[alerte] - JM Bérard - 6 avril 2013

Sommaire

  1. Notes au jour le jour

Une énigme

Le 6 février 1934 : toute ressemblance avec des situations ayant existé

La vie, tout simplement

Les robots : real humans, série télévisée

Notre monde : faut pas exagérer

Les moutons

Ailleurs

  1. Enseigner les mathématiques à l'école

Est-ce que cela sert à quelque chose ? A rien, c'est pour la beauté des choses

Mais tout de même, à quoi ça sert ?

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Sommaire

  1. Notes au jour le jour

Une énigme

Le 6 février 1934 : toute ressemblance avec des situations ayant existé

La vie, tout simplement

Les robots : real humans, série télévisée

Notre monde : faut pas exagérer

Les moutons

Ailleurs

  1. Enseigner les mathématiques à l'école

Est-ce que cela sert à quelque chose ? A rien, c'est pour la beauté des choses

Mais tout de même, à quoi ça sert ?

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1 Notes au jour le jour

Une énigme

On veut faire cuire trois steaks, mais la poêle n'en contient que deux à la fois. Pour la cuisson, il faut trois minutes par face. Combien de temps au minimum faut-il pour faire cuire les trois steaks ?

Je parlerai plus bas de l'article du journal « Le Monde » sur les mathématiques. Selon Le Monde, cette énigme est un test d'évaluation niveau 4ème de collège. On dit que le niveau baisse, je trouve que ce n'est pas si simple. J'avais répondu 12 minutes, et comme la réponse n'est pas celle-là, j'ai dû réfléchir un peu. Niveau collège ? (En fait la réponse est 9 minutes).

***

Le 6 février 1934 : toute ressemblance avec des situations ayant existé...

Je ne suis pas très compétent en histoire. J'ai donc recopié, dans la première partie de cet article, la page de Wikipédia concernant les évènements du 6 février 34.

Dans la deuxième partie je parle de la situation actuelle. Les analogies me semblent évidentes, et je n'enfoncerai donc pas le clou en disant à chaque fois « cela fait penser à février 34 ».

#####Wikipédia

La date du 6 février 1934 fait référence à une manifestation antigouvernementale organisée à Paris devant la Chambre des Députés par des groupes de droite et les ligues d’extrême droite pour protester contre le limogeage du préfet de police Jean Chiappe et qui tourne à l'émeute sur la place de la Concorde. […]

#####

La France a été touchée à partir de 1931 par la Grande dépression, née en 1929 aux États-Unis. La crise économique et sociale frappe particulièrement les classes moyennes, soutien traditionnel de la République, le chômage passant de 273 000 personnes en 1932 à 340 000 en 1934. Or, le pouvoir se révèle incapable d'apporter des solutions et son budget devient fortement déficitaire. [...]

L'antiparlementarisme a aussi été alimenté par une succession de scandales politico-financiers : affaire Hanau (Marthe Hanau avait utilisé ses appuis politiques pour attirer, grâce à son journal La Gazette du franc, les économies des petits épargnants), affaire Oustric (la faillite frauduleuse du banquier Oustric précipita en 1930 la chute du gouvernement d'André Tardieu, dont le Garde des Sceaux était mêlé à l’affaire), et enfin, cause directe des événements du 6 février, affaire Stavisky.

Ce nouveau scandale, impliquant le Crédit municipal de Bayonne, éclate en décembre 1933. Apparaît alors le personnage d'Alexandre Stavisky, escroc lié à plusieurs parlementaires radicaux, dont un ministre du gouvernement Camille Chautemps. La presse révèle ensuite qu'Alexandre Stavisky a bénéficié de dix-neuf remises de son procès, alors que le Parquet est dirigé par le beau-frère de Camille Chautemps. Le 8 janvier 1934, Alexandre Stavisky est retrouvé mort. Selon la version policière, il se serait suicidé, ce qui suscite l’incrédulité. Pour la droite, il a été assassiné sur l'ordre de Chautemps, afin d’éviter des révélations. [...]

[Dès janvier 1934 ont lieu de nombreuses manifestations.] En trois semaines, du 9 au 27 janvier 1934, il y a eu près de 2 000 arrestations et plusieurs centaines d'agents de force de l'ordre ont été blessés. Maurice Pujo, de l'Action Française, expliquera plus tard à la commission d'enquête : "On me dira qu'il est scandaleux d'arracher des bancs, de déraciner des arbres, de jeter sur la voie publique des grilles d'arbres. Il est certain que nous avons cherché le désordre dans la rue. Les manifestations n'ont pas d'autre but."[...]

