[alerte] - JM Bérard - 10 octobre 2018

Table des matières

 

Un peu de plaisir : l’ile au trésor, RL Stevenson

Violence et humiliation

Climat

Réchauffement

Montée des eaux

Énergies renouvelables

Femmes martyres et justice privée ?

L’éthique dans l’intelligence artificielle

Les difficultés de Macron

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 19 aout 2018

Fin de la lettre du 10 octobre 2018

 

 

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Ce texte a été revu par le logiciel correcteur Robert

Option orthographe rénovée 1990

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Un peu de plaisir : l’ile au trésor, RL Stevenson

Lecture de « L’ile au trésor » de RL Stevenson. 1850 1894, écrivain, grand voyageur. Il a aussi écrit « Docteur Jekyll et Mister Hyde », qui a inspiré de nombreuses œuvres. (Je ne l’ai pas encore lu.) Quelle force, quelle énergie, quelle vigueur dans ce style de narration. Qui plus est je suis toujours admiratif devant les personnes qui connaissent bien un secteur de la réalité et savent nous le faire partager. Qui pourrait écrire, en comprenant ce que cela veut dire « je pris mon couteau et coupai les drisses. Le pic d’artimon tomba aussitôt, la toile s’étala sur l’eau comme un grand ballon vide mais ensuite j’eus beau tirer, il me fut impossible de remuer le hale-bas » Voyage dans un autre monde. Ou encore « La goélette fondit sur moi. Son beaupré arriva au-dessus de ma tête. Je me levai d’un bond et m’élançai vers lui, envoyant le coracle sous l’eau. D’une main je m’accrochai au bout-dehors du foc, tandis que mon pied se logeait entre la draille et le bras. » On a l’impression de ressentir dans notre propre corps ses efforts ; le beaupré, le bout-dehors, le foc, la draille, le bras décrivent une réalité féroce mais pour nous environnée d’une sorte de brouillard poétique.

Violence et humiliation

Je salue très fort l’attribution du prix Nobel à une femme yézidie et à un médecin congolais qui combattent, chacun à sa manière et avec efficacité, l’idée que le viol puisse être une arme de guerre. Je crains, mais cela n’est sans doute écrit nulle part, que cette pratique ne soit courante dans beaucoup d’armées ou de groupes guerriers. Le viol n’est-il pas la récompense lorsqu’un combat féroce a permis de prendre un village, afin que la victoire soit totale ? C’est terrifiant. Où est le combat noble, épée contre épée ? Où est le combat des chevaliers avec leurs destriers et leurs lances ? Il s’agit ici de semer l’humiliation, la terreur, alors que les personnes concernées ne peuvent pas se défendre. Comment l’usage de cette « arme » reste-t-il si couramment admis en 2018 ? Une question : les responsables qui autorisent ces pratiques se rendent-ils compte des ravages moraux qu’ils induisent dans leurs propres troupes ? Quelle société préparent-ils une fois la paix revenue ? Quel est leur projet de société ?

En fait je voulais surtout parler d’une question souvent évoquée par le ministre de l’enseignement supérieur ces jours-ci : comment éviter que les « week end d’intégration » ne tournent au drame (consommation d’alcool, violence) ? Il me semble que la question est plus profonde : que signifient ces rites « d’intégration » ? Ceux qui sont déjà dans la place, qui ont réussi le concours considèrent qu’ils ont le droit d’humilier et de faire violence aux nouveaux pour que ceux-ci aient le droit de les rejoindre. Quelle conception se font-ils des fonctions auxquelles ils se préparent ? Voyons, il faut bien préparer les futurs cadres de l’industrie à humilier leur personnel, sinon comment pourront-ils diriger ? Et il faut bien humilier les femmes pour qu’elles comprennent que, quoique ayant réussi le concours, elles ne seront jamais l’égale des mecs. De plus, ce n’est pas si souvent que l’on peut humilier les femmes en totale impunité. Cela fait tourner la tête. Quelle conception de leur propre couple ont les mecs qui humilient les nanas avec tous les droits que leur donne le fait d’être déjà là et soutenus par la masse bovine ? La ministre essaie de prendre des mesures contre l’alcool et les violences. Il me semble que l’idée même « d’intégration » dans ce contexte est beaucoup plus grave, que c’est une conception de l’humain qui est en jeu.

