[alerte] -JM Bérard- 9 novembre 2012

Sommaire

J'aime

Je suis ébahi et ne sais si je dois en rire ou en pleurer

Dur dur d'être optimiste


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Sur ce site je n'ai pas prévu de possibilité de commentaires, mais vous pouvez m'écrire,
je rendrai compte systématiquement de vos remarques dans le prochain numéro.
jean-michel.berard..orange.fr
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Diffusion libre, en citant la date et la source.
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J'aime

Le roi se meurt

Pièce de Ionesco.
Superbes acteurs, dont Michel Bouquet, superbe texte où chaque mot est pesé au millimètre ; la vie, la mort, le pouvoir, l'effondrement social. Un grand moment.


Jusqu'au 29 novembre puis le 31 décembre au Théâtre des nouveautés à Paris.
(Je sais : on ne pèse pas en millimètres. C'est pour faire joli.)

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Obama

J'aime l'élection de Barack Obama.


Cela dit, ces élections m'ont permis de mieux comprendre les graves problèmes auxquels se trouve affrontée la société des USA. Les états-uniens sont partagés entre deux groupes, d''égale importance, fondés sur des systèmes de valeurs complètement opposés. Pour faire court : idéologie de la réussite individuelle, de l'individualisme et de la critique de l'État, ou idéologie incluant une certaine solidarité et une certaine confiance dans le pouvoir régulateur de l'État. Vifs débats sur la création par Obama d'un systèmede sécurité sociale pourtant bien modeste, mais considéré par certains comme un pasirréversible vers le communisme.

De plus, la question des liens entre le pouvoir politique et l'argent semble infiniment plus grave qu'en France. Aux USA, toute personne ou entreprise peut faire au candidat des dons illimités. Les sommes dépensées pour la campagne qui se termine ont atteint desniveaux inégalés. Quel est le problème ? Le fait de dépendre des dons du privé limite laliberté des candidats. Ainsi, Barack Obama a échoué à créer une assurance maladiepublique. Parmi les raisons de cet échec, il semble que les compagnies privées lui aient fait remarquer que s'il faisait cela le financement de sa prochaine campagne serait compromis.


Bon je sais, cela existe aussi en France, mais peut-être à un moindre niveau ?
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Pâtes au saumon

J'aime les pâtes fraiches au saumon, que je prépare grâce à une recette entendue sur France Inter dans l'émission « Sous les étoiles exactement ». Je n'aime pas trop cet animateur, mais j'aime les pâtes au saumon.


Pâtes fraiches, crème fraiche, cubes de saumon fumé (ou tanches coupées en petits morceaux), oeufs de lump rouges, oeufs de lump noir. Tout cela se trouve dans lamoindre supérette.
qs pour le nombre de convives.


Faire cuire les pâtes fraiches comme à l'habitude.
Les égoutter soigneusement, les étendre dans un plat allant au four.
Ajouter de la crème fraiche en abondance, pour que les pâtes ne risquent pas de coller.
Mêler aux pâtes les cubes de saumon fumé, des oeufs de lump rouges et des oeufs de lump noir.
Faire gratiner au four, thermostat 200, en surveillant l'opération.
Retirer du four, saupoudrer avec le reste des oeufs de lump noirs et rouges.
Se régaler. A consommer avec modération, il y a beaucoup de crème...

C'est très vite fait à l'improviste. On va chercher ce qui manque chez l'arabe du coin, et
voilà.
Je rappelle que l'expression « l'arabe du coin » n'a pas de connotation raciste, mais
désigne (je ne sais pas pourquoi) une toute petite supérette près de chez vous et ouverte très tard le soir.
***.

Qu'est-ce qu'enseigner ?

J'aime le livre « Comment enseigner l'orthographe aujourd’hui » collection «Enseigner à l'école primaire » Hatier, par Catherine Brissaud et Danièle Cogis.

C'est un ouvrage dense, fouillé, capital pour mieux comprendre ce qu'est l'orthographe, et surtout les problèmes liés en France à l'enseignement de l'orthographe.
Je vais tenter d'en résumer quelques points au fil de cette lettre et des prochaines, même si hélas s'attacher à quelques points d'un ouvrage rigoureux et structuré ne peut qu'en affaiblir la cohérence.

Une idée clé, me semble-t-il : on ne peut, pour enseigner, se contenter de répéter la règle et de corriger les « fautes ». Il faut aussi analyser les raisons des erreurs commises, pour bâtir autrement que sur du sable.

