Assez de politique, il est temps de revenir aux choses sérieuses :-)

Un complot mené de longue date, associant les banques, de riches donateurs dont la liste est mal connue et la totalité de la presse complice a fait de Macron le centre du monde, le nouveau Messie. La lettre [alerte] a été elle-même totalement abusée, consacrant plusieurs numéros à ces débats manipulés, l'auteur de la lettre allant même jusqu'à voter Macron aux présidentielles et Mélenchon aux législatives. Ça suffit ! Il est temps de se poser enfin les vrais problèmes, ce numéro de [alerte] tente d'y contribuer. :-) Jusqu'à preuve du contraire.

Que sera dans l'avenir le clavier de notre ordinateur

Certains sont préoccupés par la généralisation du fichage d’État, par l'extension gigantesque des contrôles des échanges par les États, de la puissance inquisitrice formidable (au sens de « qui fait peur ») des traitements des bases de données massives (big data), de l'opacité croissante des modes de « raisonnement » des logiciels qui orchestrent notre vie quotidienne et pilotent notre environnement numérique, de la livraison sans condition des fichiers des élèves des établissements scolaire aux « grands » du numérique. Billevesées. :-)

Le vrai sujet d'actualité est le fait que d'importantes décisions sont à l'étude concernant le clavier de notre ordinateur, bouleversant notre vie quotidienne. Sous l'impulsion du ministère de la culture, en liaison avec de nombreuses associations d'usagers et d'organisations officielles des pays francophones, des normes sont en cours d'élaboration pour la normalisation de nos claviers.

On sait que le clavier AZERTY d'usage courant en France n'est pas normalisé : le clavier Apple n'est pas identique au clavier Microsoft. L'Association Française de Normalisation (Afnor) a donc reçu pour mission de conduire des études pour élaborer des normes concernant les claviers. Comme tout ce que fait l'Afnor, c'est un travail très sérieux : consultations, enquêtes, travail en lien avec les pays étrangers. (Bien sûr cela ne signifie pas que le clavier dont chacun de nous a l'habitude disparaitrait : les logiciels d'interface seront toujours disponibles, et pour longtemps je pense). Le choix crucial est entre un clavier AZERTY rénové et le clavier Bepo, paraît-il déjà bien connu et utilisé. Le clavier AZERTY normalisé rendrait beaucoup plus facile la saisie de certains caractères propres au français et la saisie de certains caractères d'usage courant dans des domaines précis, mathématiques entre autres. Le clavier Bepo, lui, ne ressemble pas du tout au clavier AZERTY : il est fondé sur une réorganisation de la place des lettres sur le clavier, permettant une frappe en français à la fois plus rapide et plus ergonomique (moins de tendinites…). L'usage de ce clavier nécessite bien sûr un apprentissage spécifique.

Si j'ai bien compris, mais ce n'est pas très clair, des consultations à destination de publics fortement utilisateurs du clavier sont en ce moment organisées par l'Afnor et en juillet, mais je n'en suis pas sûr, une consultation plus générale aurait lieu.

Le vrai problème du vote n'est donc pas LREM ou pas pour les législatives, c'est Bepo ou AZERTY ;

http://www.universfreebox.com/article/39442/Le-clavier-Azerty-bientot-ameliore-le-BePO-aussi

La lecture de cet article très clair est tout à fait instructive. Il est bien agréable de lire des articles aussi clairs. Conclusion : La nouvelle norme sera validée en septembre et pourra être utilisée par les fabricants mais aussi « mentionnée comme référence dans le cadre d’appels d’offres publics ou privés ».

Défense des journalistes et de l'information

Certains s'inquiètent des atteintes à la liberté de la presse dans le monde (exemple récent mais bien sûr pas du tout le seul ni le pire : le gouvernement Netanyahou en Israël semble vouloir verrouiller fortement les médias. Autre exemple : la Turquie.) En France, on se demande s'il est bien conforme à notre conception de la liberté de presse qu'un ministre (à titre personnel !!) téléphone à des journalistes pour se plaindre de la façon dont une information le concernant personnellement est traitée. On se demande si les plaintes portées par deux ministres pour fuite de documents officiels n'auront pas pour conséquence une atteinte à a protection des sources des journalistes. Billevesées. Passons aux choses sérieuses. :-)

Protection de la santé et de la dignité des journalistes

Je l'ai déjà dit, je trouve que c'est une atteinte à la santé et à a dignité de la journaliste de France 2 désormais accréditée à l’Élysée que de l'obliger, sous prétexte de vérité de l'information, à se planter devant le palais au crépuscule pour nous donner des « informations » qui ne nécessitent pas qu'elle soit postée là. (Bon, je me trompe peut-être : on l'a filmée une fois pour toutes et elle enregistre à chaque fois en studio une nouvelle bande-son ?) Imagine-t-on vraiment que de temps en temps un trole, ou le président lui-même, sort de l’Élysée pour lui glisser des scoops à l'oreille ? Même chose ces jours-ci : « à propos de l'affaire Grégory, notre correspondant est en direct devant le palais de justice. » C'est bien, la conférence de presse du procureur a eu lieu hier, la prochaine aura lieu dans quelques heures, mais ce magistrat prend de temps en temps soin de venir sur le trottoir pour glisser quelques mots au journaliste ! Ces pratiques journalistiques venues des chaines d'info en continu sont une insulte à l'intelligence.