La grande école où je suis entré se voulait « classe » : le bizutage se voulait astucieux et non humiliant. Mais l’un de mes camarades qui en avait cependant refusé le principe a été soumis à une sanction qui l’a mis réellement en danger de mort. Allez, si je voulais être très bon camarade je dirais qu’ils ne s’en étaient pas rendu compte. Pas sûr. Il a été réellement en danger de mort. Ceux que l’on oblige à boire trop d’alcool aussi. Et les femmes humiliées sont humiliées.

Vous, les auteurs de bizutages, quelle conception avez-vous des fonctions et de la société dans lesquelles entrent ceux que vous bizutez et dans lesquelles vous êtes supposés les accueillir ? Je ne parle pas du bizutage en médecine, je n’ai pas d’éléments suffisants.

Climat

Réchauffement

Le Monde daté du 9 octobre 2018 barre sa une du titre

Climat : une dernière chance pour la planète.

C’est vraiment navrant : en 2018 les journalistes de ce journal dit de référence n’ont toujours pas compris que la planète n’est pas du tout en danger. Ce qui est en danger ce sont les possibilités de vie sur terre de l’espèce humaine et d’un grand nombre d’espèces animales et végétales. Il faut être bien aveugle ou bien prétentieux pour penser que sans espèce humaine et avec un nombre d’espèces animales et végétales réduit de moitié la planète n’existera plus. Elle n’a pas besoin de nous.

Extraits de Mediapart 6 octobre 2018. Je ne publie que des extraits car vous n’êtes pas abonnés à Mediapart.

Climat : le Giec va porter un nouveau coup à la stratégie des « petits pas »

Les représentants de 195 pays vont adopter lundi 8 octobre 2018 en Corée du Sud le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental d’études sur le climat (GIEC), consacré à ce que serait une planète plus chaude de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. De nombreuses catastrophes en résulteraient, en particulier du fait de la montée du niveau des mers. Or ce nombre de 1,5 °C, si l’on n’agit pas énergiquement, sera atteint entre 2030 et 2052. La hausse serait de 5,5° C à la fin du siècle. Un changement radical s’impose, mais les politiques sont-ils prêts ?

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » La célèbre phrase de Jacques Chirac, prononcée en 2002 à Johannesburg, au IVe Sommet de la terre, n’est plus vraiment d’actualité. La nouvelle version serait plutôt : « Notre maison brûle, nous voyons précisément la progression du feu, nous connaissons la température dans chaque pièce, mais nous n’avons pas encore organisé les secours. »

Telle est l’impression qui risque (!) de se dégager lundi 8 octobre 2018 à la lecture du « résumé pour les décideurs » du rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental d’études sur l’évolution du climat (Giec) publié le jour même. Au moment de l’accord de Paris, lors de la COP 21 en 2015, les pays se sont mis d’accord pour tenter de contenir la hausse de la température « bien au-dessous de 2 °C et de poursuivre leurs efforts pour limiter cette hausse à 1,5 °C ». [..]. Or la terre est en ce moment même sur une trajectoire de + 3 °C. Et encore, en prenant en compte les engagements des États. La réalité, elle, est bien pire. La France, par exemple, dont le président a été désigné à New York « champion de la terre » (!! JM B : c’était peut-être avant la démission de Hulot), n’a pas respecté ses propres objectifs cette année – en 2017, la France a dépassé de 6,7 % son plafond d’émissions de gaz à effet de serre. Selon une première version du rapport publiée en juin, la hausse de 1,5 °C devrait être atteinte en 2040, alors qu’il était projeté de ne pas l’atteindre du tout. C’est dire si la situation est urgente, pour ne pas dire impossible à contrecarrer. […]

Parmi nos nombreuses possibilités d’action, même à titre individuel, un conseil de wwf france : manger moins de viande, manger plus local, éviter les produits transformés trop gras trop salés trop sucrés.

