[alerte] N° 61 - JM Bérard - 29 avril 2011

Sommaire du numéro 61

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* Faits divers

* Gaz de schiste, suite du feuilleton

* Planète à vendre

* Proposition de réflexion : d'où sourd la parole ?

* Réactions de certains de vous

* Tribune libre spéciale amitié : Côte d'Ivoire

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* Faits divers

Une actrice célèbre est retrouvée morte dans sa piscine. Spéculations sur sa vie, les causes de sa mort, on attend impatiemment les résultats de l'autopsie. Je trouve que l'on mélange tout. Une actrice a un rôle public dans son métier. Je ne vois pas en quoi le fait qu'elle se soit montrée dans des films autorise à spéculer sur sa vie et sa mort. Cela ne fait pas à mon avis partie du contrat d'artiste. Il ne nous livre pas sa vie, il nous livre le résultat de son travail.

Une femme, quatre de ses enfants sont assassinés, leurs corps sont retrouvés sous la dalle du garage. C'est épouvantable. Mais je ne vois absolument pas la portée générale de ce fait divers. En quoi doit-il faire la une des journaux et des radios ? Cela dit, je trouve que Nicolas Sarkozy vieillit : il n'a pas encore exigé de loi créant des peines plus sévères pour ceux qui enterrent les gens qu'ils tuent sous la dalle du garage.

Depuis trois mois, la baisse du nombre de morts sur la route, qui était spectaculaire depuis quelques années, est à nouveau sur une mauvaise tendance. C'est un « fait divers » de portée générale. On en parle peu. Des centaines de morts, cinq personnes sous une dalle, les morts de la route ne font pas le poids. La majorité de droite a voté une loi rendant plus facile la récupération des points de permis, sous prétexte qu'il faut cesser d'embêter les français. (Authentique.) Un conducteur meurtrier en état de récidive d'excès de vitesse ou de conduite sous l'effet d'alcool ou de stupéfiants reste un bon français qu'il ne faut pas embêter. Enfin bon, un peu quand même : on peut tolérer l'alcool, mais le cannabis, faut voir...

Un prince épouse la femme avec laquelle il vit depuis huit ans. La cérémonie va se conclure par un baiser, « profond » en public sur le balcon du palais, annoncent les « journalistes » spécialisés. Il y a une époque où la nuit de noces des rois devait être observée par tout un tas de gens, pour être sûr que l'héritier ne serait pas un « bâtard ». Les anglais sont sans doute mal informés : est-ce par un baiser que sera conçu l'héritier du trône ? Étrange voyeurisme, où ce baiser profond donnera la sensation à chacun de participer au plaisir du couple. Acteurs, princes, même sort : ayant une fonction publique, vous appartenez au public.

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* Gaz de schiste, suite du feuilleton

Dans le numéro 60 de [alerte] le feuilleton s'arrêtait au moment où l'opinion, mais aussi la classe politique française, avaient pris conscience des dangers considérables (en particulier pour les nappes phréatiques) des forages visant à extraire les gaz et huiles de schiste. On avait même appris que des députés, UMP d'une part et Socialistes d'autre part allaient déposer un projet de loi interdisant ces forages.

J'avais, à juste titre, quelques doutes.

Le premier ministre s'est saisi de la question, a nommé un comité d'experts qui a rendu en un temps record (six semaines) un rapport sur cette question complexe : il y a en France une réserve considérable de gaz de schistes dont il serait nuisible de se priver. Ce serait dommageable pour l'économie nationale et pour l'emploi. (Je caricature : on aura du travail, mais plus d'eau à boire du fait de la pollution.) Il faut donc procéder à des sondages expérimentaux, pour mettre au point une technique sans danger. Encore une fois, vive la France : nos centrales nucléaires sont sures, alors qu'ailleurs elles explosent. Et nos forages ne pollueront pas les réserves d'eau, alors que aux USA et au Canada ils les détruisent.

