[alerte] - JM Bérard - 4 décembre 2017

[alerte] - JM Bérard 4 décembre 2017

Partage

Pacifisme : concert le 12 décembre 2017

Musique : Bach and Breakfest 11 février et 18 mars 2018

Cuisine : le veau à cuisson lente

Lecture

Certaines vies ne méritent pas d'être vécues ?

Ce que parler veut dire

Au fil des jours

Redoublement : ministre intellectuellement rigoureux, ou démagogue ?

Orthographe

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Fin de la lettre du 4 décembre 2017

[alerte] - JM Bérard 4 décembre 2017

jean-michel.berard xx orange.fr

Table des matières

 

 

 

Toutes mes excuses pour la typographie fantaisiste de ce message. Cela ira mieux, je pense, la prochaine fois.

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Pacifisme : concert le 12 décembre 2017

Reçu de l’un de vous, CB : tes articles pacifistes, après notre chemin sur la trace des mutins de 17 et avant notre prochain projet qui passe par Gentioux m’appellent à te signaler le concert pour l’Union Pacifiste le 12 décembre à 20 heures au théâtre Trévise, 14 rue Trévise 75009 Paris,
Réservation 0612255285 ou editomusiques@wanadoo.fr

Tarifs : 22 € - 17 € (65 ans et +) 12 € chômeurs (ses) jeunes, 2 € RSA, http://www.edito-musiques.com/

Vous avez vu, bien que n’utilisant pas l’écriture inclusive j’ai respecté la volonté de l’auteur en affichant chômeurs (ses). Ma lettre fait vraiment preuve d’une grande ouverture d’esprit :-)

Musique : Bach and Breakfest 11 février et 18 mars 2018

Ce 3 décembre 2017 la matinée « Bach and Breakfest » était consacrée à la cantate BWV 47, L’humilité, de Jean-Sébastien Bach. (Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden, celui qui la ramène doit être rappelé à ses limites, traduction très libre JM B de celui qui s’élève lui-même doit être abaissé.) Un enchantement. Dans l’amphithéâtre, 450 personnes. Deux « passeurs » musiciens aux pratiques de haut niveau nous accompagnent, nous guident, aiguisent notre acuité d’écoute, de sensation, de partage. En trente minutes ils parviennent, avec un art et une expérience consommés, à faire que tout l’amphi chante le choral de la cantate. (Bon d’accord, je pense que la quasi-totalité des personnes qui étaient là pratiquent régulièrement le chant.) Puis le concert permet de gouter l’intégrale de la cantate, avec un chœur, un orchestre, deux solistes… et l’amphi. Jubilation extrême : la musique est superbe, et nous ne sommes pas de simples consommateurs.

Ces matinées s’appellent Bach and Breakfest, mais le Breakfest n’est hélas pas du tout à la hauteur de Bach. La musique proprement dite commence à 11 heures.

Ces matinées sont organisées par le Centre de Musique de Chambre de Paris, salle Cortot, école normale de musique de Paris.

Pour l’année en cours, il y a trois séances. La première était hier 3 décembre 2017, les prochaines sont le 11 février et le 18 mars 2018 à 11 heures (arriver assez en avance) salle Cortot 78 rue Cardinet. Si j’habitais la région parisienne je mettrais cela en numéro 1 de mes priorités. Ah bon ? Cela tombe bien j’habite la région parisienne. Ces dates sont déjà marquées sur mon carnet.

Cuisine : le veau à cuisson lente

Le résultat est délicieux et tout à fait surprenant.

Acheter un rôti de veau non apprêté (pas de barde), évidemment de préférence bio ou label rouge ou quelque chose comme cela pour savoir à peu près ce que l’on mange.

Faire dorer le rôti des deux cotés, par exemple à la poêle avec un peu de beurre et d’huile. Sortir le rôti et le laisser refroidir. Puis le mettre au four non préchauffé, à 80 °C pendant 2 h 30 minutes. (Évidemment penser par ailleurs à un accompagnement d’ognons, de légumes, etc. en adaptant les temps de cuisson.)

Le résultat est tout à fait étonnant : savoureux, fondant, tendre, le veau n’a plus du tout l’aspect de veau : c’est devenu de la viande rouge, par je ne sais quel phénomène physique. Un étonnement, un régal.

Bon, je sais, sur le plan écologique ce n’est pas génial de manger du bœuf, très couteux en ressources naturelles. Par ailleurs il vaudrait mieux réduire notre consommation de viande. Mais bon… Je ne fais pas tous les jours du veau à cuisson lente et c’est vraiment un régal.

