[alerte] N° 92 -JM Bérard - 1er mai 2012

Sommaire

  1. Matin du 23 avril 2012

Deuxième tour des élections présidentielles

Résultats du premier tour des élections présidentielles : quel avenir pour un régime autoritaire ?

  1. Au fil de la campagne

1er mai 2012

La rue le 1er mai

Le « duel » du 2 mai 2012

  1. Dieu et la science

  2. Ce que parler veut dire

  3. Ouvertures

Réflexions pour les présidentielles : Fondation Jean Jaurès

Délinquance, justice et autres questions de société

Radio, ouvrez grand vos oreilles

1 Matin du 23 avril 2012

Deuxième tour des élections présidentielles

Aucun problème, aucun doute, au deuxième tour je vote François Hollande.

Résultats du premier tour des élections présidentielles : quel avenir pour un régime autoritaire ?

Marine Le Pen est à près de 20%, un score historiquement énorme pour l'extrême droite au cours de la cinquième république.

Je partage tout à fait l'analyse que fait ce 23 avril le site Rue 89.

« Avec plus de 18%, la candidate du Front national a réussi à faire mieux que son père en 2002, et à porter les couleurs de l’extrême droite à leur plus haut niveau historique dans un scrutin présidentiel.

C’est l’échec d’une stratégie de droitisation qui, tout au long du quinquennat, du débat explosif sur l’identité nationale, au discours de Grenoble de l’été 2010, en passant par les polémiques inutiles sur le halal, ou encore les saillies de Claude Guéant sur les civilisations qui « ne se valent pas toutes », visait à ramener dans le giron de l’UMP les électeurs de la famille Le Pen.

Conseillé par son stratège venu de l’extrême droite Patrick Buisson, et par son exécuteur des basses œuvres, Claude Guéant, Nicolas Sarkozy a voulu faire du Le Pen « light ». Le Président a sacrifié les principes au nom d’une pèche indigne aux voix qui avait marché en 2007, mais pas en 2012, après cinq années de dupe. »

C'est une formule que j'ai employée souvent dans cette lettre : pour diner avec le diable, il faut une très longue cuillère. C'est manqué... Même si F. Hollande est élu on peut prévoir, pour les législatives, l'élection de nombreux députés FN suite à des triangulaires et à de nombreuses alliances « individuelles » UMP FN. Ou peut-être même des alliances officielles, par exemple entre le FN et la « droite populaire », fraction de l'UMP. Prétendant « siphonner les voix » du FN en reprenant ses thèses, Nicolas Sarkozy a attisé l'incendie.

Scénario, catastrophe ou réaliste, allez donc savoir : compte tenu de la crise économique mondiale, Hollande n'aura qu'une marge de manœuvre limitée, et qu'un temps limité pour agir. Bonne affaire pour la droite et l'extrême droite : « la gauche est incapable de gouverner, il faut une reprise en mains par un régime autoritaire. » Cela tombe bien, N. Sarkozy aura largement ouvert la voie à l'extrême droite.

J'avais dans une lettre précédente évoqué la montée du nazisme en Allemagne, la république de Weimar, la prise du pouvoir « démocratique » par Hitler. Je suis déçu, d'avoir aussi peu d'échos sur ce risque d'un régime autoritaire en France, alors qu'il y a parmi les lecteurs de cette lettre tant de personnes compétentes pour partager leurs analyses. Voir la pièce de Brecht « La résistible ascension d'Arturo Ui. »

Alors pourquoi voter Hollande ? C'est simple : l'élection de Nicolas Sarkozy conduit un virage d'extrême droit immédiat et à la poursuite d'une politique semant l'injustice, la haine et la division. Entre une catastrophe immédiate et une catastrophe éventuelle à moyen terme, mon choix est fait. F. Hollande déclarait ce 24 avril à Libération « A moi de convaincre les électeurs du front national. » Une ferme politique d'équité et de justice sociale, une pratique intègre du pouvoir contribueront à tarir, ou au moins à diminuer, les tendances à la haine et à la division.

