[alerte] -JM Bérard- 16 décembre 2012

Sommaire

  1. J'aime

La fête des lumières à Lyon

Sculpter la lumière

Un bouchon

Le vrai coût des bouchons

Le film « Les nouveaux chiens de garde »

Le spectacle « Yvette Guilbert » à la Vieille Grille

  1. Les débats avec vous suite aux billets précédents

Alena

École

  1. Mathématiques à l'école maternelle (et pour les parents...)

  2. Attention calendriers

Le mercredi 12 12 12

Le 21 décembre 2012

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Diffusion libre, en citant la date et la source.

Ce site ne permet pas les commentaires. Vous pouvez m'écrire à

jean-michel.berard   orange.fr

Je publierai vos réactions dans le prochain numéro.

Lorsque vous m'envoyez des réactions, je les publie sans votre signature. En effet, c'est une chose d'écrire à des personnes que l'on connait ou qui sont rassemblées sur la base d'un consensus précis, c'en est une autre d'écrire à une liste à laquelle chacun peut s'abonner sans condition.

Si vous préférez que vous contributions soient signées, dites-le moi en les envoyant.

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1 J'aime

La fête des lumières à Lyon

Sculpter la lumière

Traditionnellement, le 8 décembre, les lyonnais posent sur leurs fenêtres des petits lumignons, pour remercier la vierge Marie. (De quoi ? C'est historiquement controversé, je passe.)

Depuis quelques années, le 8 décembre et pendant les nuits précédentes (cette année : quatre nuits en tout), des sculpteurs en lumières (je ne sais comment appeler ces formidables créateurs) donnent vie aux façades des immeubles et des monuments, enrobent les statues de faisceaux modulés, créent d'improbables et magnifiques animaux (poissons ? oiseaux ? ) flottant dans les airs avec leurs voiles illuminés.

La foule se presse, on a du mal à marcher dans les rues, et pourtant nulle agressivité, tout cela est chaleureux, bon-enfant, on vend du vin chaud à tous les coins de rue, on va d'émerveillement en émerveillement.

Note commerciale : la fête amène à Lyon environ quatre millions de visiteurs. Tous les frais des installations lumineuses sont pris en charge par les sponsors des artistes. Toute la mise en place logistique impressionnante (organisation de la circulation et des transports en commun, sécurisation des parcours piétons, des accès au métro, balisage de la ville, décoration, habillage des lampadaires, édition du matériel d'information, site, etc.) est assumée par la collectivité locale (impôts). Je ne sais si l'association des commerçants ou le syndicat des hôteliers participent. Selon le site Lyon entreprises, la ville dépense 1 300 000 euros, les entreprises sponsors des artistes 700 000 euros. Le site Lyon entreprises est content : «Au plan macro-économique, quelles retombées peut en attendre l'économie locale ? En l'absence de données précises, on sait que la Fête des Lumières représentera 19 000 nuitées, grâce aux nombreux visiteurs, tandis que les commerçants du centre-ville voient en moyenne leur chiffre d'affaires multiplié par quatre. Plutôt bienvenu dans la période actuelle. Un bon retour sur investissement, une Fête offrant un bon rapport qualité/prix : on comprend dès lors que beaucoup de villes tentent d'imiter Lyon qui garde néanmoins une longueur d'avance depuis la première édition, en 1999. » Quel cynisme : investissement public, retour d'investissement vers le commerce local. C'est un retour sans aller ! Dépenses pour le public, profits pour le privé.

Bon, ça suffit, quel rabat-joie. Vous avez aimé la fête des lumières, pourquoi dénigrer ? Oui, j'ai beaucoup aimé. Et merci à celles et ceux qui ont accompagné mon plaisir. N'empêche ! Allons, calmons-nous, je ne suis pas contribuable à Lyon, merci aux lyonnais.

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Un bouchon

Bouchon lyonnais, sur une petite place arborée, une vingtaine de couverts, le « pot » de côtes du Rhône (à Lyon, un pot est une bouteille à fond épais contenant 46 centilitres), l'amitié chaleureuse de ceux avec qui on partage le repas, l'extraordinaire quenelle lyonnaise (attention, brûlante en sortant du four), le pâté de St Jacques. Allez, je vous donne l'adresse : Le Saint Vincent, 6 place Fernand Rey, Lyon I. (Vous pouvez vous présenter de ma part, mais cela ne vous donnera droit à rien du tout, à moi non plus d'ailleurs.)

