[alerte] - JM Bérard - 19 avril 2016

Sommaire

Souvent homme varie, bien fol

C'est à vous

Pour notre plaisir, échanger, partager

Films et spectacles

Bulletin quotidien

En attente : une exposition perturbante

En attente : un livre important

Un peu de sciences

Des émissions de radio

Mathématiques et nature : c'est trop beau !

Vulgarisation scientifique : vous n'allez pas nous parler encore de la néphroïde !

Humour au second degré : le journal Le Monde

Fonds culturel

Lettre alerte

Le nuage de [alerte]

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Fin

Souvent homme varie, bien fol...

J'avais annoncé une suspension de la lettre [alerte] et toc, me revoilà. J'avais pensé pendant tout un temps me limiter à décrire les initiatives « de base » dont vous êtes les acteurs et à parler de vulgarisation scientifique ; ce n'est pas le cas dans la lettre d'aujourd'hui ! Bon, la vérité est que ne pas écrire la lettre me prive. Le problème auquel je me heurte est celui du choix : je voudrais échanger avec vous sur les choses à partager, les initiatives locales, les évolutions de la science, la nature fort décevante et inquiétante de la situation en France, la destruction de la planète, la montée de l'intolérance, mes réflexions personnelles presque philosophiques sur la Vérité et la transmission... C'est trop, il faut faire des choix que je ne souhaite pas à faire. Donc de temps en temps je sature lorsque la pile de journaux ou de livres en attente pour la lettre [alerte] monte trop haut sur mon bureau.

C'est à vous

Je voudrais dans cette rubrique signaler les actions locales auxquelles vous participez. Peu de réponses à mon appel. En attendant rappelez-vous le film Demain et l'émission sur France inter Secrets de campagne tous les jours de semaine à 12h30.

Reçu de deux de vous : l'association « Les marteaux du jardin » agit à Saint Malo

L'association Les marteaux du jardin a pour objet la création de jardins partagés en ville ainsi que la mise en place d'activités de jardinage, bricolage, formation, conseil, à partir de matériaux recyclés. Elle souhaite favoriser la création de liens sociaux et le « faire soi-même » auprès des habitants de Saint-Malo. […] Un projet de jardin partagé est conçu, construit et cultivé collectivement par les habitants d'un quartier. La récolte des fruits, légumes, herbes aromatiques et médicinales est ouverte et partagée entre tous. L'entretien est assuré par toute le personne motivée, sans engagement formel. Il est effectué selon des techniques respectueuses de l'environnement (par exemple agroécologie, permaculture) et les intrants chimiques y sont proscrits.

Cette association a de nombreux partenaires, dont plusieurs autres associations.

Le blog de l'association http://les-marteaux-du-jardin.blogspot.fr//

sur facebook https://www.facebook.com/marteauxdujardin

***

Saint-Malo est un beau port de mer, comme on sait

http://chansonsdemarins.com/index.php?param1=MA00139.php

cliquer sur le carré de gauche en dessous de « écouter la chanson ».

Pour notre plaisir, échanger, partager

Films et spectacles

Oui, je vous parle à nouveau du film « Demain » qui montre tout un ensemble de pratiques « non conventionnelles » dans l'agriculture, l'éducation, la création d'un espace urbain à partir d'un bidonville (voir en ce moment des articles d'urbanistes sur la « jungle » de Calais), l'économie de proximité, les méthodes de gestion démocratique... Certains de vous me l'ont déjà dit : il faut regarder tout cela avec esprit critique, on ne montre que le « bon » coté des choses... Moi, ce film m'emplit de joie à chaque fois que je le vois. Il est vrai que, chez nous, le poids de l'idéologie est si fort que tout ce qui ne vise pas à mieux faire fonctionner l'économie et la finance libérales est considéré comme suspect ou farfelu a priori.

J'ai beaucoup aimé L'avenir, avec Isabelle Huppert. Je ne pense pas qu'on puisse en parler sans aplatir complètement toutes les perspectives qu’il ouvre. SI j'ai le temps, j'irai le revoir.