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2 Au fil de la campagne

1er mai 2012

Matin du 1er mai. Je suis atterré. N. Sarkozy poursuit sa campagne de division, dressant les bons travailleurs contre les profiteurs, les français contre les étrangers, les vrais français contre les mauvais français, les gens honnêtes contre les coupables. Plusieurs personnalités éminentes de son propre camp prennent leurs distances . Et pourtant un récent sondage montre que N. Sarkozy est plutôt en hausse et F. Hollande plutôt en baisse. J'emploie volontairement une expression vague, car la hausse et la baisse sont de 1%, ce qui n'est pas statistiquement significatif. En tout cas, NS ne s'effondre pas. Qui plus est, 40% des sondés estiment que NS mène une campagne trop à droite, mais 40% estiment qu'il est juste comme il faut. Franchement, cela me fait peur.

Que sera cette journée du 1er mai ?

NS organise une « vraie fête du travail » A la radio, il est très clair : il faut rassembler ceux qui se lèvent chaque matin pour travailler sans rien demander à personne, contre les autres. Monter les gens les uns contre les autres. Je ne suis pas directement concerné, mais il me semble que les ouvriers des très nombreuses entreprises qui ferment n'ont rien demandé à personne non plus. Et on ne leur a rien demandé avant de fermer.

Le maître mot est « lutter contre l'assistanat », c'est à dire contre votre voisin de pallier qui a le RSA, alors que vous avez, vous, les allocations familiales, les routes et les écoles gratuites, un système de santé quasiment gratuit, un système de retraite par répartition. Nous sommes dans une société de solidarité pour tous, et c'est très bien.

Je ne vais pas reprendre toute l'argumentation, mais vous avez lu comme moi les études sur les effets fiscaux du quinquennat Sarkozy : ce ne sont pas les travailleurs qui ont le plus profité des mesures fiscales prises, mais les rentiers, les possesseurs de biens et d'actions. Le vrai travail... Désolé, au moment d'écrire ce billet, je ne retrouve pas la source de ce que j'écris. Étude sérieuse, parue je crois dans le journal Le Monde. Vous l'avez lue comme moi, envoyez-moi la référence, merci.

La rue le 1er mai

Ce billet est écrit le matin du 1er mai. Trois défilés sont prévus aujourd'hui à Paris : le défilé des syndicats, historiquement fondé. Le rassemblement du Front National. La vraie fête du travail, de Nicolas Sarkozy.

Martine Aubry déclare : le président de la république joue la provocation, et lorsqu'on provoque on risque de créer des incidents.

Un lecteur du journal Le Monde évoque les émeutes d'extrême droite du 6 février 1934.

La conclusion de l'article de Wikipedia sur le 6 février 34 est la suivante :

Après le 6 février, la droite parlementaire commence à durcir son discours et à se rapprocher de l'extrême droite. Plusieurs de ses leaders perdent confiance dans les institutions parlementaires. Cette droitisation s'accélère après 1936, avec le Front populaire   et la guerre d'Espagne..

Pour l'extrême droite, le 6 février représente une occasion manquée de renverser le régime, occasion qui ne se retrouvera qu’en 1940. La déception qu’ont suscitée les ligues conduit à la radicalisation de certains qui se tournent alors vers le fascisme ou le nazisme.

Le « duel » du 2 mai 2012

Tous les médias, toute l'opinion sont mobilisés, haletants : quel sera le score du duel des deux candidats le 2 mai à la télévision ? Hollande a-t-il manqué de « courage » en refusant les autres débats demandés par son concurrent ?