[A la suite de la mutation du préfet Chiappe, de nombreux mouvements politiques, de droite, d'extrême droite, d'extrême gauche et de nombreux journaux appellent à des manifestations le 6 février 1934 sur la place de la Concorde.]

Les ligues de droite et d’anciens combattants appellent donc à manifester le jour même de l'investiture de Daladier, à Paris, place de la Concorde, en face de la Chambre des députés (le Palais Bourbon). Au total 30 000 manifestants dont une bonne majorité d'anciens combattants. Tous se mobilisent sur le thème : « À bas les voleurs ! »

[Un « gouvernement provisoire » insurrectionnel se crée à l'Hôtel de Ville, l'objectif des manifestations est de prendre le Palais Bourbon.]

En fin d'après-midi, les manifestants se dispersent, l'objectif n'est pas atteint.

[Le bilan est de un mort et 1 664 blessés parmi les forces de l'ordre, la plupart du fait de jets de projectiles. Dans la population, manifestants et badauds, on compte trois morts et 657 blessés.]

[Le gouvernement Daladier démissionne sous la pression de la rue. Un gouvernement d'union nationale, regroupant les principales figures de la droite parlementaire est installé.]

Après le 6 février, la droite parlementaire commence à durcir son discours et à se rapprocher de l'extrême droite. Plusieurs de ses leaders perdent confiance dans les institutions parlementaires.

####Fin de l'extrait de Wikipédia

En ce début avril 2013 la presse rend compte d'un ensemble de constats : les députés UMP qui rencontrent leurs électeurs s'inquiètent : la « base » est « remontée », radicale, exaspérée. « Frigide Barjot » ( !), porte-parole des manifestations contre le mariage pour tous, lance un appel au président : « Retirez le projet de loi. Je ne souhaite pas que les manifestations soient violentes, mais si vous ne faites rien nous allons vers la guerre civile. » A la fin de la dernière manifestation en date, des « familles », mettant leurs enfants en avant, ont tenté de forcer les barrages de police, alors qu'il était clairement annoncé que la manifestation n'avait pas accès aux Champs-Élysées. Les enfants sont « gazés » par la police, Mme Boutin s'évanouit, et dans l'heure qui suit des responsables de l'UMP reprennent la thèse de la manifestation pacifique « gazée ».

Au moment où j'écrivais cela, j'avais connaissance des problèmes judiciaires de N. Sarkozy, mais j'ignorais encore que J. Cahuzac avait reconnu avoir menti avec cynisme sur la fraude fiscale qu'il a organisée en ayant un compte à l'étranger.

Cela, ajouté à tout ce qui précède, me semble d'une gravité extrême pour l'avenir de la République, si j'ose être grandiloquent. La sensation du « tous pourris » ne profite jamais à la démocratie.

Réaction de l'un de vous, encore plus pessimiste que moi :

Le risque est que, avec l'aggravation de la crise économique et le discrédit qui peut, si de nouvelles affaires sont découvertes, toucher l'ensemble de la classe politique, on soit dans une impasse telle que des mouvements violents se produisent. Sans qu'on puisse du tout pour l'instant en pronostiquer l'issue.

Dans Le Monde et dans Libé du 5 avril 2013 plusieurs tribunes libres et plusieurs hommes politiques « off » craignent une répétition des évènements des années 30. C'est le moment que choisit JL Mélenchon pour appeler à une grande manifestation avec pour thème « du balai ». Quelle irresponsabilité. Quel manque de culture historique. Il se place dans la position de l'extrême gauche rejoignant l'extrême droite en 1934. L'histoire bégaie.

Ce pessimisme est tempéré par le fait que nous ne sommes plus tout à fait en février 34 : il existe maintenant de très nombreuses associations citoyennes militantes, actives, vivaces, les fleurs locales faisant contrepoids à l'incertain taillis national.

Je ne sais trop que faire, mais me rallierai volontiers aux initiatives militantes prises pour éviter que cela ne s’aggrave. Merci de me les signaler.

