1 Au fil des jours,
des lectures et des navigations
Micro-crédit
L'économiste bangladais Mohammed
Yunus a obtenu le prix Nobel de la paix 2006 pour ses travaux et ses
réalisations sur le micro-crédit.
Caroline Fourest publie dans
Le Monde du 7 novembre 2008 un article intitulé "Mon microcrédit ne
connait pas la crise".
Rappelons le principe : des ONG
sérieuses et implantées sur le terrain collectent, en parlant directement aux
personnes concernées, des projets susceptibles d'être soutenus par un
micro-crédit. Exemple : une femme péruvienne a le projet de monter un atelier de
couture et a besoin de 575 dollars pour acheter une machine à coudre. Des
personnes comme vous et moi consultent la liste des projets et prêtent un peu
d'argent, par exemple 25 dollars. (Je ne connais pas le taux de change ce matin,
mais en gros c'est 20 euros). En très peu de temps, grâce à plusieurs petits
prêteurs, la dame péruvienne reçoit l'argent prêté, achète sa machine à coudre
et gagne sa vie avec son atelier de couture. En général, et avec une très grande
fiabilité, les prêteurs sont remboursés en un an.
Caroline Fourest cite le site
qu'elle utilise pour connaitre les projets et prêter de l'argent :
www.kiva.org désolé c'est en
anglais.
C'est en français. Je ne sais pas
pourquoi cette institution a jugé utile de parsemer son site de jeux de mots
vaseux, mais, selon mes amis, c'est très sérieux.
Ce qu'écrit Caroline Fourest est
si juste, à mon avis, que j'en cite quelques lignes :
"Il existe un
monde où l'économie est au service de l'émancipation et non de l'aliénation, où
le crédit coule à flots. On compte même plus de prêteurs que d'emprunteurs. Un
monde où l'économie virtuelle est au service de l'économie réelle, des
entrepreneurs, et où l'on ne prête qu'aux pauvres. [...]
Loin de ce monde où ceux qui
voulaient importer les subprimes cherchent maintenant des boucs émissaires pour
éviter l'autocritique, loin de ce monde où l'on peut se dire socialiste à
l'international mais continuer à liquider la puissance publique et à déréguler
le marché du travail au plan national, loin de ce monde où les ultralibéraux
traitent déjà de protectionnistes ceux qui souhaitent simplement réhabiliter
l'état protecteur, [...] loin de ce monde où certains disent vouloir refonder
le capitalisme quand ils ne veulent que le corriger, où d'autres disent vouloir
l'abattre au lieu de contribuer à le refonder pour de vrai, loin de ce monde ou
de ses postures obligées, il existe un autre monde. Celui d'une microéconomie
solidaire. Elle ne pourra jamais remplacer la macro économie, mais l'histoire de
son utopie devenue réalité contient quelques leçons à méditer."
La pensée continue de régresser,
avec, en France, le populisme impulsif et immédiat de N. Sarkozy et le navrant
vide de réflexion collective du coté du parti socialiste.
Quelques lumières dans le
brouillard : l'élection de Obama, non pas parce qu'il est métis, mais parce
qu'il est universitaire et semble réhabiliter un peu la pensée. Il a déjà
annoncé qu'il soutiendrait la recherche en physique fondamentale, alors même que
cette recherche n'a pas de retombée économique prévisible.
Et surtout, les de plus en plus
nombreuses actions d'associations, blogs, clubs de réflexion, organisations
collectives face à des situations précises. Que cent fleurs...
Remarque de vocabulaire :
les ultralibéraux, malgré l'effondrement de l'économie qu'ils ont mise en œuvre,
continuent de marquer les esprits. Leur thèse principale est : "le problème, ce
n'est pas l'économie, c'est l'état". Même si actuellement tout prouve le
contraire et tout montre le besoin d'état, ils persistent. Et, du coup, le mot
"réglementer" fait peur. Même C. Fourest dit "réguler". J'ai même lu un article
réclamant une "régulation forte et contraignante", pour éviter de dire
"réglementation".