J'avais beaucoup travaillé sur ce point dans l'enseignement des sciences physiques et des mathématiques. A quoi sert de dire « c'est faux » à un élève qui écrit 307 pour trente-sept, alors qu'il n'est pas du tout illogique de juxtaposer trente et sept pour faire trente-sept ? Comment enseigner l'optique au collège si l'on ne se rend pas compte qu'une grande partie des élèves pensent que c'est l'oeil qui émet les rayons lumineux ? Comment, si l'on ne tient pas compte de cette pré-représentation, les amener à comprendre que la source émet la lumière qui ensuite pénètre dans l'oeil ?

Le fait de dégager ainsi les pré-représentations n'est pas suffisant, mais c'est un travail indispensable pour éviter que de nombreuses conceptions contradictoires s'empilent dans l'esprit des élèves et y coexistent. (Ces quelques considérations ne sont pas extraites de l'ouvrage, mais de ma propre expérience. J'espère que l'auteure voudra bien réagir si j'ai mal compris sa pensée.)


Avec grand bonheur, les auteures utilisent ces analyses dans l'enseignement de l'orthographe.

« ... Trois points d'appui pour enseigner : [...] 2 La découverte desconceptions des élèves qui appliquent, à la mesure de ce qu'ils ont compris, des règles« parallèles » pouvant constituer de véritables obstacles au progrès. [...] [Nos travaux] ont mis au jour, comme en sciences et en mathématiques, des conceptions orthographiques. [...] En essayant d'appréhender leurs raisonnements par un jeu de questions, de relances, de demandes de précisions et de reformulation, l'enseignant est à même de décider, compte tenu des savoirs provisoires des élèves, quelles activités seront les plus appropriées pour les faire progresser dans leur compréhension dusystème orthographique. »


Ainsi, les auteures rendent compte de la pratique d'entretiens avec les élèves.
Citation : « Jean, CM2 écrit « Esqusée mois Maîtresse. ».
- Ben déjà, esqusée ça prend é-e parce que c'est la maitresse. [...]
- Donc tu peux me redire pourquoi tu mets é-e à esqusée ?
- Parce que c'est la maîtresse, maîtresse c'est féminin.
- C'est la maîtresse, qu'est-ce que ça veut dire ?
- C'est la maîtresse qui va m'excuser. » Fin de citation.


Je regrette, tous les exemples sont aussi intéressants, et classés selon différents types
d'erreurs. Je ne peux les reproduire tous.


Citation : « Les élèves nous font entendre que l'erreur repose sur des bases conceptuelles, qu'il ne faut pas chercher à la gommer, mais plutôt à en saper les fondements, si l'on veut empêcher la formation d'obstacles cognitifs ». Fin de citation.

Si j'étais l'auteur du livre, je serais très mécontent que cette lettre [alerte] ait ainsi extrait quelques citations, même pas dans l'ordre, à partir d'un exposé structuré.


Il me semble que de telles analyses bouleversent assez radicalement des pratiques (majoritaires ?) d'un enseignement expositif : la règle, l'exercice, l'erreur, la correction de la faute, la punition (0 en dictée) la répétition de la règle, dans un vertige en impasseet sans fin. Cela dit, les pratiques décrites dans l'ouvrage nécessitent que chaqueenseignant passe du temps avec chaque élève.


J'ajoute que, compte tenu du niveau de ce livre sur l'orthographe, de recherches analogues en mathématiques, sciences, de la complexité des programmes d'histoire et de géographie, je ne sais trop comment on peut être enseignant à l'école primaire.

Peut-êtrefaudrait-il créer des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres ?
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Fête de la pomme

J'aime la fête de la pomme dans ce petit village (650 habitants) de Seine et Marne. Je sais, vous allez me dire « voici ton coté boy scout gnangnan qui revient ».
Je ne crois pas. Les habitants se lèvent tôt, montent les tentes et les stands, préparent la pâte à crêpes, installent le vénérable pressoir à main. Les pommes ont été rassemblées depuis longtemps. On boit du jus de pommes, on déguste un bol de soupe au potiron, on rencontre les uns et les autres, on échange, on s'échange les nouvelles des uns et des autres, on plaisante, certains dansent au son du groupe breton...

On fait le tour, le stand des produits issus du canard, le stand des deux dames qui ont monté une association pour trouver des sponsors afin de participer au rallye automobile féminin dans le désert (je n'ai rien donné), le stand des croqueurs de pomme.