Montée des eaux

Une description fort inquiétante du risque :

https://www.youtube.com/watch?v=yvtH89KvqbM

Je sais, le ton est un peu professoral et catégorique, il dit « je suis scientifique, je vous le dis », sans réaliser que le dire ne suffit pas pour convaincre. Mais ce qu’il dit est à mon avis rigoureux et inquiétant.

Cela dit, il faut être réaliste et raisonnable : la montée des eaux va toucher tellement de monde (des millions de personnes ?), en commençant par les habitants des petites iles et en passant par une partie des Pays‑Bas et de New York, qu’il faut annoncer dès maintenant que nous ne recueillerons que 18 réfugiés climatiques et seulement si les autres pays d’Europe en font autant.

Venise va bien sûr être très touchée par la montée des eaux. Mais ce n’est pas grave : l’afflux excessif des touristes a déjà entrainé des dommages et obligé à prendre des mesures restrictives. C’est tout à fait caractéristique du tourisme mondial : on est avide d’aller visiter ce que l’on ne connait pas (enfin, on est surtout avide de prendre des photos, il n’est pas utile de regarder soi-même ni d’avoir le moindre échange avec ceux qui vivent là-bas) et du coup on détruit ce que l’on visite. Même au sommet de l’Himalaya, dont l’accès n’est pourtant pas à la portée du premier venu, les autorités locales ont été obligées d’organiser un service de collecte de déchets. Les étrangers montent, les locaux ramassent. On pourrait pourtant penser que ceux qui sont capables de monter sur l’Himalaya sont aussi capables de le respecter. Pour ma part, je n’ai aucune culpabilité : je respecte totalement l’Himalaya. Mais je constate aussi (grâce à une politique efficace de la municipalité) que, dans la ville des Lilas les habitants jettent beaucoup moins de choses par terre et qu’ils ramassent les crottes de chien.

Énergies renouvelables

Les industriels qui ont investi ou souhaitent investir dans les énergies renouvelables sont amers : selon eux, ce secteur ne bénéficie pas d’un soutien ferme, lisible et cohérent de la part du gouvernement. Selon eux encore, de très nombreux emplois pourraient être créés dans le secteur des renouvelables. Tout se passe comme si, en fait, le gouvernement était très sensible aux arguments des producteurs d’énergies classiques et considérait que le développement des renouvelables va créer du chômage. Ainsi, selon Marcus Tacke, PDG de Siemens Gamesa, plusieurs projets éoliens lancés en 2012 peinent à voir le jour. (Le Monde, 7-8 octobre 2018.) Leadeur mondial dans ce domaine, il s’est engagé à construire une usine au Havre. Je ne sais pas, moi. Comment le PDG d’une entreprise leadeur mondial de l’éolien peut-il être aussi naïf ? Comment peut-il penser que l’on peut construire de l’éolien alors que la puissance politique et économique des tenants de l’électricité nucléaire est considérable et d’une totale mauvaise foi quant à la rentabilité de la production d’électricité par des installations nucléaires.

Une petite remarque intéressante sur la recherche technologique : les éoliennes sont bruyantes, les industriels conduisent des recherches à partir du vol silencieux du hibou. Il est de plus en plus fréquent que l’étude de processus naturels vienne conforter l’usage des équations de la physique.

Femmes martyres et justice privée ?

Ce samedi 6 octobre 2018, des centaines de personnes manifestent devant le palais de justice de Paris pour hurler légitimement contre le fait que, en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint, (125 l’an dernier) ce qui hélas n’inclut pas toutes les femmes martyres victimes chaque jour de violence. Cette manifestation est l’une des conséquences du texte écrit par Muriel Robin et 37 autres personnalités du spectacle, sous le titre brutal « Sauvons celles qui sont encore vivantes », celles qui n’ont pas encore été tuées par leur conjoint. Claude Serillon, qui a signé le texte et était à la manif, trouve que vu le caractère dramatique du problème, il n’y avait pas beaucoup de monde et très peu d’hommes.

https://www.lejdd.fr/societe/sauvons-celles-qui-sont-encore-vivantes-lappel-de-personalites-contre-les-violences-conjugales-3762068

L’an dernier, 123 femmes, ont ainsi perdu la vie. Et 225 000 autres ont été victimes de violences conjugales

Je l’ai déjà dit, c’est une action vitale, mais en même temps je m’inquiète : il me semble que ce nombre d’une femme tuée tous les trois jours circule depuis des années. Il ne baisse donc jamais ?