***

La vie, tout simplement

Titre d'un livre aux éditions Spiritualité : « Si Dieu existe, pourquoi le mal ? » C'est vrai, ça, pourquoi ? Je n'ai pas lu le livre, mais des amis croyants m'ont expliqué : Dieu est amour, il ne saurait limiter la liberté de pensée, de décision, d'action des humains. L'homme est responsable de ses actes, pas Dieu, qui laisse l'homme libre.

Bon, demandons-nous alors Si Dieu n'existe pas, pourquoi le mal ? Ce n'est pas une bonne question, car prendre pour hypothèse « Dieu n'existe pas » revient implicitement à prendre en compte l'hypothèse « Dieu existe » et l'on est ramené au problème précédent.

Reste alors à se demander « Pourquoi le mal ? » Et là encore la question est mal posée. Car « pourquoi, pour quoi » revient à se demander quel est le but, le sens de tout cela. Pour ma part je ne pense pas qu'il y ait un but, un sens. Comme dans la philosophie chinoise, ce qui compte c'est le chemin. Au fond, pour tous, croyants ou non, l'étonnement, la joie est que la vie existe chaque matin. Que chercher de plus ?

Court extrait de la réaction de l'un de vous, merci

quand on me demande : pourquoi le mal ?, j'ai envie de répondre : pourquoi moi ?  pourquoi toi ? pourquoi eux, nous ?

ça n'a pas de sens 

je suis, c''est tout !

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Les robots : real humans, série télévisée

C'est une série en dix épisodes qui passe sur Arte le jeudi de 20h50 à 22h50. (Comme disait Jean-Christophe Averty, à vos cassettes.). Fascinant, troublant, stimulant, mettant mal à l'aise, et soulevant de multiples questions actuelles.

La série se passe dans un futur très proche, dans une société très proche de la nôtre, mais où des robots humains, hubots, sont programmés pour effectuer toutes les tâches, répondre à tous nos besoins, tous nos désirs.

Mieux encore que ce que j'ai pu lire ou écrire sur les robots, la série nous place au cœur des questions.

Si vous lisez Télérama, reportez vous aux excellents articles des pages 24, 90 et 147 du numéro du 3298.

Quelques extraits :

P. 24 (article de fond) : [Un robot militaire qui sera programmé pour prendre la décision de tuer sera-t-il plus objectif qu'un soldat humain qui se laisse entrainer par ses émotions ?] Les robots civils donnent aussi matière à réflexion, qu'il s'agisse de leur aspect (doivent-ils nous ressembler et à quel point ? ), de leur capacité à se substituer aux humains au travail (un sujet vieux comme la révolution industrielle) et dans les relations sociales, des dépendances qu'ils créent (des savoir-faire chirurgicaux vont-ils se perdre), de leur statut symbolique (les robots sont-ils plus que les objets). [Devant le développement prévu des machines d'assistance, aux personnes âgées, aux personnes handicapées, des chartes de déontologie sont en cours d'élaboration pour que les machines ne gomment pas l'humain. Il ne faudrait pas isoler encore plus les personnes dépendantes .]

[Une commission de réflexion sur l'éthique de la recherche en sciences et technologie du numérique a été créée en 2012 par l'institution Allistène. ]

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Les moutons

Information communiquée par l'un de vous, merci.

Source lejournaldusiecle le 29 novembre 2012

Les USA ont pris de l'avance ! Une école du Texas oblige ses 4 200 élèves à porter une puce électronique

Une élève qui a refusé de porter la puce électronique a été exclue.

Dans le système dont dépend cette école, les subventions dépendent du nombre d'élèves effectivement présents. Le « puçage » des élèves permet un contrôle plus fiable que les appels, de savoir à tout moment à quels cours les élèves assistent, et permet d'obtenir des subventions d'un montant plus élevé.

Voir les articles sur le puçage des moutons dans les numéros précédents de [alerte].

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Ailleurs

Les prés verts-tendre-printemps, les arbres aux branches encore dépouillées qui sculptent le ciel et que l'on aurait envie de dessiner à l'encre de Chine, si l'on savait dessiner à l'encre de Chine, le ruisseau d'une limpidité étonnante. Les élevages de chevaux, les vaches (mais attention, normandes, pas tarines), un village entier fait de très vieilles maisons à colombages, et la splendeur de l'abbaye. J'ai été surpris : je ne savais pas que, sur les collines boisées de Normandie, le lever et le coucher du soleil ont des couleurs magnifiques, comme sur les montagnes de Savoie.