J'ai beaucoup aimé « Mustang », vie et répression morale de cinq jeunes sœurs turques. Une fin optimiste, dit la critique. Je ne sais pas.

J'ai beaucoup aimé « Fatima », mise en scène d'une femme maghrébine qui fait des ménages pour vivre avec ses deux filles, l'une révoltée, l'autre qui commence ses études de médecine. Je craignais un film gnangnan et bisounours, en fait (bien que je connaisse très mal la vie des ces personnes) cela m'a semblé très juste et émouvant.

J'ai aimé « Merci patron », comme il se doit ! C'est le film qui a suscité semble t il le mouvement Nuit Debout place de la république et ailleurs. Très amusant par sa façon de prendre à revers une grande société et un grand homme d'affaires. Analyse politique un peu courte, mais ce n'est pas grave. Vive l'arme de la dérision.

J'ai beaucoup aimé le concert des Chorales Le panier chantant et Voces latinas.

J'ai beaucoup aimé tous mes médecins qui, lors des visites de routine programmées m'ont tous trouvé en pleine forme. En quoi cela a-t-il sa place dans cette rubrique spectacles ? En rien. Je voulais juste le caser quelque part discrètement.

Bulletin quotidien

Je me suis abonné à la « Newsletter » quotidienne de Télérama. Je ne sais pas s'il faut être abonné à la revue pour recevoir la lettre. Un quotidien culturel, sociétal qui ouvre sur des secteurs pas forcément couverts par d'autres sites. Je trouve que cela enrichit utilement mon champ de vision.

Ce vendredi 15 4 2016 l'un des articles propose dix idées pour un week-end cool et festif, concerts, spectacles, cafés, restaurants auxquels on n'aurait pas forcément pensé.

Ce lundi 18 4 2015 un entretien avec Jacques Villeglé, dont les œuvres sont actuellement exposées à Paris : « Faire des affiches après la guerre c'était lutter contre l'esprit de Vichy » Je vous donne le lien, je ne sais si vous pouvez y accéder en n'étant pas abonné à la revue, dites-le-moi.

http://www.telerama.fr/sortir/jacques-villegle-faire-des-affiches-apres-la-guerre-c-etait-lutter-contrer-l-esprit-de-vichy,141021.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20160418

En attente : une exposition perturbante

À la Cité des Sciences à Paris une exposition (jusqu'au 6 novembre 2016, Mental désordre ) tente de faire comprendre « la folie par l'expérience » : simulations, déformations d'images, interaction avec le dispositif nous mettent en situation de percevoir le monde un peu comme le font les autistes, les déprimés ; les phobiques... Je ne tiens pas à y aller seul, cela doit secouer un peu, mais je n'ai trouvé personne avec qui y aller : cela secoue, et puis ce ne sont pas forcément des réactions à partager avec quelqu'un par besoin de se rassurer, quitte à lui faire porter le poids...

En attente : un livre important

Paul Jorion, Le dernier qui s'en va éteint la lumière, essai sur l'extinction de l'humanité. Fayard, 19 euros. « Le genre humain se découvre, à sa très grande surprise, au bord de l'extinction. À cette menace il ne réagit que mollement en tentant de manière dérisoire de dégager un bénéfice commercial de toute tentative de réponse. » Je l'ai acheté, pas encore lu. Ces temps-ci il y a un peu trop de livres que j'achète sans avoir le temps de les lire. En feuilletant on capte au vol des affirmations fortes, contraires à notre sens commun, clairement exposées, soigneusement étayées.

Un peu de sciences

Mais non, ne zappez pas. Au contraire des célèbres Étienne Klein et Hubert Reeves je suis un vulgarisateur totalement méconnu mais pas mauvais quand même.:. :-)

Des émissions de radio :

Vous savez que presque toujours on peut écouter ces émissions même en dehors de l'heure de diffusion.

La tête au carré, Mathieu Vidard chaque jour de semaine sur France Inter de 14h à 15h.

Sur les épaules de Darwin Jean-Claude Ameisen France inter le samedi à 11h.