Étonnant, les croqueurs de pomme.
http://www.croqueurs-de-pommes.asso.fr/
Dans la France entière, des bénévoles regroupés dans soixante associations locales, agissent pour la sauvegarde de variétés fruitières régionales en voie de disparition. On sillonne le pays, on repère tel pommier porteur d'une variété rare, on recherche des subventions pour créer un verger dans lequel ces espèces pourront être sauvées et développées.


Sans leur stand à la fête je n'en aurais jamais entendu parler, mais cela me fait soupçonner l'ampleur de ces associations militantes qui, chacune dans sa spécificité, font le travail du colibri.

Je suis peut-être boy scout, mais j'aime cette amitié, cette sympathie, cette solidarité sans aucun but intéressé.
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Chargeurs de téléphone

J'aime le chargeur que je viens d'acheter pour mon téléphone portable. Il fonctionne avec plusieurs marques de téléphone. L'un de mes amis (l'un de vous) travaille depuis des années dans un groupe visant à l'unification des modèles de chargeurs, pour éviter le gaspillage écologique. Il y a fallu des années, les constructeurs préférant vendre des chargeurs spécifiques, qu'il faudra changer à chaque fois en jetant le précédent.


Si cet ami lit ce billet, j'aimerais qu'il nous explique au terme de quel rapport de force  (ou de quels arguments) les industriels ont évolué.
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Je suis ébahi et ne sais si je dois en rire ou en pleurer

Compétitivité

L'équipe de F. Hollande est composée de gens expérimentés, qui ont eu le temps de réfléchir pendant les années Sarkozy, et qui sont entourés de groupes de réflexion (think tank) de haut niveau. Comment ont-ils pu se tendre à eux-mêmes le piège de la « compétitivité des entreprises » pour y tomber ensuite tête baissée ?

J'essaye de toujours donner les sources de ce que j'écris. Là, je ne pourrai pas, car il s'agit essentiellement d'articles de L. Mauduit sur Mediapart, site payant. Je peux vous assurer que ces articles sont fondés sur des textes précis, des nombres recoupés, des graphiques éloquents.


1 Il n'est pas du tout évident que le coût du travail soit la cause principale des difficultés de l'économie française. C'est l'un des axes d'offensive favori du Medef, qui fait son boulot de Medef. Cela veut-il dire qu'il faut prendre cette analyse pour argent comptant ?

2 Semblant approuver cette analyse, le gouvernement nomme à grands sons de trompe une commission sur la compétitivité des entreprises, présidée par un patron « de gauche » et annonce qu'il en appliquera les conclusions, avant de nuancer cette affirmation. C'est se lier les mains d'emblée.

3 Une fois le rapport remis, le gouvernement, pour se donner un air de gauche, refuse l'allègement immédiat des charges sur le travail payées par les entreprises, et remplace cette proposition par un crédit d'impôt aux entreprises, ce qui revient à peu près au même. Ce crédit est accordé sans aucune contrepartie (effort d'investissement, effort concernant l'emploi...) et à toutes les entreprises, sans analyse des difficultés réelles des PME PMI par rapport aux grandes entreprises.


4 Le gouvernement semble toujours avoir peur des critiques de la droite. Si l'adoption de ce plan avait pour but de rassurer la droite, c'est manqué : Valérie Pécresse, sur France Inter, ne trouve aucun, absolument aucun coté positif à ce train de mesures.


Tout petit extrait de Mediapart, un article très détaillé de Laurent Mauduit le 2 11 2012 sur la compétitivité des entreprises. Si vous êtes abonnés à Mediapart, reportez-vous à l'ensemble de cet article.

Début de l'extrait

Le coût du travail est-il trop élevé en France ?

C’est donc la principale maladresse que François Hollande a commise : quand il a lancé le débat sur la compétitivité, il l’a réduit à ce problème du coût du travail, alors qu’il porte sur de nombreux autres enjeux tels que la recherche, l’innovation, la montée en gamme des produits, etc.
Mais quand bien même réduirait-on le débat à la seule question du coût du travail, la thèse patronale d’un décrochage de compétitivité apparaîtrait très fragile. Il suffit d’abord pour s’en convaincre d’observer le
tableau ci-dessous sur le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie manufacturière.