Suggestion pour une modification de la hiérarchie des préoccupations des grilles d'info

Je vous assure, ce n'est pas par esprit antiéconomique, mais je me demande à quoi servent les bulletins d'information « en direct de la Bourse de Paris » qui scandent la grille de France Inter en plus des bulletins d'informations générales. Déjà cela me laisse rêveur : que signifie « en direct de la Bourse de Paris ? » Les échanges sont électroniques, il n'y a plus toute l'animation fébrile de la corbeille, qui rencontre-t-on à la Bourse de Paris ? Et où ? Un journaliste passe-t-il vraiment sa journée à la bourse au lieu d'être dans les prisons et les centres de rétention pour enquêter sur les problèmes qui s'y posent ? Et puis surtout il me semble que les personnes qui ont vraiment besoin de la situation de la bourse ont besoin d'informations autrement plus détaillées. Je n'imagine pas Carlos Ghosn décider des investissements de Renault et Nissan à partir des bulletins de France Inter. Et commerçant que je connais, qui spécule, modestement, entre deux clients, en temps réel toute la journée a aussi besoin d'infos plus solides. C'est clair : ces bulletins sont destinés à bien nous imbiber de l'idéologie de l'importance de la finance dans notre vie. Je suggère de supprimer ces bulletins au profit de bulletins réguliers utiles à tous donnant l'état de la pollution de l'air, de l'eau, des sols, du réchauffement climatique, des dommages causés par les produits nocifs présents dans nos aliments et de l'état du traitement des ordures ménagères. Je trouve que cela changerait un peu la physionomie de ce que « on » tient à nous dire. Si vous avez accès à Nicolas Hulot…

Dignité des victimes

Nathalie Kosciusko Morizet a été violemment agressée pendant qu'elle distribuait des tracts pour sa candidature de députée. Elle est restée inconsciente au sol pendant quinze minutes avant l'arrivée rapide des pompiers. Une chaine d'info en continu a complaisamment diffusé une vidéo (prise sans doute par un témoin) montrant NKM au sol. Beaucoup ont protesté pour cette atteinte à la dignité de la victime. Le soir, sur les chaines sérieuses, cette séquence était heureusement totalement absente.

Mais bon, il faut savoir ce que l'on veut. Les chaines d'info en continu vivent de cela, et nous les regardons. Rappelons-nous, il y a quelques années, alors que cette petite-fille d'Amérique du Sud s'enfonçait inexorablement dans la boue, sa mort a été diffusée en direct. C'est bon, ça, coco. Il est pourtant clair que ce ne serait pas diffusé si ce n'était pas regardé ! Soyons justes : les chaines d'info en continu vivent aussi du vide : un évènement grave vient de se produire, nous ne savons absolument rien mais nous allons abondamment occuper l'antenne. Et vous allez regarder.

Pour en revenir à NKM, je pense que sur un point on sous-estime le rôle de la vidéo diffusée : NKM avait été prise en charge par un secouriste compétent, elle était dans une posture techniquement parfaite de position latérale de sécurité (PLS), instructive pour tous.

Sur un autre point, je pense que l'on n'a pas été assez sévère à l'égard de la vidéo. Je sais, vous allez à nouveau faire remarquer mon mauvais esprit, mais je trouve que la vidéo s'attardait complaisamment sur les jolies jambes de la victime au sol. C'est bon, ça, coco : on filme une victime au sol sans respect de sa dignité et qui plus est on leur donne un petit coup de jolies jambes. Du beau travail de merde.

Allez, un petit coup de sérieux tout de même, le moteur de recherche Qwant

Je vous ai déjà souvent parlé du moteur de recherche Qwant et de toutes les supériorités déontologiques qu'il a sur Google. Je me suis souvent lamenté, car peu de vous l'ont choisi à la place de Google, mais cela ne sert à rien de se lamenter. À mon avis, outre ses supériorités déontologiques, Qwant est plus efficace que Google et ne présente absolument aucune difficulté d'installation ou d'usage. Qui plus est, si l'on trouve que sur telle recherche Qwant ne donne pas de résultats satisfaisants, rien n'empêche d'utiliser Google ou d'autres moteurs. Je suis donc très triste en constatant mon inefficacité à vous convaincre de l'utiliser.

Quoi qu’il en soit, même sans vouloir vous convaincre, mais juste pour l'intérêt de la séquence, reçue de l'un de vous AB :

Eric Léandri, cofondateur et président de Qwant.

L'entretien se trouve environ entre les index 34 min 10 s et 46 minutes de la bande-son.

https://www.franceinter.fr/emissions/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-27-mai-2017

Rare d'entendre un entretien économique aussi vivant et convaincant.