 

La marche des sciences, France culture le jeudi de 16h à 17h. Site franceculture.fr auteure Aurélie Luneau. J'ai parlé quelques minutes avec cette dame, cette émission d'histoire des sciences semble fort importante, et pourtant à mon grand regret, alors que cela aurait dû faire partie de mon travail, je ne l'ai jamais écoutée. Bon je m'y mets tout de suite en différé. Présentation sur le site : Une plongée dans l'histoire des sciences, un voyage dans le temps entre hier et demain. De l'origine de la matière vivante aux dernières stations orbitales,

On voyage entre hier et demain mais c'est une vraie émission ! Dans Alice aux pays des merveilles la reine distribue de la confiture un jour sur deux, hier et demain. Mais on sait bien que le présent a valeur d'éternité, le tout est de savoir le vivre.

Exemples de ce que l'on peut écouter sur le site :

Émile Duclaux, lieutenant de Pasteur. Ou encore Cent ans d'heure d'été. http://www.franceculture.fr/emissions/la-marche-des-sciences


 

Bienvenue aux autres sources que vous pourriez me signaler.

Mathématiques et nature : c'est trop beau !

Le débat à propos de la question « Comment les mathématiques, apparaissant comme de pures création de l'esprit humain, décrivent-elles et permettent-elles d'expliquer si bien la nature ? » n'est bien sûr pas clos entre nous, sur un sujet que les philosophes et les épistémologues travaillent depuis des siècles.

N'empêche, c'est trop beau :

http://www.mymodernmet.com/profiles/blogs/colouring-book-rafael-araujo-golden-ratio#.Vv_sVEfv_rI.gmail

Merci à ceux qui m'ont signalé ce lien

Rafael Araujo’s hand-drawn Golden Ratio illustrations are a beautiful fusion of art with science.[...] Armed with nothing but a pencil, compass, ruler, and protractor he creates drawings that depict the mathematical brilliance of the natural world .

Je ne traduis pas, mon anglais est trop flou.

Vulgarisation scientifique : vous n'allez pas nous parler encore de la néphroïde !

Mais si mais si.

J'en parle à nouveau car j'ai eu l'occasion d'en parler récemment avec plusieurs personnes et que cela me pose toujours problème. La moindre réaction de votre part me serait bien utile.

La demi-néphroïde est cette courbe que l'on voit souvent (selon la position des lampes au plafond de la cuisine, pas la lumière d'un néon ni la lumière qui entre par la fenêtre) dans son bol ou dans sa tasse le matin, ou dans une bassine circulaire posée sur l'évier. Ou dans un seau (au fond du seau s'il est vide) au soleil dehors.

Vous en avez une photo sur mon nuage

https://drive.google.com/folderview?id=0B_Wky0_FwW1tekd3aXNsOEpwVk0ou sur Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9phro%C3%AFdeoù l'on voit à gauche de la photo la demi-néphroïde. (A droite, c'est juste l'ombre du bord de la tasse.)

Cela me pose problème, car il me semble qu'on est avec cette courbe au sein d'une question importante sur les méthodes de vulgarisation.

D'abord, je dis qu'on voit la courbe. En fait c'est un phénomène très courant, mais très peu l'ont vu et remarqué. On ne le voit pas car on pense qu'il s'agit d'un hasard du moment, et que l'on ne sait pas que c'est un phénomène général. On ne le voit pas car on ne le connaît pas en tant que phénomène général. Il est pourtant très fréquent.

Deuxième question, on voit dans l'article de Wikipédia qu'il s'agit d'une courbe mathématique assez complexe. Comment des mathématiques complexes et produit du cerveau humain décrivent-elles si bien un phénomène naturel banal ? Bon je sais bien, la demi-néphroïde est la caustique par réflexion d'une onde plane sur un miroir circulaire et cela s'exprime par des équations, mais justement... Voir encore de très belles photos sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Caustique