Le graphique ne s'affiche pas sur le site internet. Je peux vous l'envoyer

jean-michel.berard   orange.fr

Source : Eurostat, enquêtes sur coût de la main d’oeuvre ; actualisation Insee.
Le graphique est extrait d'un rapport du Haut conseil sur le financement de la protection sociale.
http://fr.scribd.com/doc/111813084/Note-etat-des-lieux

Le graphique représente le coût horaire de l'industrie manufacturière en 2011. On y voit que le coût moyen au Portugal est de 10,40 euros, en zone euro de 29,71 euros, en Allemagne de35,41, en France de 35,91 et en Suède de 40,46. JM B]

Ce graphique établit, certes, que la France a un coût du travail plus élevé que la moyenne européenne, mais il reste plus faible que la Belgique et la Suède – qui ne s’en portent pas franchement plus mal.

Mais surtout, puisque la principale comparaison qui compte pour la France, c’est celle avec l’Allemagne, on s’aperçoit que la situation est presque équivalente dans les deux pays. C’est moins vrai dans les services marchands, mais à l’heure de la mondialisation accélérée, ce sont d’abord les tendances dans l’industrie qui comptent.Fin de l'extrait

Remarque JM B : la Grèce a un coût horaire très bas, de 15,77 euros. Cela explique sans doute l'excellent  état de son économie ?

Choses entendues

Dans le salon d'attente du cabinet infirmier, une dame blonde, la soixantaine, bcbg.
« C'est très gênant, il y a beaucoup trop d'étrangers, et du coup, nous, on doit attendre. » Je pense que par « étrangers » elle entend les noirs et les arabes. Étonnant. Il n'y avait ce jour aucun « étranger » dans la salle d'attente, et cette dame attendaitpour être soignée par une infirmière noire.

A l'hôpital public, deux infirmières. « On ne peut plus soigner tout le monde, il va falloir choisir. Il y a beaucoup trop de gens qui ont la CMU ou l'AME et qui bénéficient des soins sans travailler ». Étonnant : si l'hôpital a des problèmes ce n'est pas parce qu'on manque de postes d'infirmières, c'est qu'il y a trop de patients illégitimes.

Cette rubrique a pour titre « je ne sais si je dois en rire ou en pleurer ». Là, j'aurais plutôt tendance à pleurer.

Conseil technique

D'après Libération le 9 11 2012 le gouvernement espagnol veut interdire la diffusion sur Youtube des scènes montrant les violences exercées par la police contre les manifestants. Cela nuit à la réputation de la police.

Il me semble qu'il est un peu difficile d'empêcher la diffusion sur internet de ce que l'on filme sur son téléphone pendant une manif. Ne serait-il pas plus commode d'interdire directement les violences policières ?

Heureusement que je suis là pour donner de bons conseils.

Dur dur d'être optimiste

Devant le ton dynamique et optimiste de mes deux lettres précédentes, certains ont douté : « Ce n'est pas lui ». Mais si. Cela dit, dur dur d'être optimiste !
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Le passé ne manque pas d'avenir

Message de l'un de vous, qui travaillait dans une entreprise liée à l'industrie du pétrole :
Ayant eu la chance de visiter la plupart des sites mondiaux des civilisations perdues (Europe, Moyen orient, Asie, Amériques), ces quelques réflexions :
- Leur fin était liée à des phénomènes climatiques (sécheresses pour les Mayas ?), des violences (les empires Aztèques ou Incas anéantis par le conquérant Espagnol). Mais le plus souvent il s’agissait d’un affaiblissement progressif lié àune facilité dans la durée ( la Pax Romana après JC, la Pax Mongolica an 13ème siècle, etc). Comme le dit le proverbe chinois : la force décochée par la flèched’un arc puissant s’épuise à la fin de sa portée.
- Pour notre soi disant civilisation actuelle (au choix Pax Americana ou mondialisation), la fin pourrait s’inscrire dans les critères susnommés. Cependant pour la première fois dans l’histoire de l’homme sa fin est inéluctable et prévisible du fait de son moteur essentiel : l’exploitation des matières premières. Il s’agit de ressources non renouvelables générées en des millions d’années (pétrole) voir en des milliards d’années (minerais), et que l’on épuisera sous peu avec plus de 6 milliards de consommateurs potentiels. Concernant mon domaine professionnel, le pétrole, après avoir vidé les réservoirs (roches magasins) on s’attaque frénétiquement aux niveaux sous- jacents (gaz de schistes dans les roches mères). Évidemment, un toutpetit sursis pour l’humanité.