J’ai commencé ainsi pour dire que, malgré les apparences, ce qui suit n’est pas en contradiction avec l’action de Muriel Robin pour sauver les femmes martyrisées.

Muriel Robin a interprété le rôle de Jacqueline Sauvage, 63 ans, qui a tué son mari, a été condamnée à 10 ans de prison et graciée par François Hollande.

Il me semble que les débats actuels autour d’Alexandra Lange ne doivent pas se confondre avec les débats sur Jacqueline Sauvage. Vous le savez, AL, une femme battue de 32 ans, a tué son mari. Elle n’était pas en situation de légitime défense à ce moment-là, il n’était pas en train de se précipiter sur elle avec un couteau. Elle a considéré que le fait d’être constamment et violemment battue constituait en quelque sorte une situation de légitime défense permanente, elle a donc créé pour elle-même une loi qui lui donnait le droit de tuer. De façon très surprenante, le procureur de la République, à son procès, a admis cette thèse : « dans un réquisitoire de plus d’une heure, vendredi matin, ce dernier avait imploré la cour d’acquitter Alexandra Lange parce qu’elle "n’a rien à faire dans cette salle d’assises". "Ce procès vous dépasse", avait lancé l’avocat général à l’accusée, "parce que, derrière, il y a toutes ces femmes qui vivent ce que vous avez vécu […], le bruit de ces pas qui montent l’escalier et qui nous font comprendre chaque soir que quand il rentre du travail […] le danger rentre à la maison". » Extrait de Libération.

Je suis en total désaccord avec ce que dit le procureur. Sans aucun doute Mme AL vivait un martyr, le procureur le décrit très bien, mais je pense que l’on n’a pas le droit de se faire justice soi-même. Le procureur, qui doit dire le droit, a eu absolument tort de faire un réquisitoire demandant l’acquittement alors qu’elle avait tué quelqu’un. Il ne manque pas de formules juridiques où il aurait pu demander une condamnation de principe avec circonstances atténuantes et dispense totale de peine. Sinon, où va-t-on avec des idées comme cela ? Les enfants battus et/ou victimes d’inceste ont le droit de tuer leurs parents. Les personnes victimes de violences et de persécutions racistes ont le droit de tuer les racistes. Les ouvriers licenciés alors que leur entreprise gagne beaucoup de dividendes ont le droit de tuer les actionnaires. Les bons français victimes du grand remplacement ont le droit de tuer les étrangers en organisant des ratonnades, ou, au moins, d’organiser des polices privées aux frontières. Organiser des polices privées aux frontières pour empêcher les migrants d’entrer, ne cherchez pas, ils l’ont déjà fait. Et ils n’ont je crois pas été poursuivis pour cela. Dans les quartiers « difficiles » les bons citoyens vont organiser des milices privées. Vraiment, où s’arrête-t-on si l’on admet que l’on se fait justice soi-même ? Il me semble qu’une société où chacun fait la loi comme il le souhaite, puis fait la justice et exécute le verdict (alors même que la peine de mort n’existe pas chez nous) n’est plus une société de droit, c’est place à la justice privée.

Mme AL a été acquittée. Je ne suis pas d’accord. Il aurait fallu une condamnation juridique de principe pour avoir tué quelqu’un, assortie d’une dispense de peine, et peut-être même une dispense totale de peine compte tenu des circonstances atténuantes.