En France, nous avons non seulement des gaz de schistes, mais aussi des idées. Lesquelles ? On verra bien. L'urgent est de ne pas renoncer à ces réserves considérables. Nous sommes dans une civilisation du pétrole, nous ne savons faire que cela, fonçons. Détruisons les ressources vitales, au lieu d'investir dans la recherche sur les énergies renouvelables.

Selon Le Monde le débat à l'assemblée nationale sur les projets de loi visant à interdire l'exploitation des gaz de schiste aura lieu le 10 mai. Suspense insoutenable : des projets de loi pour interdire, un rapport pour autoriser sous conditions. Je me demande qui va gagner. Dans les deux cas les pétroliers sont prêts : si les forages sont autorisés, ils auront obtenu satisfaction. Et sil les forages sont interdits, ils demanderont à l’État des indemnités considérables, car on annulera les permis qu'on leur avait accordés. Pile je gagne, face tu perds.

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* Planète à vendre

C'est le titre d'un documentaire diffusé le 19 avril 2011 à 20h40 sur Arte. Je n'ai pas essayé, je ne sais pas si l'on peut encore le télécharger. Si vous pouvez le voir...

Je suis, dans ce genre de documentaires, toujours abattu et effaré par le cynisme sans limite des dirigeants de sociétés : notre but n'est pas de nourrir la planète, de préserver l'environnement. Notre but est de pouvoir dire à nos actionnaires que nous avons fait fructifier leur argent, avec des rapports élevés, sans aucune exigence éthique sur la façon de faire.

Pour résumer en quelques mots ce documentaire dense. Des capitaux indiens, arabes, français, et autres, gérés par des sociétés « dynamiques » s'investissent massivement dans les terres agricoles de pays en Amérique du Sud, en Afrique, en Europe de l'Est.

Cela est-il pour ces pays une source considérable de développement ? Pas du tout. Les gouvernements du Paraguay, d’Éthiopie n'ont pas les moyens d'être exigeants, et « louent » pour 99 ans, à des prix dérisoires, les terres aux sociétés internationales. En général pas d'autre contrepartie : ces grandes sociétés n'ont pas à construire des écoles, des routes, des réseaux internet. Elles ne s'engagent pas à embaucher de la main d’œuvre locale, ni à céder une partie de la production agricole à la population locale

On voit ainsi des paysans locaux spoliés, contraints de quitter leurs terres, qui ne pourront plus élever le petit troupeau qui nourrissait leur famille. Pendant ce temps, la grande société cultive, par des moyens mécaniques de grande ampleur (peu de main d’œuvre locale) et en employant des pesticides et des OGM, des produits sans utilité pour la population du pays dont elles exploitent les terres. « Notre but est que nos clients aient un bon revenu ; le soja que nous produisons est mis sur le marché international ; pour quoi faire ? Cela ne nous concerne pas. » Paysans locaux ruinés, rejoignant les bidonvilles. On peut supposer aussi que ce mode d'exploitation épuisera la terre en peu de temps. Peu importe : entre temps, les capitaux investis auront rapporté beaucoup.

Si j'avais inventé tout cela, je penserais délirer un peu. Mais non, c'est vrai.

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* Proposition de réflexion : d'où sourd la parole ?

L'une de vous a longuement enseigné à l'institut des sourds à Paris. Elle soutenait sa pratique d'enseignante par un travail de PI (pédagogie institutionnelle), en particulier avec Françoise Dolto. Elle m'a communiqué deux textes rendant compte d'une partie de ce travail.

Quelques extraits de l'un des deux textes.

Faits et gestes : d’où sourd la parole

(Je suis nommée enseignante à l'institut des jeunes sourds). La question qui d’emblée se posait à moi était comment communiquer avec les élèves, comment leur apprendre à parler. On me répondait : il faut leur apprendre à articuler, il faut les démutiser ; moi qui croyais que parler c’était communiquer !

[...]

Au moment où je suis nommée professeure en 1972, la Langue des Signes Française (LSF) était encore strictement interdite dans l’enseignement. Il faudra attendre les années quatre-vingts pour que la lutte des sourds fasse reconnaître la LSF comme langue et 2005 pour que cela s’inscrive dans la loi.

