Lettre [alerte] - 2 avril 2008

Lors de sa publication cette lettre ne comportait pas de plan.

Vous faites partie d'une liste de 14 amis, constituée de façon purement arbitraire,  dont je pense que peut-être mes préoccupations sur l'avenir de la démocratie et l'état de la société  (que ça ! ...) peuvent les intéresser.
Les messages sont repérés par [alerte] dans l'objet, ce qui vous permet de ne pas les lire. Vous pouvez aussi sans problème me demander d'être rayé de la liste.
Réactions ou contributions bienvenues. Diffusion libre et bienvenue. JM Bérard
 
Alerte :
 
J'hésite toujours à signer des pétitions ou à en proposer à la signature ; il est parfois difficile de savoir qui les sous-tend, ou même qui les manipule.
Dans la continuité des entretiens sur l'économie proposés dans ma précédente lettre (Exposé de Bernard Maris en particulier) j'ai (sans être économiste) l'intime conviction que le système financier international tourne en roue libre, selon sa propre logique, sans plus avoir en perspective l'être humain. Cela aboutit en outre à des situations de crise, et au fait que, finalement, comme récemment aux USA, c'est l'Etat (le contribuable) qui doit combler les dettes du privé, pour éviter des catastrophes encore plus graves. (Privatisation des profits, socialisation des pertes, selon l'adage bien connu, dont le cynisme tranquille semble pourtant s'imposer à tous).
Un groupe d'économistes européens, préoccupés, comme beaucoup, par cette situation, propose que, dans une première étape, on abolisse les dispositions du traité de Lisbonne qui interdisent toute atteinte à la libre circulation des capitaux. Cela permettrait de  contrôler un peu les capitaux spéculatifs.
Une pétition circule dans plusieurs pays d'Europe. En France cette pétition est soutenue par les média suivants : Le Monde Diplomatique, L'Humanité, Politis et l'émission de Daniel Mermet "Là-bas si j'y suis".
Je ne sais si vous souhaiterez la signer, et la faire connaitre. Je serais également heureux de connaitre vos réserves si vous en avez, car je ne suis pas très bon connaisseur de ce domaine.
 
 
Au fil des lectures et des navigations :
 
- Le site "La vie des idées" propose une réflexion sur le rôle de l'intellectuel dans la production du savoir, en comparant les projets des encyclopédies en ligne Wikipedia et Citizendium.
 
 
- A qui se fier ? Un article du journal "Le Monde" du 27 mars 2008 signé Anne Michel indique que quatre grandes banques mutualistes sont soupçonnées par la Direction de la Concurrence d'entente illicite pour avoir empêché leurs clients (mutualistes...) de renégocier à la baisse les taux d'intérêts de leurs emprunts immobiliers. Certes, il y a présomption d'innocence, et peut-être ces soupçons réjouissent-ils les grandes banques privées. Cela dit, l'article ajoute que les six grands réseaux mutualistes avaient été condamnés en 2000 à de fortes  amendes pour atteinte à la concurrence. L'article ne précise pas si les banques privées ont été l'objet de sanctions analogues.
 
- Existe-t-il un droit à la mort ? Article de B. Beignier, professeur de droit, dans le journal "Le Monde" le 27 mars 2008.
"Il y aura toujours des situations dramatiques, comme celle de Chantal Sébire. Il y aura toujours des exceptions. La question est de savoir si une exception justifie de poser un principe. L'autre question est de savoir si un principe interdit des exceptions. ... Le suicide n'est pas un droit, c'est une liberté civile. Selon une récente jurisprudence du conseil d'état, le suicide est une  liberté personnelle  ... (Dans l'affaire Humbert, le ministère public s'était abstenu de poursuivre les auteurs d'un délit pourtant caractérisé). Où se trouve l'hypocrisie ? Dans l'extrême prudence du droit qui estime que la loi ne peut pas justifier un acte de mort, mais qui considère aussi que certains actes échappent à la sanction ordinaire de la loi, faite pour punir de vrais criminels ? Ou dans la revendication d'un droit de tuer qui pourra, sous couvert de commisération, dissimuler d'autres sentiments, d'autres pulsions inavouées ?"
 
Citations et réactions :
 
- Signalé par l'un des membres de la liste : Le livre noir du libéralisme, Pierre Larrouturou, préface de Michel Rocard, éditions du Rocher.
 
- Marchons vers un avenir radieux : selon G. Berry, professeur au collège de France, éminente autorité en informatique, un groupe de chercheurs en informatique vient de montrer que, en utilisant les réseaux (intelligemment, bien sûr... ), on peut prendre le contrôle des logiciels qui pilotent 50% des pacemakers de la planète, accélérer ou ralentir leur rythme ou les arrêter. Enfin une bonne nouvelle : on arrive à une possibilité de guerre propre, sans dépenses d'armements et sans dommages collatéraux, où, tel le mandarin chinois de la fable, on peut tuer en appuyant sur un bouton sans voir sa victime. On n'est plus, heureusement à l'époque où l'invention  de l'arbalète avait posé des problèmes éthiques compte tenu de son caractère excessivement meurtrier, et surtout de l'absence de risque pour l'arbalétrier, au contraire des chevaliers des tournois. Finies les hésitations du moyen-âge obscurantiste, marchons vers l'avenir radieux de la technologie.