Je trouve que l'on remonte ainsi à une conception du débat proche de celle des duels de chevalerie au moyen âge, des duels pour l'honneur jusqu'à une période récente, ou des affrontements d'homme à homme dans les western. Le corps est engagé, à la vie à la mort, face à la lance du chevalier, à l'épée de l'adversaire ou au colt du cow boy. Il faut avoir des tripes, faire preuve de « courage ». J'ai toujours été étonné devant cette conception du « jugement de Dieu », qui remplacerait le débat et l'argumentation. D'autant plus que, dans les western, c'est toujours le bon qui dégaine le premier, alors qu'en réalité... A la fin de la joute, l'un des chevaliers était mort. Là, les sondages vont désigner le vainqueur...

3 Dieu et la science

C'est le titre du numéro Hors série 48, avril 2012, de la revue La Recherche.

Titre de l’éditorial : la science n'a pas besoin de dieux.

J'ajouterais volontiers : Dieu n'a pas besoin de la science. Les théories scientifiques (de l'ordre du rationnel) n'ont pas besoin de l'hypothèse de l'existence de Dieu. Mais réciproquement, aucune théorie scientifique ne pourra démontrer que Dieu existe ou n'existe pas. Ce sont deux champs distincts.

Il demeure que, aujourd'hui comme toujours les croyances, au nom de leur croyance, tentent d'empiéter sur la science : la propagande intégriste contre la théorie de l'évolution se développe. Dans certaines écoles des USA on doit même enseigner la « thèse » du dessein intelligent (une volonté supérieure préside à notre évolution) au même titre que les théories de Darwin.

Quelques articles ou extraits de ce numéro de La Recherche (que vous trouverez en bibliothèque) :

Un gros problème, en vous assénant quelques extraits d'une argumentation construite, je pratique la méthode d'affirmation sans réflexion que je reproche aux créationnistes. Si cela vous intéresse, Il faut que vous lisiez l'ensemble des articles, sans vous limiter à mes citations.

Une définition : le dessein intelligent est une théorie créationniste prétendant que la complexité du vivant résulte d'une intelligence supérieure. Elle est portée par le Discovery Institute, think tank conservateur américain.

Le créationnisme revient sous les habits de la science : les créationnistes actuels voient dans la théorie de l'évolution une hypothèse comme une autre, à laquelle on peut substituer une lecture finaliste (et guidée par une volonté supérieure) des phénomène.[...] Cette idéologie gagne du terrain, notamment chez les républicains américains et dans certains pays musulmans.

Le réveil de l'obscurantisme :analyse de l'histoire des idées, avec, en 1644, le tournant philosophique de l'énoncé du postulat d'objectivité par Descartes : les sciences doivent se concentrer sur le « comment » et non sur le « pourquoi » des phénomènes.

[...]

Darwin,mal enseigné en France

Longtemps laissée de coté, la théorie de l'évolution n'est enseignée en France que depuis les année 1980. Elle est souvent présentée à part au lieu de servir à expliquer chaque phénomène et chaque structure biologique. Il est urgent de former les professeurs à l'enseignement des mécanismes de l'évolution pour éviter l'emprise potentielle des créationnistes.

[...]

De nouvelles conceptions du monde

Un Dieu, un Univers, un début, une fin, une espèce élue. La vision monothéiste qui a profondément marqué les pays occidentaux entretient l'idée d'unicité. Une idée que la science moderne, élaborée essentiellement dans cette région du monde, a longtemps semblé soutenir. Toutefois les avancées récentes de la physique comme de la biologie conduisent à des descriptions scientifiques du monde très différentes. Ainsi, plutôt que l'idée d'un big bang initial, les théories cosmologiques sont de plus en plus nombreuses à ne pas prévoir d'origine à l'Univers. Celui-ci ne serait pas unique, mais perdu dans une multitude d'autres qui ne lui ressembleraient même pas (multivers). Quant au vivant son fonctionnement reposerait pour grande part sur le hasard, permanent, des interactions moléculaires au sein des cellules.