Les valeurs de notre société se perdent, l'individualisme règne, ma bonne dame

J'amorce par ce titre à la serpe, car j'ai à me plaindre. Il parait que dans certaines sociétés démocratiques l'espace public se partage harmonieusement entre les usagers, piétons, cyclistes, utilisateurs de deux roues à moteur, d'automobiles, d'engins roulants de toutes sortes. Ce n'est pas le cas dans les lieux que je fréquente. Les deux roues et engins de toutes sortes foncent sur les trottoirs. Les passages pour piétons, lorsque le bonhomme est vert pour les piétons, sont absolument sans effet sur les conducteurs des deux roues, à moteur ou même cyclistes. Le fait de devoir s'arrêter pour laisser passer les piétons n'a strictement plus aucune portée. Je n'appelle pas cela un partage harmonieux ! Je ne me sens pas en sécurité. On me dit que dans certains pays c'est plus clair et que les automobiles non plus ne respectent pas les feux. Mais bon au moins on le sait, alors que là on est surpris par les deux roues qui remontent sournoisement la file à toute allure.

Bon, mais à part cela, je modère aussitôt mon titre. Dire que l'individualisme règne, qu'on est dans la loi du « d'abord moi », que les jeunes ne respectent plus rien est une idée tellement reçue qu'elle apparait comme une évidence. J'essaie de ne pas croire aux évidences non documentées. Y a-t-il des études sociologiques un peu solides qui confirment cette idée reçue ? Je ne sais pas, certainement mais je ne les ai pas en mémoire, je ne les ai pas recherchées pour cet article. Y a-t-il des études sociologiques un peu sérieuses sur la chute de l'investissement individuel dans la vie associative ? Sans doute, mais je ne les ai pas en mémoire et ne les ai pas recherchées.

Ce n'est en tout cas pas à partir de mon expérience personnelle que l'on peut tirer des conclusions générales. Dans la ville où je vis, il me semble qu'il y a de très nombreuses associations, vivantes, solidaires, dynamiques, parfois pleines d'une imagination créative. Plus qu'avant, moins qu'avant ? Je ne sais pas. Il y en a beaucoup. Autour de vous aussi il y en a beaucoup. (Cf l'émission « Carnets de campagne » de Philippe Bertrand à 12 h 30 sur France Inter.) Il me semble que certaines de ces associations sont le levain du futur. (Vous ne vous êtes pas beaucoup fatigué, JM B, pour trouver une phrase d'une telle banalité !)

Personnellement je ne me sens pas non plus victime d'un manque de solidarité. Il est vrai que j'habite le 9-3 mais pas Saint-Denis. Comme j'ai des troubles d'équilibre, dès que je monte dans le bus ou le métro quelqu'un se lève pour me laisser la place. Le plus souvent ce sont de jeunes maghrébins. Je suis raciste ? Non, je constate. Et au supermarché, si j'ai l'air d'en avoir besoin, il y a toujours quelqu'un pour m'aider spontanément.

Bon, JM B, vous dites cela parce que votre état de santé vous donne l'apparence de quelqu'un qui a besoin d'aide. Peut-être. Mais je ne permettrais pas de dire que je souffre personnellement d'un manque de solidarité.

Il est intéressant de constater que certaines valeurs semblent en déclin, par exemple la propriété privée comme signe d'existence de soi. On achète parait-il sa première voiture à un âge de plus en plus avancé. Les sites de partage de voitures, d'appartements, de tout ce que l'on possède foisonnent. Bon, d'accord, c'est à double sens : c'est une solution pour contourner les impôts et faire une concurrence déloyale aux taxis, hôtels, loueurs de voitures qui eux paient des impôts et des taxes. Je ne prends pas l'uberisation comme un progrès de la solidarité.

Je voudrais cesser de transmettre des idées reçues. Il me semble que même dans cette lettre j'avais fait un article pour dénoncer l'individualisme. Comme disait Mao Tsé Toung, « Qui n'a pas fait d'enquête n'a pas droit à la parole. » Bon d'accord, mauvaise pioche, cela ne l'empêchait pas de parler en dictateur. Mais bon, je voudrais cesser de transmettre des idées reçues sans m'appuyer sur des enquêtes un peu solides et globales. On a vite fait de prendre ses propres convictions pour des vérités. Si vous avez des sources, des données, des réactions, cela m'apporterait beaucoup.

Encore une petite pique : est-on sûr que la société « d'avant » était si solidaire ?

Remarquons d'ailleurs que lorsqu'on dit « les jeunes n'ont plus de valeurs sociales », on renvoie à nouveau la faute sur les autres : les jeunes, oui, mais pas moi !

Orthographe

Ce texte est écrit dans l'orthographe recommandée 1990 en suivant, si je n'ai pas fait d'erreur, les recommandations du logiciel « Le Robert Correcteur ».

http://www.orthographe-recommandee.info/

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour savoir les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l'un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent le contenu de la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info

Fin de la lettre du 16 juin 2017