Troisième question : on s'accorde à trouver beau un coucher de soleil, un arc-en-ciel, une parhélie. Sans doute parce que cela rentre dans la liste de ce que nous a toujours présenté comme beau. La néphroîde est négligeable, pas digne d'intérêt. Cela me choque un peu : pourquoi n'aurions-nous pas un regard curieux et étonné sur ce qui nous entoure ? L'arc en ciel ou le coucher de soleil, la néphroïde, le fait que le sillage des canards est le même que celui des gros paquebots, qu'un marteau tombe à la même vitesse que l'ensemble de la lourde boite à outils, le fait qu'il y ait deux marées par jour alors que la lune ne passe qu'une fois, le fait que le riz cuise moins vite à 1600m d'altitude qu'à Paris Pourquoi ne pas s'émerveiller du fait que, de façon purement théorique Higgs avait supposé l'existence d'une nouvelle particule et Einstein fait l'hypothèse de l'existence d'ondes gravitationnelles, dont on a montré l'existence réelle bien longtemps après.

Quatrième question : lorsque j'ai parlé de la parhélie (voir photo sur mon nuage et sur Wikipédia) certains de vous m'ont dit : c'est très beau, mais pourquoi vouloir l'expliquer ? Tout simplement parce que je vois pas du tout pourquoi l'homme s'interdirait de comprendre ce qui l'entoure. Je n'aurais pas l'outrecuidance de m'avancer trop sur le terrain de la théologie que je connais fort mal et où je fais souvent des contresens. Dans la Genèse il est dit que Dieu a chassé Adam et Eve de l'Eden parce qu'ils avaient mangé le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le père dominicain Tremblay de l'université de Ottawa nous dit (2003, revue en ligne Découverte du monde biblique) « L'arbre de la connaissance du bien et du mal symboliserait donc un autre désir profond de l'humain : celui d'être en mesure de connaître tout et d'utiliser ce pouvoir de façon absolue. En ce sens, le serpent dit à la femme, en reprenant l'expression « connaître le bien et le mal », que la manducation du fruit de cet arbre les rendrait comme des dieux . Être comme un dieu, avec un pouvoir absolu, c'est-à-dire ne plus être limité par la condition humaine, c'est bien là une tentation universelle pour tout humain à toutes les époques. » Personnellement je ne peux admettre que l'Homme ait à limiter sa soif d'explication et de recherche de la connaissance, à condition que cette recherche respecte les droits humains fondamentaux : pas d'expérimentation irresponsable sur l'être humain en particulier. En revanche je partage totalement l'idée selon laquelle l'Homme est responsable des usages qu'il fait des connaissances ainsi acquises. Pour reprendre un exemple banal, Einstein n'a pas à limiter son travail lorsqu'il écrit E = mc2. En revanche tout être humain a le devoir de réfléchir aux usages qui sont faits de cette connaissance fondamentale pour fabriquer des bombes A et H. Même remarque pour toutes les découvertes actuelles en génétique.

Tout cela pour dire que expliquer l'arc-en ciel (pas facile) la parhélie ou la néphroïde n'enlèvent rien à leur beauté mais fait progresser des connaissances intéressantes en soi et que l'on pourra ensuite peut-être investir dans d'autres domaines.

Vraiment, je serais enchanté de réactions à ces questions ou à un élargissement à la question « Qu'est-ce que la vulgarisation scientifique ? »

Humour au second degré : le journal Le Monde

Les lecteurs réguliers de cette lettre et les personnes qui me connaissent dans la vie courante savent que j'affectionne l'humour au second degré, que je pratique souvent ici. Ainsi, si j'écris que j'apprécie l'action du gouvernement de gauche Hollande Valls Macron, les lecteurs qui suivent l'actualité et connaissent mes positions sur le sujet comprennent que c'est une affirmation de dérision et que je pense que ce gouvernement n'est pas à gauche. Bon, comme je vous l'ai déjà dit, c'est assez difficile à pratiquer par écrit, car je ne suis pas en face de vous, je ne connais pas vos réactions. De plus en plus souvent dans cette lettre j'ajoute « c'est pour rire » ou alors « :-) » mais c'est moins drôle car cela a l'air de supposer que vous n'avez pas compris.