J’ai je crois déjà écrit des articles pour parler du martyr terrible des femmes battues. Mais je ne peux pas approuver le principe d’une société où chacun se fait justice. Après avoir tourné le film sur Jacqueline Sauvage (pas sur Alexandra Lange) Muriel Robin a lancé un texte qui demande que l’on sauve celles qui sont encore vivantes, c’est-à-dire celles qui n’ont pas encore été tuées par la violence de leur conjoint. Je le mentionne à nouveau ci-dessus. C’est une très forte et solide analyse. Dans les propositions fortes qu’elle fait pour aider ces femmes martyres elle ne suggère à aucun moment qu’elles doivent avoir le droit implicite de tuer. Je trouve bien que l’on vive dans un pays où il y a des lois. « Tu ne tueras point. »

J’ai comme vous lu sur internet qu’au Canada une femme martyrisée en permanence est considérée comme en légitime défense permanente, même s’il n’y a pas agression directe et immédiate. Le fait que la loi prévoie cela au Canada n’empêche pas que je sois en total désaccord, pour les raisons que j’ai déjà dites : Canada ou pas, je n’approuve pas la justice privée. L’article que j’ai lu ne dit pas combien, sous couvert de cette loi, combien de femmes canadiennes martyrisées tuent leur mari.

On dit parfois que si l’on se fait justice soi-même c’est la loi de la jungle. Non, je ne crois pas que les animaux se fassent « justice » : simplement ils respectent les chaines alimentaires proie/prédateur. Sauf les corbeaux qui mangent du fromage.

Essayez d’imaginer une société où l’on se ferait justice soi-même. Seriez-vous en sécurité ? Voici en tout cas un exemple parmi beaucoup d’autres

https://www.20minutes.fr/bordeaux/1917239-20160902-altercation-mortelle-pau-automobiliste-fuite-rendu

L’éthique dans l’intelligence artificielle

Sujet bien difficile. Je vais juste essayer de retracer les grandes lignes de l’article du journal Le Monde daté du 5 octobre 2018.

Cela m’évoque bien sûr le romancier Asimov et ses lois de la robotique. De nombreux robots existent et agissent dans le monde du futur qu’il décrit. Les lois décrivent les obligations qui s’appliquent aux robots dans l’objectif général de ne pas nuire à l’être humain. Les romans de Asimov décrivent des situations où les robots se retrouvent face à des obligations contradictoires et où l’être humain doit réfléchir aux façons d’appliquer les lois.

1 un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.

2 un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.

3 un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Au fil des romans, un robot (un robot !) soutient l’idée qu’il faut ajouter une loi 0 selon laquelle la défense de l’espèce humaine doit avoir priorité sur la protection d’êtres humains.

Ces questions « d’éthique » de l’intelligence artificielle sont importantes, au moment où l’on doit élaborer les programmes qui détermineront, par exemple, le comportement des voitures autonomes. Un groupe de scientifiques a élaboré une charte publiée par Google. Par Google ! Ils récusent d’emblée toute création de technologies qui seraient globalement nocives ou susceptibles de l’être. Belle pétition de principe. Mais nocives à qui, comment, qui en décide ? En fait ce texte est une réaction fort importante d’employés de Google aux projets de Google visant à aider l’armée US à analyser des images de drones.

Déjà, de nombreux spécialistes condamnent la création et l’usage de robots tueurs, dont certains états-majors souhaitent le développement. Certains états-majors, pas tous. D’autres militaires souhaitent que la décision de tuer sur le champ de bataille provienne toujours d’un être humain. Après, bien sûr, c’est une question éthique et politique, pas une question d’informatique. Prenant en compte le fait que ce n’est pas aux producteurs de logiciels seuls de définir une éthique un organisme a été créé, avec Amazon et autres Gafam, mais dont la gouvernance est partagée avec des ONG telles que Amnesty international. Tel homme politique bien inspiré (Emmanuel Macron) considère qu’il faut éviter que « les démocraties succombent à un syndrome orwellien où la technologie n’est plus un instrument de la liberté. » C’est ainsi que le député Cédric Villani propose judicieusement la création d’un « comité d’éthique pour les technologies numériques et l’intelligence artificielle ». Il n’y a malheureusement pas de consensus en Europe, et il serait fort dommageable « qu’une approche non coordonnée crée un patchwork règlementaire. » (Rapport de l’European group on ethics in sciences and new tecnologies.) Tout cela est fort complexe, implique les états, les sociétés qui produisent les logiciels, les financeurs, les acheteurs (états démocratiques ou non, ou groupes privés aux objectifs divers). On termine la lecture de l’article en se disant que dans un rapport d’intérêts aussi complexes on n’est pas près d’un consensus. D’où la nécessité de faire vite, pour éviter que Google, par exemple, ne crée un monopole irréversible.