Cette contribution a pour titre « Le passé ne manque pas d'avenir ». Vu son contenu, je suggère aussi « L'avenir a du passé ».
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On prend le temps de réfléchir : Clinatec, suite

Extrait de la lettre ouverte aux professionnels de santé, 17 janvier 2012, Pièces et main d'oeuvre, Grenoble
* Début d'extrait !
« Développée par le professeur Benabid, neurochirurgien initiateur de Clinatec, la stimulation cérébrale profonde par électrodes implantées dans le crâne a d’abord servi à calmer les symptômes de malades de Parkinson.
Aujourd’hui, elle est appliquée ou envisagée pour de multiples affections, notamment psychiatriques : troubles obsessionnels compulsifs, dépression, anorexie, boulimie, etc.
Selon Alim-Louis Benabid, on peut modifier de nombreux comportements – par exemple supprimer l’envie de fumer. « Avec les électrodes et les implants cérébraux, on peut changer la personnalité de quelqu’un qui était anormal, pour le remettre dans la normalité.
On peut faire passer les gens d’un état suicidaire à un état jovial.
Faut-il en conclure qu’on peut manipuler les gens et les faire marcher au pas cadencé ?
Certes, mais on les fait tellement marcher au pas cadencé par d’autres moyens.», déclarait-il lors d’une présentation publique à Saint-Ismier, le 17 janvier dernier.

L’hommemachine en somme, comme le notait il y a sept ans le Groupement européen d’éthique : « Nous sommes ainsi confrontés (…) à la multiplication de technologies implantables qui pourraient modifier et étendre le concept des soins au corps et annoncer l’avènement du «cyborg» – soit du corps post-humain.»
Ce qui soulage des malades sert aussi à « augmenter » des bien-portants (vision nocturne, super ouïe, « cognition augmentée »).

Déjà, l’armée américaine contraint ses soldats à accepter toute technologie d’augmentation de leurs performances.

Mais la fabrique de quelques hommes « augmentés » produira plus sûrement des hommes diminués, contrôlés – des robots. Et c’est à Grenoble, entre autres, qu’ils s’élaborent
* Fin d'extrait.


Dans le dernier numéro de cette lettre, je découvrais avec inquiétude le projet Clinatec à Grenoble, tout en m'interrogeant sur la fiabilité du site Bastamag qui alertait à ce propos.
Je rougis en constatant que je découvrais ce projet inquiétant, alors que c'est une question sur laquelle diverses associations ont depuis longtemps lancé l'alerte, en particulier l'association Pièces et Main d'Oeuvre (PMO) de Grenoble, que j'ai déjà citée dans cette lettre pour sa vidéo sur les puces RFID. (C'est une vidéo importante, vous trouverez ses références sur le site de PMO).


Après la parution de ma dernière lettre, PMO m'a écrit :
Courrier PMO le 30 oct 2012 :
Bonjour,
Nous avons lu votre billet de ce jour (sur http://alerte.entre-soi.info ), évoquant entre autres Clinatec. Ne trouvant pas le moyen d’ajouter un commentaire sur votre site (peut-être n’en voulez-vous pas), nous vous adressons ce message personnel pour répondre à vos interrogations quant à la véracité des éléments rapportés par le siteBastamag.
L’article en question est en réalité recopié de notre livre, paru aux éditions L'Échappée en 2011 sous le titre “L’industrie de la contrainte” - quoique l’auteur ait omis de mentionner sa source.
Toutes nos informations sont, elles, sourcées de façon précise. Le projet Clinatec existe bien à Grenoble, et nous avons nous-mêmes interpellé le professeur Benabid au sujet de ses recherches, lors d’une réunion publique que nous racontons dans notre livre et dans nos textes publiés en ligne depuis. Ce n’est pas faute d’alerter nos lecteurs : depuis dix ans, nous exposons le projet de fabrique de l’homme-machine dans les laboratoires de nano-bio-neurotechnologies, à Grenoble notamment.
Nous vous renvoyons à nos dix ouvrages publiés chez l'Échappée.
Cordialement, Pièces et main d'oeuvre


Liens :
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=plan
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=354

Je reviendrai sur ces questions concernant l'homme, son corps et son cerveau soignés,supportés, augmentés, manipulés par les technologies.

Ne manquez pas de lire l'article signalé dans le deuxième lien ci-dessus (lettre ouverte aux professionnels de santé) dont un extrait figure en tête de cet article.
Peut-être pourriez-vous jouer le rôle du colibri en diffusant ce texte ?


Conclusion provisoire : il y a réellement de quoi se faire du souci, bien au delà de ce quepouvaient laisser penser mes interrogations de la lettre précédente.
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Fin du billet du 9 11 2012