Un exemple : j'ai sous les yeux le livre Kosher Humor de HR Rabinowitz. Cela me fait rire, je sais que c'est du second degré. Si je recopie, hors contexte,l'une des plaisanteries, je pourrais cependant tout à fait et à juste titre passer pour antisémite. Bon, il me semble que celle-ci n'est pas ambiguë : Un homme entre dans une librairie à New York et demande une série de volume du Talmud. Nous pouvons les commander nous les aurons dans deux mois dit le libraire. C'est trop tard, répond le client, c'est un cadeau de Noël que je veux faire à mon rabbin.

Tout cela pour dire que j'ai été stupéfait de voir le journal Le Monde pratiquer dans toute son édition du jeudi 14 avril 2016 cet humour au second degré auquel il ne nous a pas habitués.

Un titre en caractères gras barre toute la première page : « Le gouvernement renonce à réduire la part de l'énergie nucléaire, la ministre de l'environnement souhaite donner la priorité au développement des énergies renouvelables. » Second degré, évidemment : le président s'est engagé à réduire fortement la part du nucléaire dans la production d'énergie, comment la ministre de l'environnement et des lobbys industriels pourrait-elle dire le contraire ? D'autre part comment pourrait-on donner priorité au développement des renouvelables sans réduire le nucléaire, puisque le marché est déjà saturé par le nucléaire ?

En page 12, un titre sur toute la largeur de la page : « Comment mieux protéger les lanceurs d'alerte ? » On pourrait penser que c'est au premier degré : tout le monde y compris le président salue les « fuites » du Panama papers qui mettent sur la place publique les pratiques d'un grand nombre de personnes qui ne veulent pas participer à la vie de la société et tentent d'échapper à l'impôt. Mais non, l'article est au second degré : le parlement européen vient d'adopter un texte sur le secret des affaires qui, sous prétexte de protéger les entreprises contre la concurrence va en fait empêcher toute enquête sur leur fonctionnement. Dommage collatéral important : on ne pourra plus non plus exiger des sociétés une transparence sur les méthodes de traitement des données : qu'est-ce qui vient en numéro 1 d'une recherche Google, quels algorithmes traitent les données massives ? Opacité des traitements empêchant tout contrôle démocratique. Je pense que c'est une politique à courte vue : cette opacité sur les logiciels qui régissent notre vie va progressivement saper la confiance dans le numérique qui apparaîtra comme un complot de plus. Bon, second degré, on protège les lanceurs d'alerte en les empêchant d'agir. Ils ne pourront plus rien faire et seront donc effectivement totalement protégés.

En page 12 : Pédophilie, l'église s'engage à mieux écouter les victimes. Cela semble une bonne nouvelle. En fait c'est de l'humour au second degré : franchement, si j'avais été victime d'un ecclésiastique pédophile, est-ce vers l'église que je me tournerais en premier ? On sait que 80% des agressions sexuelles contre les enfants sont le fait d'un membre de la famille ou d'un proche de la famille. Faut-il dire aux enfants victimes « Confie-toi à tes parents » ? Pourquoi les médias s'en prennent-ils d'abord à l'église et à l'école ? Pour protéger la famille, car l'église et l'école ce n'est pas nous, c'est la faute aux autres... Le plus agréable médiatiquement est évidemment le cas où un enfant est agressé par un sdf, un arabe « déjà connu des services de police pour avoir volé dans un supermarché », un prisonnier en liberté conditionnelle, un malade d'un hôpital psy en permission. Déchaînement, enquêtes sur ces permissions abusives, demande de rétablissement de la perpétuité, de la castration chimique, de la peine de mort. Attention je ne dis pas du tout qu'il ne faut pas poursuivre les prêtres, les instituteurs, les sdf, les arabes, etc lorsqu'ils sont auteurs de tels faits. (20%) Mais pourquoi ne parle-t-on jamais ou rarement des 80% ?

Supplément éco : le sombre diagnostic du FMI qui prévoit une baisse de la croissance mondiale. Second degré. Le titre feint d'adopter le dogme courant selon lequel la croissance est nécessaire, alors que tout le monde sait désormais qu'une croissance toujours croissante est impossible.