Un expert du climat appelle à un
sursaut de l'homme
Dans l'article ainsi titré, paru
dans un numéro du Monde dont j'ai égaré la date, Laurent Carpentier
recueille les propos du glaciologue Claude Lorius, premier français à recevoir
le prix "Blue Planet" "l'une des plus prestigieuses récompenses internationales
dans le domaine de l'environnement. "
Quelques extraits :
- Vous (C. Lorius) aves été le
premier (avec deux autres scientifiques) à établir un lien expérimental entre
changement climatique et concentration de gaz à effet de serre. Est-ce
réversible ?
- Honnêtement je suis très
pessimiste. [...] Il est difficile de dire si on a dépassé les limites mais il
est évident qu'on va subir un réchauffement. On prévoit d'ici la fin du siècle
un bond climatique qui pourrait être équivalent à celui que la planète a franchi
en dix mille ans. [...] Nous avons démontré, en analysant les bulles d'air
emprisonnées dans la glace, que c'est désormais l'homme (et non les cycles
climatiques) qui, en multipliant les gaz à effet de serre, a accéléré un
cycle de réchauffement sur un très court terme. [...] Les paysages vont changer,
les glaciers vont fondre, la liste des impacts est impressionnante. [...] Nous
aurons des catastrophes, des cataclysmes, des guerres, mais l'homme sera
toujours là. [...] L'impact humain ne concerne pas seulement le climat.
L'occupation des sols, l'utilisation des ressources, la gestion de nos déchets
sont autant d'agressions à la planète qui relèvent de l'homme et le menacent.
- Si l'homme est responsable,
gardien de cette terre, quels moyens a-t-il de la sauver ?
- Je ne sais pas, et c'est là que
réside mon pessimisme. [...] Le développement durable est une notion à laquelle
je ne crois plus. On ne peut maitriser le développement. Et pour qu'il soit
durable il faudrait que l'on soit à un état d'équilibre, or cet équilibre
n'existe pas. [..] Je pensais que les hommes politiques, les citoyens pouvaient
changer les choses. J'étais confiant dans leur capacité à trouver une solution.
Aujourd'hui je ne le suis plus, sauf à espérer un sursaut inattendu de
l'homme".
Hubert Reeves pense que
l'existence de l'espèce humaine est menacée. Lorius ne le pense pas. L'un est
astrophysicien, l'autre glaciologue. Ils ne sont donc ni l'un ni l'autre
spécialistes de la survie de l'espèce. On peut donc, en attendant, continuer à
produire des 4x4 pour ne pas mettre les ouvriers du secteur automobile au
chômage.
Il est vrai que les choix ne sont
pas simples, entre le présent immédiat et l'avenir, lointain par définition. La
différence tout de même avec le pari de Pascal est que, pour ce qui est des
évolutions de la planète, on a maintenant quelques études scientifiques avérées
et objet d'un consensus. Alors que pour l'existence de Dieu, c'est vraiment un
pari.
******
3 Citations et
réactions de vous tous
Vie et mort
* Message de l'un de vous
"Je lis ta lettre ; j'ai vu ton
papier sur la mort : je conseille donc une saine (et drôle) lecture "Les
intermittences de la mort " de Jorge Saramago (immense écrivain portugais) qui
nous renvoie à nos craintes.
Amitiés "
* Message de l'une de vous
"La toussaint a accentué l'absence de Maman, je m'interroge,
incinération ou inhumation, pour
moi?"
Croire à
l'épreuve du doute
* Contribution de
l'une de
vous
Une note de lecture
du livre
CROIRE A
L’EPREUVE DU DOUTE
de Sophie
de Mijolla-Mellor, Les
Editions de l’Atelier/Editions Ouvrières, Paris,
2008
"Le doute peut-il être qualifié de religieux au sens où il
habiterait la croyance et la soutiendrait en la hantant de sa force négative ?
Ou bien est-il par essence pathologique, extérieur à la foi qu’il viendrait
attaquer pour tenter d’en détruire les remparts ?" S. de Mijolla-Mellor.
Je peux vous envoyer l'article, trop long pour
le reproduire ici, trop "calé" pour que je le résume.
Un ami m'aide à créer un blog où je pourrais
déposer tous ces textes. Il a beaucoup travaillé, (merci, C.) moi pas encore,
donc pas de blog pour
l'instant.
Les liens entre
nous