Les difficultés de Macron

Tous les commentateurs nous le disent, en ce moment Macron rencontre de grandes difficultés, doutes sur la politique à mener, démission de ministres, mauvaise image dans l’opinion (arrogance), petites phrases brillantes mais perçues comme méprisantes. Rappelez-vous, il dit à un jeune horticulteur qui n’a pas de travail « Il vous suffit de traverser la rue, tous les restaurants cherchent des employés. » Pas de chance : ce jeune homme est ensuite souvent passé à la télé et justement il explique qu’il a souvent exercé des fonctions de plongeur dans un restaurant. Depuis, grâce je pense à l’intelligence de ses entretiens à la télé, on lui a proposé du travail. Il a gagné à la loterie : tout le monde ne peut pas bénéficier de phrases méprisantes du président puis d’une bonne couverture télé.

Pour ce qui me concerne, j’ai déjà dit à quel point je suis en désaccord avec la plupart des décisions que prend le président. Dois-je me réjouir de ses difficultés ? Non. Il est élu pour cinq ans. Il me semble hélas (pure intuition) que la situation actuelle ouvre un boulevard à Marine Le Pen pour le quinquennat qui suivra celui de Macron. Dois-je pour autant cesser de critiquer ses actions lorsque je suis en désaccord ? Non bien sûr : ce ne sont pas ceux qui critiquent Macron qui font monter Le Pen, c’est la politique de Macron. Que faire ? Militer et agir le plus possible, là où on est investi. Cela suffira-t-il pour éviter Le Pen ? De plus, si pas Macron, si pas Le Pen, qui ?

CGU de la lettre [alerte] mise à jour du 19 aout 2018

Merci des critiques de ceux de vous qui seraient en désaccord avec tel ou tel point de ces CGU, je modifierai.

CGU signifie « Conditions générales d’utilisation. » Ce sont celles que vous n’avez pas l’habitude de lire lorsqu’on vous demande d’attester que vous les avez lues. Moi non plus d’ailleurs, mais j’ai tort, car les conséquences sont parfois désagréables. Les commerçants le savent bien. Ils savent que dans l’ensemble on va signer sans lire, et qu’il faudra attendre les réactions d’internautes plus vigilants ou d’associations pour nous faire prendre conscience.

Ces CGU du 19 aout 2018 sont valables à partir du 19 aout 2018 et jusqu’à nouvelle mise à jour.

Directeur de publication JM Bérard, diffusion JM Bérard Chris Boissin.

Inscription sur la liste de diffusion sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour donner les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Tous les textes écrits par JM B dans la lettre sont libres de diffusion, à condition de préciser la source (Lettre alerte JM Bérard) et la date. La lettre elle-même est libre de diffusion, les droits pour les textes cités sont réputés avoir été respectés par JM B.

En application du RGPD ne sont (en principe !!! ) inscrits sur la liste de diffusion de la lettre que ceux qui ont exprimé par un acte explicite l’accord pour être inscrit.

Le fait de recevoir la lettre ne signifie pas qu’on soit en accord avec son contenu. En dehors des gestionnaires JM Bérard et C. Boissin nul ne connait les adresses des destinataires, qui ne sont communiquées ou vendues à quiconque.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit d’une citation.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris sont précieuses, indispensables, car elles contribuent à la réflexion de tous.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée,
il faut me le signaler.

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Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

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Fin de la lettre du 10 octobre 2018