[...]

Revenons en 1983. En dix ans, dans mes classes, j’avais eu l’occasion de mesurer l’étendue du désastre provoqué par l’absence d’une langue maternelle dans le jeune âge des élèves sourds. Qu’ils n’écrivent pas bien en français n’était que le haut de l’iceberg. En dessous, il y avait comme un non-ancrage à ce qui nous fait humain. Il leur manquait un moyen sûr pour exprimer l’intimité la plus intime. Leur identité ne semblait pas assise sur des représentations claires. Que d’énergie engloutie à construire sur du sable quelque chose qui ne pouvait tenir, en l’absence de ce qui est fondamental : la transmission des valeurs vitales des parents par l’intermédiaire de la langue.

[...]

Si j’ai tant aimé mon métier c’est pour avoir été témoin, de temps en temps, de l’éclosion de cette chose là : le sens de l’écrit, l’appétit de la lecture ou le déclic vis-à-vis des mathématiques et de leur logique.

[...]

J’ose affirmer que, plus que jamais, au vu de la population qui est accueillie dans les instituts de jeunes sourds, une pédagogie spécialisée, dès la petite enfance, est sans cesse à inventer.

[...]

Pourquoi l’institution ne ferait-elle pas un travail de prévention, non seulement vis-à-vis des troubles relationnels parents-enfants mais aussi par rapport à la non-appétence pour les acquisitions scolaires, qui tienne compte des réussites rapportées par ceux qui pratiquent la PI ainsi que des recommandations faites par Françoise Dolto ?

Oui, bon, je ne sais pas si cette question est d'actualité au moment où le gouvernement s'attache, me semble-t-il, à détruire, avec un cynisme froid, l'idée d'une école pour tous. Heureusement, certains résistent encore.

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* Réactions de certains de vous

Je suis de plus en plus persuadé qu'il n'y a pas de guerre juste et que nos interventions en Libye et en Côte d'Ivoire sont plus dangereuses que libératrices. Merci de nous alerter et éclairer.

J'avais écrit dans le numéro 60 de [alerte] que je commençais à me poser des questions sur les interventions françaises en Côte d'Ivoire et en Libye, que j'avais initialement tendance à trouver justes. Sujet de dissertation pour le baccalauréat : y a-t-il des guerres justes ? Il me semble que la guerre des alliés contre les nazis était juste, mais fallait-il bombarder les populations de Dresde, Hiroshima et Nagasaki ?

Quand je pense que ce tyran de Khadafi était reçu en grande pompe par la République française et dressait sa tente dans les jardins de la république en 2007 ! ! ! Quelle dérision  ! ! ! Heureusement, il n'a pas acheté les beaux rafales de M. Dassault... autrement il bombarderait son peuple avec...

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* Tribune libre spéciale amitié : Côte d'Ivoire

Deux amis proches sont très liés à la Côte d'Ivoire et me communiquent leur analyse de la situation.

Je l'ai déjà dit, je connais mal la situation en Côte d'Ivoire. Les événements récents montrent que Ouattara n'est pas le chevalier sans peur et sans reproche que la presse nous a présenté au début. Mais j'ai toujours tendance à penser que le concept « d'ivoirité » de Gbagbo semble assez proche du racisme.

Cette tribune est destinée à susciter le débat.

COUSU DE FIL BLANC SUR NOIR

Au premier tour des élections présidentielles, le conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a joué pleinement son rôle, en annonçant les résultats définitifs, sans contestation.

Au deuxième tour des élections du 28 novembre 2010, c’est la Commission électorale indépendante (CEI) qui annonce les résultats sortis des urnes, après que les ambassadeurs de France et des États-Unis aient sommé son président de les rendre publics, avec leurs soutiens et au QG de Ouattara, avant de les transmettre au conseil constitutionnel .Ces résultats ont été alors considérés comme définitifs (par qui ?) alors que le conseil constitutionnel ne s’était pas encore prononcé.