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Le vrai coût des bouchons

Lemonde.fr, le 11 12 2012

Une étude du CEBR montre que les embouteillages coûtent chaque année 5,55 milliards d'euros en France, soit 623 euros par famille se déplaçant en voiture, notamment en heures de travail perdues et en surconsommation de carburant.

Pourquoi en heures de travail ? Les embouteillages prennent aussi sur les loisirs et la vie de famille, provoquent de la fatigue, mais cela ne compte pas dans les études économiques.

Quelles conséquences en tirer ? Il s'agit de données brutes. A chacun (gouvernement, villes, particuliers) d'en tirer les conséquences sur la nature des moyens de transport (voiture, transports collectifs, vélo) et sur l'urbanisation qui, du fait des prix de l'immobilier, éloigne toujours plus les lieux de travail des lieux d'habitation.

Quel rapport avec les bouchons lyonnais ? C'est bien vrai, ça, aucun rapport, sauf un jeu de mots simpliste. La lettre [alerte] se permet décidément toutes les facilités !

Contrairement à ce que l'on entend, l'appellation « bouchon » (lyonnais) ne viendrait pas du fait qu'on y « bouchonnait » (frotter avec un bouchon de paille) les chevaux des clients. Ce nom viendrait plutôt de l’habitude qu’avaient autrefois les cabaretiers de signaler leur établissement par une botte de rameaux ou de branchages accrochée à leur porte. Citation de wikipedia. Sans garantie, comme tout ce que l'on trouve sur wikipedia.

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Le film « Les nouveaux chiens de garde »

Tous ceux qui l'ont vu et m'en ont parlé ont été impressionnés.

Inspiré du livre de Serge Halimi, le film est désormais disponible en DVD. Je l'ai acheté sur amazon.

Présentation sur la « quatrième de couverture » de la pochette du DVD :

« Les médias [oui, avec un accent et un s, selon la nouvelle orthographe] se proclament « contre pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaines de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir... Ce documentaire en montre les subtilités en se basant sur l'ouvrage de l'écrivain Paul Nizan publié en 1932, repris par Serge Halimi en 1997 sous le nom « Les nouveaux chiens de garde ». »

J'avais déjà vu le film, mais, à le revoir, je me régale avec stupéfaction.

Tous ces liens de connivence entre les journalistes de la presse de droite comme de gauche, les hommes politiques de tous bords, les grands patrons. Tout ce qui compte se retrouve le dernier mercredi du mois au dîner du club Le siècle. On se rencontre, on partage des analyses et des informations, on ne doit jamais dire au dehors ce qui s'est dit durant ce dîner. Connivence.

Et surtout, tous ces liens entre les grands groupes financiers, les médias, l'État et les journalistes. Les grands groupes comme Bouygues, Lagardère, LVMH dominent leur secteur économique, passent des marchés avec l'État et sont propriétaires de grands médias, télévisions, hebdomadaires, quotidiens. Comme le dit un directeur de journal dans le film « Le vrai pouvoir stable c'est celui du capital. Il est tout à fait normal que le pouvoir s'exerce » [sur la ligne éditoriale des médias dont il est propriétaire.] C'est ce qu'on appelle indépendance de la presse ?

Et puis le défilé de ces  « experts » (toujours les mêmes, 30 personnes environ) qui défilent sur les plateaux de télévision. Minc, Attali, Duhamel, Cohen... On présente leurs titres universitaires, on passe toujours sous silence le fait qu'ils sont en même temps administrateurs de grandes sociétés, ce qui est un conflit d'intérêt manifeste.

Le montage serré formé de courtes séquences montre à quel point toutes les « analyses » de ces quelques experts sur-invités convergent, sur le ton de l'évidence : il faut « réformer », en donnant moins de pouvoirs à l'état, en déréglementant les marchés, en libéralisant le marché du travail, et en diminuant la solidarité sociale. Halte à la France « conservatrice » (des acquis de 1945) il faut « réformer ».

On se régale, on est scandalisé mais on se régale. Achetez le DVD, ou faites-vous le prêter. (Non non, malgré mes critiques du système capitaliste, je ne suis pas pour le piratage...)