Un bouleversement de pensée, en quelques phrases. On considère souvent les recherches sur le big bang comme des recherches sur la naissance de l'Univers. Actuellement, les conceptions en vigueur dans la communauté scientifique sont que le big bang permet d'expliquer l'évolution de l'univers à ses tout début, mais pas à son début. La notion d'origine, de début n'a pas de sens. Il n'y a pas, dans les conceptions scientifiques actuelles, d'instant 0, ou du moins rien ne permet de l'expliquer. De même que la question « qu'y avait-il avant l'instant 0 » n'a pas de sens, puisque le temps n'existait peut-être pas, et qu'il ne peut donc y avoir d'avant et d'après. L'idée selon laquelle la matière est née, comme cela, à partir de rien, n'est plus la plus probable.

Au secours : je pense que mon ami BW, en lisant cela, va m'écrire que j'ai mal compris. Je publierai sa réaction dans le prochain numéro...

Même bouleversement de la pensée pour l'hypothèse des univers multiples (multivers). Il ne s'agit pas du tout de la recherche de planètes analogues à la Terre, sur lesquelles pourraient exister des formes de vie analogues à la notre. Il s'agit d'un bouleversement selon lequel, en plus de notre propre univers avec ses planètes, ses galaxies, existeraient de nombreux autres univers, avec des lois physiques différentes. Hypothèse de pensée fascinante, mais dont pour l'instant aucune observation ne peut conforter la réalité, puisque ces univers sont par hypothèse à part, différents du nôtre.

Ce qui m'a frappé dans l'article est que, dépassant la théorie du « un » on explore maintenant l'hypothèse du multiple.

[...]

4 Ce que parler veut dire

En classant les papiers sur mon bureau, je retrouve un article intitulé « La chasse aux perroquets, ébauche d'un dictionnaire des idées reçues et formules absurdes employées par les médias », Max Dorra, Le Monde, 13 juillet 2008.

J'avais à l'époque donné plusieurs citations de ce texte dans [alerte], mais comme vous avez oublié et moi aussi...

L’État est trop dépensier : artifice de présentation culpabilisant, destiné à faire accepter les réductions des crédits alloués à la santé, l'éducation nationale, la recherche, la culture. Depuis 2008, le discours s'est précisé : si nous ne réduisons pas les crédits des services publics et de « l'assistanat », la France sera dans la situation de la Grèce.

Politiquement correct : formulation en provenance des États-Unis visant à tourner en dérision tout énoncé progressiste, antiraciste, féministe, etc. Poncif particulièrement insidieux à qui il est urgent de tordre le cou.

Intellectuels : coupeurs de cheveux en quatre. Aurait sans doute qualifié ceux qui, il y a quelques siècles, en dépit de tout bon sens, et contre une opinion unanime, doutaient que la Terre fût plate.

A relire cet article je constate que, en 2008, le thème de l'assistanat (destiné à gommer le mot solidarité) n'était pas encore très présent dans le débat.

5 Ouvertures

Rubrique actualisée pour chaque numéro de [alerte]

Réflexions pour les présidentielles : Fondation Jean Jaurès

Extraits de la lettre 479 du 19 avril 2012 de la Fondation Jean Jaurès

Trois articles pour nourrir notre réflexion :

Les assistés de la France d'en haut sont-il « intouchables »

Les plus favorisés sont aussi assistés que les autres. La leçon d’assistanat donnée à la France d’en-bas est moralement inacceptable et politiquement risquée. Un point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

L'article rassemble de façon structurée et argumentée des faits dont nous avons une connaissance éparse, et revient sur la distinction « assistance / solidarité ».

Pour les économistes, l'immigration n'est pas un problème

Sur cette question de l’impact économique de l’immigration, le « bon sens » se trouve donc pris en défaut. Les contributions des économistes sont sans équivoque et unanimes : l’immigration ne représente pas un coût pour l’économie française. Il ne faut pas pour autant en conclure qu’elle pourrait constituer la solution face aux problèmes des économies vieillissantes. Les véritables enjeux de l’immigration ne se situent donc pas dans le champ économique. Ils se situent dans le champ politique et identitaire.

