Lettre [alerte] - 1er juin 2008
Par Jean-Michel Bérard le dimanche 1 juin 2008, 18:28 - Lien permanent
"Le groupe CLARIS s’est constitué lors du dernier trimestre de l’année 2001, à partir de quatre constats :
1- Le débat public a désormais érigé la question de l’« insécurité » en priorité nationale. La question centrale dans ce débat est celle de la délinquance juvénile et des « quartiers sensibles ».
2- Ce débat public est essentiellement animé par des hommes politiques, des journalistes, des syndicats de policiers, des marchands de sécurité privée, des essayistes divers. Mais on n’y entend guère la parole des chercheurs professionnels et indépendants (universitaires, chercheurs au CNRS), ni celle des professionnels de terrain (magistrats, policiers et gendarmes de terrain, éducateurs, psychologues, responsables associatifs, animateurs, etc.)."
En page d'accueil, le 1er juin 2008, une analyse détaillée de la mise en place récente du passeport biométrique. Un tout petit extrait : "C’est pourquoi la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés a considéré que ce dispositif était susceptible de porter gravement atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée, raison pour laquelle elle demandait à ce qu’il fasse l’objet d’un véritable débat démocratique dans le cadre du Parlement." (Demande non satisfaite)
Le blog contient de nombreux autres articles, en particulier sur la vidéo surveillance et des études précises montrant son efficacité fantasmatique et son inefficacité réelle.
Préserver l'avenir de l'espèce humaine
Hubert Reeves, sur France-Inter.
"On dit souvent qu'il faut préserver l'environnement, ou sauver la planète, mais là n'est pas du tout la question. Au fil des millions d'années, la planète a connu de nombreuses évolutions, des espèces ont disparu, d'autres ont subsisté, d'autres sont apparues. Dans les modifications dues aux bouleversements actuels (climat, biodiversité), des espèces subsisteront, sans aucun doute. Simplement, l'espèce humaine est la moins bien préparée à ces évolutions. La question n'est donc pas de sauver l'environnement, mais de préserver une possibilité de survie pour l'espèce humaine."
Dit par Hubert Reeves cela devient lumineux, mais j'avoue que je ne l'avais jamais compris aussi clairement. On parle souvent de la défense de l'environnement comme d'une espèce de truc idéaliste et militant, alors que c'est une question de survie.
Au passage la journaliste demande à H. Reeves si les études sur le Big Bang permettent de confirmer ou d'infirmer l'existence de Dieu. Réponse catégorique : ni l'un ni l'autre, car ce sont des questions qui n'appartiennent pas au même champ.
J'aurais très envie de recopier ici en entier l'entretien avec l'économiste Jeffrey Sachs paru dans l'hebdomadaire "Le Monde 2" daté du 31 mai 2008. Après tout, vous pouvez le lire... Intertitre : "Aujourd'hui nous infligeons des dommages sans précédent à notre environnement et nous voulons avoir une croissance de 5% par an comme si de rien n'était. Or 5% par an revient à doubler en 14 ans, ce qui est évidemment impossible". Extrait : "La Terre est proche du point de rupture, menacée par la croissance, la surpopulation et les désastres écologiques".
Cristaux, paillettes et grains de sable.
Jean-Claude Ameisen. Président du comité d’éthique de l’Inserm et professeur d’immunologie à l’Université Paris 7 - Faculté de médecine Xavier Bichat.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/index.php?emission_id=14
- Légiférer sur l'exception, moyen d'imposer la règle c'est-à-dire le droit de chacun au soulagement de la douleur et à l'accompagnement. Or actuellement la règle n'est pas appliquée, bien que la loi existe [question subsidiaire : un droit non explicitement "opposable" n'est pas un droit ? Actuellement, le seul moyen d'être sûr de bénéficier de soins palliatifs, c'est de proclamer devant la TV qu'on demande un suicide assisté]. "Envisager l'interruption de la vie dans le cas où l'accompagnement ne serait pas optimal est une forme d'abandon"
- La fin de vie n'est pas du ressort de la seule médecine (le médecin peut affirmer le caractère incurable, le choix d'utiliser ou non les substances létales relève de l'ultime liberté de la personne. Dans les pays où la loi l'autorise, 50% de ceux à qui elles sont fournies ne les utilisent pas)
- Le désastre est que 350 000 personnes en France meurent chaque année à l'hôpital dont 70 à 80% sans soulagement de leurs symptômes. Le parquet intente une action au moindre soupçon d'euthanasie active, mais jamais quand le droit aux soins palliatifs n'est pas appliqué. 70% des personnes meurent, en France, à l'hôpital, et souvent dans la solitude, 30% en Suède, 20% en Hollande. Mourir en société ou dans un lieu d'isolement ? C'est la première priorité. Vivre jusqu'au bout parmi les autres. "Envoyer quelqu'un ailleurs, c'est déjà lui dire qu'il n'est plus là."