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Le spectacle « Yvette Guilbert » à la Vieille Grille

La Vieille Grille est juste derrière la mosquée, au métro Jussieu . C'est pour les parisiens et c'est seulement jusqu'au 31 12 2012. (01 47 07 21 11)

Je croyais connaitre Yvette Guilbert (1865 1944), célèbre chanteuse de caf' conç' avec des chansons telles que « Madame Arthur », «Je suis pocharde », « Je ne sais quoi », « Le fiacre »... J'ignorais qu'elle a écrit de nombreux livres sur son art, qu'elle a correspondu avec Freud, qu'elle a créé le style d'interprétation « parlé chanté »et que, dans la deuxième partie de sa vie elle a abordé un répertoire tout à fait nouveau, composé de chansons plus « littéraires », comportant des reprises de poésies anciennes et modernes, ainsi que des chansons du Moyen Âge.

C'est ce deuxième volet que le spectacle « En v'la une drôle d'affaire » nous fait découvrir, avec des sentiments mêlés de bonheur, et de tristesse pour certaines chansons.

On dirait un extrait de Télérama, mais non je vous assure, c'est moi qui l'ai écrit. Juste pour dire que j'ai bien aimé.

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2 Les débats avec vous suite aux billets précédents

Alena

Cf. Billet du 9 12 2012, où j'évoquais l'accord de libre échange Alena, entre le Mexique le Canada et les USA, qui conduit à la ruine les producteurs de maïs mexicains.

Réaction de l'un de vous :

« Dans l'histoire de l'Alena et de la ruine des paysans mexicains, les bas prix du maïs US ne s'expliquent qu'en partie par les subventions directes [accordées par le gouvernement US à ses propres producteurs], effectivement très élevées "en moyenne 200 dollars/hectare" sur la période étudiée 1997-2005 S'y ajoute un autre type de subventions que j'appellerais « indirectes », qui tient au fait que les grands céréaliers du Midwest ne payent pas pour la pollution, par exemple, des nappes phréatiques qu'ils occasionnent [...]

Dans les pays d'agriculture industrielle, le contribuable en assume une grande partie (réparer les dégâts sanitaires, systèmes d'adduction d'eau, d'énergie, infrastructures de transport...), et assumera, si c'est encore possible dépollution, régénération des sols. [...] »

École

Billets du 9 12 12et du 1 12 12

Réaction de l'un de vous :

« Si j'en avais le temps - ce n'est vraiment pas le cas - je creuserais un peu plus ce que tu écris ou cites sur l'École. Tu te doutes probablement que nous avons pas mal de divergences. »

Non, je ne me doute pas vraiment. Manque de temps, dommage. J'attends plus de précisions.

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3 Mathématiques à l'école maternelle (et pour les parents...)

Allez, il est temps que je m'y mette...

Je m'inspire des trois articles ci-dessous de R. Brissiaud. Je connais un peu le sujet, mais ne suis pas totalement spécialiste. Le mieux serait que vous lisiez vous-mêmes les articles. D'autant plus que les raisonnements que je résume de façon lapidaire sont étayés, dans le texte, par des données et des études.

Le livre de Rémi Brissiaud doit paraitre en décembre aux éditions Retz. Trois articles sont parus en avant-première dans la revue en ligne « Le café pédagogique ».

Brissiaud 1/3

Brissiaud 2/3

Brissiaud 3/3

Essai de synthèse :

En 1999, les évaluations des élèves de l'école primaire en mathématiques ont montré une brusque baisse de performances, confirmée depuis. Contrairement à ce que l'on a voulu faire croire, cette baisse n'est pas due à l'introduction des « maths modernes » , qui ont tant désorienté les enseignants et surtout les parents. L'introduction des « maths modernes » a eu lieu en 1977, donc bien avant la baisse des performances observée. Les évaluations des élèves régulièrement effectuées par le ministère montrent que la période « maths modernes » n'a pas eu de conséquences. La chute des résultats aux évaluations est consécutive aux programmes de 1986 concernant les mathématiques à l'école maternelle.

Extrait de Brissiaud. « Cette période s’achève en 1986 avec la publication d’une circulaire sur l’école maternelle (MEN, 1986). On y lit : «Progressivement, l’enfant découvre et construit le nombre. Il apprend et récite la comptine numérique » [...] Dans un ouvrage (Palanque et col, 1987), une professeure de mathématiques raconte comment, après la lecture dans la revue « La Recherche » d’un article de vulgarisation d’une psychologue américaine, Rochel Gelman (1983), ses collègues d’une équipe liée à l’INRP, Ermel, (Équipe de Recherche Mathématiques à l’école Élémentaire) effectuent une volte-face dans leurs convictions. [...] »

En fait, compter à partir de la « comptine numérique » est une façon d'enseigner le numérotage (fonction ordinale des nombres) mais pas le dénombrement (fonction cardinale).