Il faut que je sorte un peu plus...

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Notre monde : faut pas exagérer

Après discussion avec l'une de vous, je conviens m'être fourvoyé en vous conseillant chaleureusement le film « Notre monde ». J'ai été je pense pris dans l'atmosphère militante politiquement correcte qui a accompagné sa sortie. Les questions posée (éducation, santé, etc...) sont importantes, les réponses apportées se fondent sur une réflexion solide. Mais la présentation sous forme d'exposés dogmatiques va un peu à l'encontre des intentions annoncées : créer un nouveau mode de débat. Comme je le disais, il me semble que chaque séquence de ce film pourrait faire l'objet d'introduction à des débats militants très riches. Mais il ne peut sans doute pas se suffire à lui-même.

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2 Enseigner les mathématiques à l'école

Est-ce que cela sert à quelque chose ? A rien, c'est pour la beauté des choses

Le journal Le Monde consacre aux mathématiques un partie de son supplément « M » (d'habitude futile) du 30 mars 2013. Tant mieux, l'intérêt commercial est ici au service de la culture.

L'article de M ouvre la piste à de nombreuses réflexions et de nombreuses questions : pourquoi les mathématiques sont-elles dans l'enseignement français un instrument impitoyable de sélection ? Pourquoi l'école mathématique française a-t-elle un tel rayonnement international et comment faire en sorte que cela dure ? Et bien d'autres. Pourquoi en France une grande partie des adultes cultivés méconnaissent-ils des notions mathématiques élémentaires ?

Je choisis pour aujourd'hui une piste : les mathématiques que l'on enseigne à l'école servent-elles à quelque chose ?

L'article de M s'ouvre sur un extrait d'un spectacle de l'humoriste Gad el Maleh. Si je vous dis « racine carrée de 25 » interroge Gad el Maleh. « Cinq », hurlent les spectateurs. « Ouais, et alors, cela t'a déjà sorti d'une galère, ce truc ? Tu t'es déjà dit en rentrant d'une soirée « heureusement qu'on la connaissait cette racine, sinon on était dans la merde. »

Toutes les question sont là.

A quoi « sert » de savoir que racine carrée de 25 est 5 ? Et pourquoi peut-on parler avec des amis de cinéma, de littérature, d'histoire, de peinture, de tourisme, de sport alors que toute conversation sur les mathématiques ou les sciences en général apparaît comme pédante ?

La question « à quoi sert telle connaissance mathématique » me semble étrange. L'école n'est pas, au moins jusqu'au collège, un instrument de formation professionnelle, c'est un lieu de culture. A quoi « servent » la littérature, la musique, l'histoire et géographie, les arts plastiques ? Au sens purement utilitaire (ce que l'on peut considérer comme indispensable dans la vie quotidienne de tous, ou ce qui est nécessaire dans l'exercice d'une profession), cela ne sert à rien. Cela sert à contribuer à créer chez chacun un socle commun, qui permet de communiquer avec les autres, de s'ouvrir à des plaisirs intellectuels ou esthétiques, d'exercer son esprit d'analyse et son esprit critique, de développer sa propre créativité.

Tout comme un tableau ou une symphonie, les mathématiques sont une pure création de l'esprit humain. A les apprendre, on se forme au raisonnement logique, à l'abstraction, à l'émerveillement de la découverte d'un monde nouveau, avec ses règles et ses beautés.

Il ne sert à rien dans la vie courante de savoir que de nombreux points particuliers d'un triangle sont sur un même cercle, mais le découvrir, le démontrer, et se demander par quel « miracle » ces points apparemment indépendants les uns des autres sont sur un même cercle est une grande joie intellectuelle. (Je ne fais pas ici la liste de ces points particuliers, cela rallongerait trop cet article).

Il ne sert à rien dans la vie courante de trouver les racines d'une équation du second degré. En dehors d'usages professionnels, (un prof de math ou de physique par exemple...) je ne vois pas à quelle occasion j'aurais à faire un tel calcul. D'autant plus que les outils actuels de calcul numérique et de calcul formel rendent en général tout à fait inutile ce type de calcul fait à la main. Et pourtant apprendre à le faire structure l'esprit, permet de comprendre la notion d'équation, ouvre sur d'autres horizons mathématiques (les nombres dits « imaginaires »).