Dans quel état de droit peut-on griller la priorité à une assemblée de la République chargée de valider les chiffres issus des urnes ?

A partir de ce seul fait, on pouvait s’attendre au pire. Ce n’était plus qu’une question de temps pour avoir Gbagbo à l’usure.

Mais revenons en arrière, en 2002 plus précisément. Le scénario qui aboutira à l’arrestation de Laurent Gbagbo venait de se mettre en marche.

Gbagbo est en visite officielle en Italie lorsqu’un coup d’état militaire éclate, avec Guillaume Soro porte paroles d’un groupe de rebelles armés, basés au Burkina Fasso. La diplomatie française propose immédiatement à Gbagbo de se réfugier en France ! Celui-ci décline l’invitation et rentre dans son pays. Première déstabilisation ratée.

Par la suite, au lieu de respecter les accords de défense qui existent depuis la décolonisation entre les deux pays, la licorne (armée française) dit qu’elle stoppe l’avancée des rebelles et coupe le pays en deux. Elle prend le prétexte d’une « bavure » de l’armée ivoirienne, tuant neuf militaires français, pour détruire au sol l’aviation de la Côte d’Ivoire, sans l’ombre d’un jugement ni même d’une réprobation. Il est vrai qu’on n’est pas en guerre et que la vengeance est un plat qui ne se mange pas seulement froid !

Le coup d’État échoue, Guillaume Soro, devenu chef des rebelles non seulement n’est pas arrêté mais est convoqué par Paris à négocier un poste de ministre avec le président ivoirien, les accords de Linas-Marcoussis, au nom de la réconciliation nationale. Ces mêmes rebelles deviennent les « forces nouvelles »(2002) puis aujourd’hui les « forces républicaines », avant de finir par être nommées par la communauté internationale les « forces de Ouattara ».

Vous souvenez-vous de ce que le président Charles de Gaulle a fait au chef du commando de l’attentat raté du petit Clamart, Jean Bastien-Thiry en 1962 ?

Quoiqu’il en soit, Gbagbo est chargé d’organiser la prochaine élection. Dans une démocratie, il est en effet nécessaire de définir les règles du jeu à un moment ou à un autre. Le Président négocie donc directement avec le chef des rebelles (accords de Ouagadougou) la réunification du pays, le désarmement des rebelles et l’organisation des élections. Il le nomme premier ministre.

Puis les élections arrivent. Qui avons–nous en présence ? Nous ne parlerons pas de Bédié, le père de l’« ivoirité » qui quelques années plus tôt avait lancé un mandat d’arrêt international contre Ouattara et qui lui donnera ses voix au deuxième tour !

Ouattara a fait une carrière à l’international après des études supérieures aux Etats-Unis, tantôt FMI, tantôt BCAO, puis premier ministre en Côte d’Ivoire, avec une épouse française qui gère les propriétés de deux anciens présidents F. Houphouët Boigny et O. Bongo. Vous imaginez les relations qu’on peut se faire dans ces milieux ? Les petits services qu’on peut se rendre entre amis ? En réactivant son carnet d’adresses, on a vite fait de constituer des commissions indépendantes et des communautés internationales acquises à sa cause !

C’est où la Côte d’Ivoire ? T’occupe ! Signe là. La licorne te dira où frapper !

De l’autre côté, Gbagbo est professeur d’histoire à l’université d’Abidjan, et son épouse Simone est député, tous deux dans l’opposition, sur le terrain depuis quarante ans. Là, on n’est pas dans la jet-set ! Gbagbo parle aux Ivoiriens depuis toujours, il est comme eux à souffrir de l’état de son pays. Ses appuis sont dans la rue. D’emblée on comprend que le combat est inégal, et qu’il faudra faire fort non pas pour éliminer des hommes, mais pour tuer des idées.

D’un côté un désir de pouvoir à établir par les armes. Depuis quand un candidat a-t-il besoin d’une armée pour se présenter aux élections ?