Lecture

Je suis toujours dans le plaisir de la lecture des romans de Mankell et d’Indridasen. En ce moment, « Les morts de la Saint Jean », Mankell. Toujours aussi délectable.

L’un de vous, PC, m’écrit

Merci pour tes conseils de lecture, voici deux suggestions que m’inspirent tes dernières lettres. Un peu de poésie d’abord : "Les délices de Tokyo" de Durian Sukégawa en Livre de Poche. Un plaisir pur. Pour poursuivre le débat sur le pacifisme et la vie politique et sociale avant la Première Guerre mondiale, je t’invite à relire "Les Thibault" de Roger Martin du Gard, tu y redécouvriras la complexité d’une époque que tu as un peu trop caricaturée.

Merci. Je n’ai pas lu encore « Les délices de Tokyo ». Quant à Roger Martin du Gard, je le relirais volontiers, cela me rappellerait de très vieux souvenirs, mais ma mauvaise vue fait que je peux difficilement lire des livres. Je lis très bien sur l’écran de mon téléphone portable rétroéclairé, mais cette œuvre considérable n’est pas disponible sur Kindle. Il n’y a que des fiches de lecture d’Universalis, que j’ai achetées et lues, merci à PC.

Par ailleurs j’ai laissé à contrecœur, pour ne pas censurer un ami que j’estime, la dernière phrase de PC mais je trouve un peu délicat que l’on me dise que j’ai caricaturé la vie politique et sociale avant la guerre de 14-18 sans que l’on justifie ce propos. Je conviens volontiers du fait que ma culture historique est celle d’un autodidacte, qui plus est un peu de parti pris, mais justement, le débat serait utile. Il est difficile de tenir un débat fondé sur des affirmations sans arguments.

Certaines vies ne méritent pas d’être vécues ?

Reçu de l’une de vous, am

Je retrouve dans mon fouillis de documents divers, cette citation de Mme Anthonioz de Gaulle que j’avais notée lors d’une interview à la radio il y a fort longtemps :

« Je ne crois pas que les camps de concentration soient derrière nous ; selon la doctrine d’Hitler, certaines vies ne méritaient pas d’être vécues… Quand la sélection par la performance économique est poussée à son extrême, nous ne somme pas loin du même résultat ».

Elle était avant sa disparition, présidente « ATD Quart Monde »

Allons allons, qui de nos jours aurait l’idée de mépriser les pauvres ?

Ce que parler veut dire

Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées. Goebbels

Je trouve dans Le Monde du 22 novembre 2017 toute une étude sur le fait que « portée par les progrès de l’intelligence artificielle et du traitement du langage naturel la voix s’impose comme la nouvelle interface pour atteindre l’univers numérique. » Étrange titre : la voix, pas la parole, pas le langage. Esquive assimilant le signal au sens. Certes, dans une partie de cette étude, Nicolas Demaisieux met en valeur le fait qu’aucun appareil « assistant intelligent » n’est capable de tenir une conversation. Pour l’instant la technologie ne sait pas reconnaitre l’humour ou le sarcasme, elle ne perçoit pas nos intentions. Pour l’instant, dit-il. Il me semble que c’est consubstantiel à la nature de l’être humain et à sa liberté de pensée, mais Demaisieux pense que c’est « pour l’instant. »

J’ai aussi souvent attiré votre attention sur un point qui ne fait pas l’objet de cette étude du journal et dont de nombreux chercheurs (j’en ai parlé lorsqu’ils ont publié des articles) ont souligné les dangers. L’utilisation des big data, des bases de données massives, fait que l’on traite actuellement le langage en s’appuyant sur ces bases de données. Ainsi la traduction automatique, dont on souligne les progrès spectaculaires, ne s’appuie plus sur un lexique, sur une analyse sémantique, sur une analyse grammaticale : en fouillant dans les gigantesques bases de données on cherche ce qui apparait le plus souvent comme proche de ce que l’on veut dire. (Je vous assure, je ne crois pas exagérer, en tout cas cela préoccupe certains chercheurs.) Du coup, on ne travaille plus sur le sens, mais sur la probabilité de ressemblance. Ce qui est la mort du sens, la mort de la rigueur scientifique. Que se passe-t-il si, dans les données massives collectées dans le monde entier, le mot « liberté » a une connotation négative ? Je simplifie sans doute à outrance, mais il me semble que cet usage sans distance des données massives tend finalement à remplacer la raison par l’opinion dominante dans la majorité. Bien sûr, ces doutes s’étendent à d’autres domaines que la traduction automatique : ainsi, comment peut-on, en utilisant des big datas, faire le partage entre concomitance et causalité ? Il me semble que l’usage des big datas peut permettre de faire apparaitre des liens, des corrélations passées inaperçues, peut ouvrir des pistes de recherche, mais je ne crois que l’on aurait bien tort de donner aux résultats ainsi obtenus valeur de preuve.