Tout le monde s'accorde à reconnaître les vertus formatrices de l'apprentissage du grec, qui structure l'esprit logique. Mais chacun a souvent un mouvement de recul devant les mathématiques.

Quel dommage. La démonstration par récurrence est au programme de terminale S. C'est un mode de raisonnement structurant que l'on peut utiliser dans certaines situations de la vie. Mais c'est surtout, lorsqu'on est guidé par un professeur passionné, qui sait vous faire partager sa passion, une source de joie intellectuelle stimulante. Je ne sais pas jouer aux échecs ou au jeu de go, mais je suppose que la joie intellectuelle doit être du même ordre.

Les causes, les solutions ? Je ne fais que les entrevoir. Sans doute les mathématiques, et les sciences en général, sont-elles enseignées de façon pas rigolote. Au lieu de s'étonner, de percevoir la beauté des choses, on est soumis à un formalisme abstrait, et à une évaluation rigide qui sert à vérifier que l'on sait utiliser les formules abstraites que l'on a apprises, sans en percevoir le caractère étonnant et esthétique. ..

Pour moi, oui, sans hésitation, enseigner les mathématiques « sert » à ce que l'on peut appeler notre culture générale.

Reste à se demander pourquoi on peut parler à table de cinéma, de théâtre ou de sport, mais que parler de sciences apparaît comme tout à fait incongru, ou même comme visant de façon perverse à mettre les autres face à leur ignorance. Sans doute est-ce dû au caractère impitoyable de l'évaluation dans le système éducatif français, au fait que les programmes incitent plus à enseigner une masse de connaissances qu'à susciter l'émerveillement et la créativité.

Mais tout de même, à quoi ça sert ?

Mathématiques et théories scientifiques

Les mathématiques sont le langage le plus apte (peut-être le seul ?) à exprimer les théories et les lois qui régissent notre monde physique. Les lois de la gravitation, de l'électromagnétisme s'expriment dans un formalise mathématique La mécanique quantique, la relativité s'expriment dans un formalisme encore plus complexe, mais toujours mathématique. Il y a là me semble-t-il une espèce de mystère philosophique. Les mathématiques sont entièrement créées par l'esprit humain. Même si aux sources de l'humanité, il s'agissait de compter, de mesurer, les développements des divers branches des mathématiques sont purement abstraits, sans aucun support réel. Et pourtant ils sont indispensables pour exprimer les théories physiques. De nombreux philosophes ont travaillé cette question, je ne saurais rendre compte de leurs réflexions. Il faudra que j'y travaille.

Mathématiques et vie quotidienne

D'autre part, de nombreux aspects des mathématiques sont directement utiles à notre vie quotidienne. Et l'on ne peut être que surpris et inquiet par l'ignorance dont font preuve l'immense majorité des personnes. C'est surprenant car les notions nécessaires à la vie quotidienne sont souvent du niveau de l'école primaire. Elles ne relèvent pas d'études scientifiques poussées. Pourquoi un tel blocage ?

Voyons la difficulté qu'ont les vendeurs, mais aussi les clients, à faire une addition de tête, ou à évaluer un ordre de grandeur.

Allez, quelques exemples, pris dans le numéro de M

La moitié des adultes vivant en France ne savent pas que si l'on place 100 euros à 2% on aura 102 euros au bout de un an.

(Beaucoup plus difficile : très peu de personnes savent que si l'on place 100 euros à 2% pendant deux ans on n'a pas 104 euros mais 104,04 euros. Et 106,12 euros au bout de trois ans.)

Beaucoup de personnes pensent que si l'on double le coté d'un carré la surface double. (Essayez, avec un carré de 4 cm de coté, puis avec un carré de 8 cm).

Seuls 15% des élèves de troisième savent dire que les trois quarts de 44 font 33.

Lors d'une émission sur M6 le ministre Darcos ne savait vraiment pas faire une règle de trois.

On a posé au ministre Chatel, lors d'une émission de radio, la question suivante : si 10 objets identiques coutent 22 euros, combien coutent 15 de ces objets. La réponse (de tête) est 33 euros. Le ministre a répondu 16,5 euros.

Sans doute faut-il croire Yves Chevalard, professeur à l'université d'Aix Marseille qui dit que les adultes cultivés sont absolument et résolument étrangers aux mathématiques, même les plus simple.

Oui mais alors, angoisse : pourquoi ?

J'espère de nombreuses réactions.

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fin du billet du 64 2013

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