Ce point tout à fait fondamental est exposé ainsi par Brissiaud :

« Enseigner le comptage « à la Gelman », c'est enseigner un comptage numérotage

En fait, enseigner le comptage « à la Gelman » ou selon le sens commun est loin de permettre aux enfants d’accéder facilement au nombre. Ainsi, en petite section et en moyenne section, on observe très fréquemment le dialogue suivant (Schaeffer & col, 1974) :

Adulte : Combien y a-t-il de jetons ?

Enfant (en comptant les jetons) : « un », « deux », « trois », « quatre ».

Adulte : Oui, alors combien y a-t-il de jetons ?

Enfant (recompte les jetons) : « Un », « deux », « trois », « quatre ».

Adulte : Je suis d’accord, mais ce que je t’ai demandé, c’est combien il y a de jetons ?

Enfant (recompte encore) : « Un », « deux », « trois », « quatre ».

Cet enfant met bien en correspondance terme à terme les mots-nombres et les jetons de la collection, mais il n’isole pas le dernier mot-nombre prononcé pour répondre à la question posée. L’enfant reste apparemment incapable d’exploiter ce comptage pour répondre à la question : « Combien… ? ». Son comptage ne lui permet pas d’accéder au nombre. On peut dire : son comptage n’est pas un dénombrement.

Ce comptage à la Gelman est aussi le comptage du sens commun, employé par les parents.

Or Brissiaud montre que ce comptage est un réel obstacle à l'apprentissage du nombre, et du sens du calcul.

« La relation numérique « 5 et encore 3 c'est 8 » n'a aucun sens lorsqu'on interprète les chiffres comme des numéros. Regarder à la télévision les programmes de la 5 puis de la 3 ne dit rien sur les programmes de la 8. [...]

Il existe une autre façon de parler les nombres à l’école maternelle, notamment, en PS et en MS (Brissiaud, 1989 ; 2007). Elle consiste, dans un premier temps, à éviter tout enseignement du comptage numérotage et même, plus généralement, à éviter toute utilisation par l’enseignant des mots-nombres en tant que numéros, afin de privilégier les décompositions des 3 premiers nombres.

Ainsi, pour enseigner le nombre 2, l’enseignant de PS utilise comme synonyme de deux : « un et encore un », en faisant, bien sûr, les actions correspondantes : « Deux cubes, c’est un cube (l’enseignant prend 1 cube) et encore un (il en prend 1 autre), deux (ils les montrent tous les deux) » ; et il demande à l’enfant de donner de même : « deux crayons, un crayon et encore un », deux petites voitures…  Il ne dit donc jamais : « un, deux » en pointant successivement les objets, il ne les numérote jamais. Puis, quand les enfants ont compris les nombres 1 et 2, il fait de même avec le nombre 3 en utilisant comme synonyme de trois : « un, un et encore un » ou bien « deux et encore un ». »

Dans une partie historique, Brissiaud montre ensuite que le comptage-numérotage était formellement déconseillé à l'école, par les instructions officielles, depuis le plan Langevin Wallon jusqu'au basculement de 1986.

« Comment, selon Henri Canac, reconnaît-on un élève « mal débuté » ? Au fait qu'il ne mémorise pas les résultats d'additions élémentaires et qu'il compte jusque tard sur ses doigts : « Dans de nombreux cours élémentaires, ou même cours moyens, on trouve souvent de grands benêts qui comptent sur leurs doigts (en cachette lorsque M. l’Inspecteur est là) ou qui, sommés de résoudre une simple opération, comme 8 + 5, se récitent intérieurement à eux-mêmes : 8, 9, 10, 11, 12, 13 en évoquant des doigts imaginaires. » Henri Canac fait ainsi le lien entre l'enfermement dans le comptage 1 à 1 et l'absence de mémorisation des résultats d'addition » [Grands benêts ? Un peu méprisant. Ils font ce qu'on leur a appris...Il ne parle pas des grandes benêtes, mais c'est sans doute qu'il ne va pas dans les écoles de filles.. ]

Brissiaud montre ensuite les conséquences de cette façon d'aborder le nombre sur la pratique du calcul, et les inconvénients d'un apprentissage trop précoce des tables d'addition.

