[alerte] - JM Bérard - 30 novembre 2016

[ALERTE] JM Bérard


 

Billet du 2016 11 30/30 novembre 2016

jean-michel.berard [x] orange.fr

 


 

Si vous lisez ce billet à temps : ce soir mercredi 30 novembre 2016 sur France Inter, de 20 heures à 22 heures, émission spéciale « La tête au carré », émission quotidienne de vulgarisation scientifique. Ce soir, pour le dixième anniversaire, de nombreux participants. Je suppose que l'on peut trouver un moyen de l'écouter en différé.

Orthographe

Ce billet [alerte] est écrit dans l’orthographe recommandée 1990 en suivant (sauf oubli !) les conseils de correction du dictionnaire électronique Robert.

http ://www.orthographe-recommandee.info/index.htm

Pourquoi un simple billet ?

Chacun constate, aux USA après l'élection de Donald Trump, mais aussi un peu partout, que la raison chancèle, laisse place à l'irrationnel, au mensonge, à la haine.

Quelle place dans tout cela pour la lettre [alerte] ? J'y réfléchis. Pour l’instant, je vous envoie de temps en temps un petit billet, sur un sujet qui me préoccupe, ou me touche. Sans aucun doute, du coup je laisse de coté des questions beaucoup plus cruciales, beaucoup plus importantes. Pour l'instant c'est ainsi.

Allez, pour le plaisir

* https://www.youtube.com/watch?v=sDoNU8g99lc

Gainsbourg, Gréco, il n'y a pas à choisir, les deux sont là.

* Un dessin de Vadot, humoriste belge :

2008, Barack Obama « Yes we can ».

2016 Donald Trump « Yes I fuck ».

* Un film, Swagger, en salles en ce moment

https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-20-novembre-2016

Outre le texte, une case « écoutez l'émission. »

Pour ne pas passer cela par profits et pertes

Le fichier des gens honnêtes

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/60-millions-de-francais-fiches-les-raisons-du-malaise_1846644.html

Parmi beaucoup d'autres prises de position très inquiètes de ce fichage généralisé.

Évaluation des élèves des écoles et des lycées de France en mathématiques et sciences : les élèves français en queue de peloton de tous les autres pays d'Europe sauf Chypre

On en a beaucoup parlé ces derniers jours, début décembre 2016. Parmi les nombreux articles parus à ce sujet, je vous propose la note de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'éducation nationale concernant l'enquête TIMSS CE1 :


 

Citation : L’étude internationale TIMSS 2015 mesure les performances en mathématiques et en sciences des élèves à la fin de la quatrième année de scolarité obligatoire (cours moyen 1re année pour la France). Ces élèves sont entrés en cours préparatoire en 2011.

Avec un score de 488 points en mathématiques et de 487 points en sciences, la France se situe en deçà de la moyenne internationale (500 points en mathématiques et en sciences), et de la moyenne européenne (527 points en mathématiques ; 525 points en sciences), globalement et quel que soit le domaine de contenus ou le domaine cognitif considéré.

En sciences, filles et garçons obtiennent le même score. En mathématiques en revanche, les garçons font mieux que les filles, de manière significative, bien que peu marquée.

Interrogés sur leurs pratiques d’enseignement, les enseignants français expriment plus fréquemment que leurs collègues européens un certain malaise face à ces deux disciplines.

 

Vous pouvez lire la totalité de cette note consacrée aux élèves de CM1 sur

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/81/9/depp-ni-2016-33-TIMSS-2015-mathematiques-sciences-evaluation-internationale-eleves-CM1_672819.pdf

Par ailleurs, une autre étude TIMSS porte sur les élèves de terminale. Les constats sont les mêmes : faible niveau des élèves des lycées français en mathématiques et sciences par rapport à ceux des autres pays, et qui plus est forte baisse en France depuis l'enquête précédente de 1995.

Voici aussi un extrait de la revue en ligne « Le café pédagogique » 29 novembre 2016

Les résultats de Timss sont sans appel : en fin de CM1, les jeunes français ont un niveau nettement inférieur à la moyenne des 49 pays participant à l’enquête internationale TIMSS évaluant les compétences en maths et en sciences. En Europe la France se retrouve tout à fait en bas du tableau, 22e sur 22.


 

Ce sont des questions sur lesquelles j'ai beaucoup travaillé professionnellement. Je les ai souvent abordées dans la lettre [alerte] Pourquoi le niveau des connaissances scientifiques et le niveau de culture générale scientifique sont-ils si médiocres en France ? Pourquoi les sciences ne font-elles pas du tout partie des débats sur la culture générale ? Pourquoi, si souvent, les personnes ayant suivi leur scolarité en France ont-elles de si mauvais souvenirs des cours de math et de physique ? Pourquoi, même, est-il plutôt bien vu entre amis de déclarer que l'on était nul en math ?

Je ne vais pas dans ce volontairement court billet reprendre toute la réflexion dont j'ai déjà partagé avec vous de nombreux éléments. J'ai simplement été un peu surpris des commentaires qui ont accompagné la publication de ces résultats. Chacun a une hypothèse, comme si un seul facteur jouait et comme si une mauvaise volonté invisible empêchait d'appliquer « la » solution.

Parmi les nombreux facteurs, il faut sans doute remonter aux débuts de l'école de Jules Ferry et aux débats qui divisaient alors la ligue de l'enseignement : faut-il un enseignement ancré sur le concret, avec des champs et des piquets, ou un enseignement plus abstrait ? Contrairement à ce que j'ai longtemps pensé et soutenu en faveur d'un enseignement des sciences fortement ancré sur le concret de la vie courante, cette question n'est pas simple.

J'ai dès les débuts de l'opération « La main à la pâte » soutenu qu'une certaine conception du « tout expérimental » qui semblait s'y faire jour me semblait très limitative et un peu illusoire.

Par ailleurs, et sans soutenir du tout que c'est une cause unique, je vous soumets une réflexion que j'ai souvent partagée avec vous dans cette lettre alerte :

« Il me semble que l’une des causes de cette mauvaise appréhension des sciences est l’absence à l’école de toute formation systématique à la raison. Ce qui est possible dès l’école maternelle ; s’appuyer sur des faits dont la source est accessible, sur des faits que l’on peut reproduire, sur des faits qui ne sont pas liés à l’affirmation d’un seul ou d’un groupe. Pratiquer une démarche rationnelle dans les échanges, en s’appuyant en particulier sur les règles de la logique, tout à fait absentes de l’école alors qu’elles sont accessibles dès la maternelle. Ne pas considérer a priori comme suspects la science officielle, la médecine officielle… Je sais, cela se fait en ECJS. C’est bien tard !! » Et cela fait partie des compétences générales. Mais à quel moment des cours, dans quelles disciplines, à quelle étape de la scolarité cela est-il pris en compte ? »

Fin

Du billet du 30 novembre 2016