De l’autre côté un désir de pouvoir, pour que la Côte d’Ivoire retrouve son indépendance vis-à-vis de la France. Alors là, rien ne va plus ! Une rivalité ivoiro-ivoirienne, n’est pas intéressante à démêler. Mais si on touche aux énormes intérêts financiers de la France en Côte d’Ivoire : Bouygues, Bolloré pour les plus connus.

La France connaît le moindre centimètre - carré de sa colonie où il fait si bon vivre. Un ministre français n’a-t-il pas dit aux Français installés en Côte d’Ivoire : Rentrez en « métropole » si vous pouvez ! La force licorne n’était donc pas là pour assurer leur sécurité ? D’ailleurs comment pourrait –on rapatrier 12000 personnes avec bagages sans faire un pont aérien comme pourrait encore le dire Pasqua !?

Par contre, la licorne en prenant l’aéroport d’Abidjan pouvait faire débarquer toutes les armes nécessaires à s’interposer pacifiquement entre deux belligérants ! On n’est pas sans savoir que les chars militaires français ne sont jamais partis de ce pays depuis que Houphouët Boigny s’en servait de rempart contre sa propre armée qui aurait risqué de le déposer.

Dans quel autre pays, a-t-on fermé les banques sans préavis pour que la population ne puisse plus s’alimenter ? Où a-t-on fait l’embargo des médicaments pour que les malades meurent sans autre forme de procès ? Quel autre démocrate aime autant son peuple au point de l’étrangler de toutes les manières possibles ?

Mais pourquoi Gbabgo ne s’est-il pas rendu ? Vous vous imaginez légitime à faire votre travail, et signant malgré tout votre reddition ? Vous croyez, que persuadé d’être engagé dans un processus historique d’indépendance, vous pouvez vous en laver les mains comme si vous n’aviez fait que jouer aux dés à être président avec votre ancien copain de classe ? Vous croyez que la vie des Ivoiriens vaudrait encore d’être vécue si vous aviez lâché le morceau ? Vous ne croyez pas que cela pourrait être une certaine idée de la liberté qui vous fait tenir, au lieu de fuir vous mettre à l’abri ?

Même si Gbagbo n’est qu’un des passeurs qui jalonnent toute l’histoire des indépendances, ne pouvons-nous pas être légitimement inquiets pour sa vie et celle de ses proches ? Nous voilà, réduits à espérer que sa liquidation physique soit suffisamment contraire aux intérêts de son adversaire, et de ses partenaires.

Comme l’a dit un Ivoirien interviewé dans les décombres d’Abidjan : « je suis fier de Gbagbo et de sa résistance ».On pourrait ajouter que monsieur Gbagbo a eu une haute idée de sa fonction, qu’il a eu une vision à long terme du bien être de son pays, inspirée sans aucun doute par ses connaissances historiques .

Il nous reste à souhaiter qu’après avoir voulu nous faire croire qu’il s’agissait d’un conflit chrétiens-musulmans, puis le nord contre le sud, on ne rajoute pas une dernière touche qui consisterait en une opposition entre le rationnel du FMI et la sorcellerie féminine à laquelle ce président aurait succombé !!

En attendant d’avoir des nouvelles, on peut être sûr que les affaires vont reprendre : il faudra reconstruire la capitale et ça tombe bien parce que Bouygues est installé en Côte d’Ivoire et qu’outre le BTP, il a aussi l’eau, l’électricité et le téléphone, il faudra rouvrir les banques pour pouvoir consentir des prêts et réapprovisionner les pharmacies. Ah vraiment rien de tel qu’une petite guerre pour relancer l’économie !

Qui va payer ? Fin de la tribune libre

Bon d'accord, l'expression tribune libre témoigne d'une étrange conception de la liberté. J'appelle tribune libre ce qui n'est pas conforme à ce que je pense... La dictature de JM B dans [alerte] n'est pas loin ! Mais bon, après tout, c'est ma lettre.

Fin de [alerte] N° 61