« Concernant la mémorisation des résultats d'additions dont le résultat dépasse dix ? La recommandation est très claire : « Il convient, selon nous, d'arriver très vite à la formation, par voie purement mentale, de 8 + 7 = 15, au moyen de 8 + 2 = 10, 10 + 5 = 15, étant entendu que ces exercices auraient été précédés de nombreuses réalisations manuelles et visuelles. ». On notera que l'usage d'une telle stratégies n'est pas accessible à un élève qui ne s'est pas approprié la décomposition : 7 = 2 + 5. De façon générale, il n'y pas d'usage de stratégies de décomposition-recomposition possibles pour obtenir le résultat d'une addition dont le résultat dépasse dix sans une bonne connaissance des décompositions des dix premiers nombres. »

J'arrête là, sur une synthèse très partielle du premier article de Brissiaud, en vous laissant le soin de lire les deux autres.

Ce que je voulais dire, tant dans le billet que j'ai écrit sur l'enseignement de l'orthographe que dans ce billet sur les maths, c'est que les méthodes « naturelles », « spontanées », allant de soi, comme celles qu'utilisent les parents peuvent être un obstacle. Le travail des didacticiens, qui étudient la façon dont se font les apprentissage, est d'un apport que l'on néglige trop souvent, ou que l'on critique en parlant (surtout à droite) des « intellectuels du ministère ». Le bon sens pratiqué depuis toujours permet d'apprendre, la réflexion sur la façon dont on apprend est une déviation intellectualiste ! Le savoir des intellectuels contre le bon sens de la base...

Le plus souvent, la science se construit en totale rupture avec l'évidence du bon sens commun. Il est évident que le soleil tourne autour de la terre, je le vois chaque jour.

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4 Attention calendriers

Le mercredi 12 12 12

Pour cette date extraordinaire, il y a eu un loto spécial. Comme il n'y a que douze mois dans l'année, il faudra attendre le 1 1 2101 pour qu'une telle coïncidence ait à nouveau lieu. (Sauf erreur de ma part.) Puis le 2 2 02, jusqu'au 12 12 2112. Après, on a le temps de voir. Y aura-t-il encore un loto à cette époque ? Je m'inquiète.

Le 21 décembre 2012

C'est la fin du monde selon le calendrier maya. Faites vos cadeaux de Noël avant, sinon ce sera perdu. Allez, j'ai lu beaucoup d'articles à ce sujet, ce n'est pas vrai. Le calendrier maya est formé de cycles très complexes, le 21 12 2012 est la terminaison de l'un de ces cycles, mais pas, dans la tradition maya, la fin du monde. Cela dit, ce type de croyances plait.

Rendez-vous compte, le Centre National de la Recherche Scientifique a même pris la peine de faire une très intéressante vidéo sur ce sujet, et en particulier sur la civilisation maya et le calendrier maya. A quelque chose fin du monde est bonne. Si nous mourons tous le 21 12, nous serons au moins plus savants sur les mayas.

http://www.rue89.com/zapnet/2012/12/12/les-mayas-nont-pas-prophetise-la-fin-du-monde-le-21-decembre-237760

L'un des risques les plus importants concernant une catastrophe naturelle de grande ampleur consisterait en la chute d'un très gros astéroïde sur terre. Les astronomes surveillent en permanence les trajectoires des astéroïdes et ont pensé à diverse méthodes qui éviteraient, peut-être, si besoin était, la chute catastrophique d'un astéroïde petit ou moyen. Tôt ou tard, un impact avec un gros astéroïde se produira, mais les données actuelles n'en laissent prévoir aucun avant plusieurs siècles.

De très grands risques proviennent de l'action de l'Homme : armes de destruction massive, réchauffement climatique, pollution, fin de la biodiversité...

« Une guerre entre l'Inde et le Pakistan qui se traduirait par l'explosion de « seulement » cent têtes nucléaires renverrait la Terre au dernier âge du glaciaire. » Le Monde, 15 12 2012

Mais ça, les mayas ne l'avaient pas prévu. Et puis cela ne concerne que l'espèce humaine. D'une façon ou d'une autre, le reste de la flore et de la faune s'adaptera. Même sans nous, la terre continuera d'exister avec les vers de terre et les cafards, espèces robustes.

De toute façon, avec certitude, dans 4,8 milliards d'années le Soleil deviendra une géante rouge, et absorbera la Terre. Il ne restera rien, rien que de la matière chaude.

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Fin du billet du 15 12 2012