Les travaux convergents de nombreux économistes montrent que l'immigration n'est pas un coût pour l'économie française, mais qui le croira ? La conviction du fait que l'immigration ruine la France est si ancrée dans l'idéologie dominante qu'elle ne relève plus de la conviction rationnelle. Comment convaincre ?

Les mots pour le dire

Enquête sur les représentations de l'immigration chez les électeurs de gauche.

Des éléments de réponse à la question précédente.

Délinquance, justice et autres questions de société

Le site de Laurent Mucchielli.

Tout est bon sur ce site, y a rien à jeter. Voir en particulier le bilan de la politique judiciaire du quinquennat Sarkozy, dressé par l'Union Syndicale des Magistrats, syndicat considéré généralement comme « modéré ».

La lecture de la table des matières permet de se faire une idée du contenu. Là encore, on trouve rassemblés des éléments dont chacun de nous avait une connaissance éparse. La charge est lourde, l'abaissement de la justice a été féroce durant le quinquennat.

Citation du site de Laurent Mucchielli :

Intitulé « 2007-2012 : les heures sombres », le bilan de la politique de Nicolas Sarkozy dressé par l'Union Syndicale des Magistrats (USM) est proprement accablant. Et l'USM est un syndicat plus que modéré. C'est dire si le désaveu est fort pour le président de la République sortant. Ce bilan s’articule autour de 7 chapitres :

- Chapitre 1 : Une magistrature sous pression (Un CSM repris en main ; Un parquet caporalisé ; Une discipline instrumentalisée).

- Chapitre 2 : Des lois générales visant à restreindre le pouvoir d’appréciation du Juge (La loi « secret-défense », la Justice aveuglée ; La loi « protection des sources des journalistes, le secret piétiné ; La loi « citoyens assesseurs », une défiance assumée).

- Chapitre 3 : Des lois pénales mal ficelées, sans cesse amendées ou modifiées (la loi sur les peines planchers ; la loi pénitentiaire ; collégialité ou suppression de l’instruction ? ; Justice des mineurs).

- Chapitre 4 : Des lois civiles sans cohérence (La réforme des affaires familiales ; Une réforme des tutelles incompréhensible).

- Chapitre 5 : La mauvaise gestion des figures imposées (La réforme des soins sans consentement ; La réforme de la garde à vue).

- Chapitre 6 : De bonnes idées mal appliquées (La réforme de la carte judiciaire ; Le « bug Cassiopée »).

- Chapitre 7 : Une gestion des ressources humaines désastreuses (Les errements de la lutte contre la souffrance au travail ; La réforme de l’évaluation).

Pour une lecture plus approfondie, consulter le site de l'USM

Il s'agit bien de l'Union syndicale de magistrats, usuellement étiquetée comme modérée, et pas du Syndicat de la Magistrature, usuellement étiqueté comme gauchiste par la droite. C'est dire...

Radio, ouvrez grand vos oreilles

Une exposition, au musée des Arts et Métiers à Paris, jusqu'au 2 septembre 2012.

Il me semble que rarement au fil de l'histoire des sciences et des techniques auront été aussi liés dans le temps les évolutions des connaissances scientifiques (formalisation des lois de l'électromagnétisme par Maxwell), des technologies (cohéreur de Branly, cristal de galène, lampes électroniques, transistor et microprocesseur) et l'évolution des pratiques sociales : réseaux de radio-amateurs, appel du 18 juin et usage de la radio pendant la résistance, développement des usages individuels avec le poste à transistors, évènements de mai 68 et salut les copains, radios libres, radio à la demande, webradio ouvrant à des pratiques nouvelles de création artistique

A des degrés divers, selon notre âge, ,nous avons été parties prenantes de ces évolutions.

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Fin de [alerte] N° 92