Au fil des jours

Redoublement : ministre intellectuellement rigoureux, ou démagogue ?

Depuis quelque temps (je pense que c’était sous Najat Vallaud Belkacem, tant honnie des conservateurs) les redoublements sont fortement limités. Pourquoi cela ? Parce que la façon dont on le pratique en France est inutile et même nuisible aux élèves. En France, la majorité des enseignants ne pratiquent pas une pédagogie différenciée. (Pas tous, une majorité.) Outre qu’il est fortement dévalorisant pour l’élève et a des conséquences sur une grande partie de sa future scolarité, le redoublement n’apporte pas aux élèves un soutien spécifique, on refait ce que l’on a fait l’année d’avant. Dans plusieurs pays (je sais, il est difficile de comparer les systèmes éducatifs) le mot redoublement n’existe pas, on ne comprend pas ce que cela veut dire. Simplement la limitation des redoublements a été vécue par des parents et des enseignants comme une marque de laxisme. Il fallait y remettre bon ordre : le ministre Blanquer n’est pas laxiste. (Si je libérais un peu mes vannes, je dirais que le redoublement est l’outil idéal pour garder le pouvoir sur les enfants : c’est comme Zazie, je veux être institutrice pour faire chier les mômes.)

Extrait de la revue en ligne « Le café pédagogique» :

Le redoublement pourra désormais être décidé par le chef d’établissement ou le conseil des maitres. C’est le sens d’un projet de décret examiné en commission le 29 novembre 2017. Le texte applique les déclarations du ministre en mai dernier. Alors que toutes les études démontrent l’inutilité ou la nuisance du redoublement, à coup sûr au primaire, JM Blanquer a décidé de passer outre. Déjà fâché avec de nombreux chercheurs, le ministre "scientifique" a-t-il décidé d’oublier la recherche ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/30112017Article636476242491734198.aspx

 

Je ne reprends pas les arguments de cet excellent article.

Le paradoxe est effectivement le ministre a toujours déclaré vouloir s’appuyer sur les résultats de la recherche scientifique. Il apparait de plus en plus qu’il a de la recherche scientifique la conception scientiste du XIXe siècle : est scientifique ce qui se fonde sur les méthodes expérimentales de la physique. Il n’y a donc pas à tenir compte des recherches nombreuses et convergentes, par exemple de sociologues, qui montrent que le redoublement n’a pas d’utilité dans la formation des élèves.

Qu’importe, cela plait aux parents et à certains professeurs.

Documents à votre disposition

Grâce à Chris Boissin, magicien à la fois de ma mémoire et de la mémoire de mon ordinateur, j’ai à nouveau accès à un espace que j’avais créé pour mettre à disposition divers documents (textes, photos). Je n’ai recherché aucune cohérence, ces documents sont là parce qu’ils me semblent pouvoir vous intéresser. Flânez, cliquez. Je pense que dans des moments de détente vous pouvez trouver ici de quoi vous régaler.

https://drive.google.com/drive/folders/0B_Wky0_FwW1tekd3aXNsOEpwVk0

J’ai essayé tous les documents, cela fonctionne. Pour certains documents un message s’affiche « un petit problème est survenu » (petit problème, petit dessert, petite piqure… Quelle est l’unité de mesure ? Quel est le degré à partir duquel un problème est grand ?) il suffit de cliquer sur télécharger comme le propose le message. J’ai retrouvé avec plaisir des documents dont j’avais un peu oublié l’existence. Je constate que malheureusement je n’ai pas suivi mes propres conseils : beaucoup de documents ne sont pas datés, le nom de l’auteur manque sur certains.

Orthographe

Ce texte est écrit dans l’orthographe recommandée 1990 en suivant, si je n’ai pas fait d’erreur, les recommandations du logiciel « Le Robert Correcteur ».

http ://www.orthographe-recommandee.info/

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour savoir les raisons du départ ! Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard XX orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent le contenu de la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http ://alerte.entre-soi.info

Fin de la lettre du 4 décembre 2017