Sécurité routière : alors qu'il baissait depuis Jacques Chirac le nombre de morts sur la route augmente depuis les débuts de Hollande, par absence d'une politique claire et visible concernant la sécurité routière. Le pauvre délégué interministériel à la sécurité routière en est réduit à faire appel à la responsabilité des conducteurs. Le pauvre. Second degré bien sûr : faire appel à la responsabilité des assassins de la route c'est comme faire appel à la responsabilité de fraudeurs du fisc sans prendre de sanctions.

La créativité peut-elle s'enseigner ? C'est l'un des rares titres de ce numéro qui me semble poser une vraie question. Comment faire évoluer un système éducatif encore trop fondé sur la répétition alors que les forces productives ont besoin de créativité ?

Bon, je ne sais pas si mon second degré sur le second degré vous a fait rire. Un peu trop systématique ? Quoiqu'il en soit les faits rapportés me révoltent. Revoyez tout au premier degré pour vous en convaincre.

Fonds culturel

En cherchant « À Saint-Malo beau port de mer » j'ai trouvé aussi

http://chansonsdemarins.com/index.php?page=1&limitbot=0&limittop=30&requete=grivoise&param1=resultat.php&entete=A01-grivoise.php

Pour lecteurs avertis. Mais après tout c'est aussi de la culture. Cela dit je ne me sens pas au niveau pour engager un débat sur le caractère méprisant pour les femmes de ce répertoire grivois ou paillard. Je pense que de nombreuses thèses ont été écrites au sujet de ces chansons. J'ai cherché sur le moteur « sociologie des chansons paillardes » mais n'ai rien trouvé. Avez-vous une piste ?

Tout cela, malgré la vigueur apparente du vocabulaire, reste tout de même très fantasmatique et relève moins du plaisir sexuel que du plaisir substitutif de prononcer des mots interdits. Solitude des marins en mer entre hommes pendant de longs mois. Quant aux femmes, elles faisaient tourner la maison et élevaient les enfants pendant les longues absences de leur mari. Je pense qu'elles n'étaient ni des Bécassine ni des femmes-objets. Peut-être même ceux qui chantaient en mer les chansons les plus corsées filaient-ils doux à terre.

Dernière remarque : il n'est pas étonnant que l'arrivée de la pilule ait déclenché de telles résistances « morales » et que même encore maintenant l’Église catholique romaine la réprouve. Dans ces chansons, la sanction du plaisir est souvent le fait d'avoir un enfant. Au fond ce sont des chansons de rappel à la morale !

Qu'est-ce que cela vient faire dans la lettre alerte ? C'est l'intérêt de l'internet. On cherche quelque chose et en plus on trouve autre chose. C'est pourquoi je redoute tous les dispositifs qui, à nos demandes, répondent en fonction de ce qu'ils savent déjà de nous et des goûts qu'ils nous prêtent. Cela à l'air commode, cela permet de mieux vendre, mais c'est une sévère restriction de nos centres d'intérêt.

Étonnez-vous après cette navigation imprévue au fil de l'internet que j'aie trop à dire dans la lettre ! Allons, un peu de rigueur éditoriale, cher ami. Ne divaguez pas ainsi. Peut-être mais cela serait pour moi beaucoup moins rigolo. Faut-il ainsi tout brider ?

Lettre alerte

Diffusion libre à condition de citer la source, [alerte] JM Bérard, et impérativement la date.

Le nuage de [alerte]

J’ai placé dans le nuage de [alerte] des textes et documents divers, avec le seul critère qu’ils me semblent intéressants et méritent d’être portés à votre connaissance. Cliquez, naviguez. Pour accéder au nuage cliquer sur :alerte.entre-soi.info/nuage

ou sur

https://drive.google.com/folderview?id=0B_Wky0_FwW1tekd3aXNsOEpwVk0

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m'écrire à

jean-michel.berard (x) orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte 200 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents.

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent la lettre [alerte], peuvent être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info/

Fin

de la lettre du 18 avril 2016


 

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