la montée du FN a été longuement préparé de toutes parts, et aujourd'hui la crise se charge de faire le reste. Ce sont les politiques d'austérité menées par certain(e)s en Europe qui sont en train d'achever la percée des extrêmes. Avec 60% de jeunes au chômage en Espagne, on se demande comment il se fait que le système n'ait pas déjà explosé. 

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Real humans

Série télévisée le jeudi soir de 20h50 à 22h50. Des hommes, des robots, des hommes-robots, des robots trop humains. De plus en plus dérangeant et « malaisant ». Ne pas croire qu'il s'agit d'un futur lointain. La plupart des problèmes abordés se posent déjà aujourd'hui

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Du nouveau sur la lettre alerte

Je dépose des documents pouvant vous intéresser dans le « nuage » google drive.

Pour y accéder, rien de plus simple, cliquez sur

documents alerte

Vous y trouverez par exemple : une photo de l'expérience sur les spaghettis, un texte incompréhensible que bizarrement on arrive à lire, un texte de Aigrain sur la situation politique actuelle, un texte de Jean-Marc Lévy Leblond sur « Physique et maths ».

ATTENTION : il se peut que pour certains d'entre vous ce lien ne fonctionne pas. Il y a une erreur dans le logiciel Google, et Google a promis une réparation rapide. Si ce n'est cette fois-ci, vous aurez j'espère accès dans les prochaines lettres.

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Outre cet envoi par courrier électronique, les lettres[alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info/

fin du billet du 18 4 2013