[alerte] - JM Bérard - 8 décembre 2017

Table des matières

[alerte] - JM Bérard 8 décembre 2017

Partage

Tout passe, reste le souvenir

Abraham Ségal, avant-première mardi 12 décembre 2017 et ensuite en salles

Chronique de l’Éducation nationale

Au fil du temps

Une information capital

Au fil des jours, en parcourant le journal Le Monde du 7 décembre 2017

L’audiovisuel public français, c’est une honte

L'agriculture bio s'en sort mieux que la conventionnelle

Faire part de décès

Objectivité et vérité de l'information

Documents à votre disposition

Orthographe

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Fin de la lettre du 8 décembre 2017

 

jean-michel.berard xx orange.fr

 

Partage

Tout passe, reste le souvenir

Titre un peu plat, mais je ne vois pas comment dire mieux.

Les chansons de Johnny Hallyday, d’Eddy Mitchell, de Brassens et aussi de Brel, Barbara, Maxime Le Forestier ont accompagné les étapes de ma vie. (Attention : ceux que je cite ne sont pas tous morts.) Merci à eux. (À elles et eux ?)

La mort de Johnny Hallyday suscite un déferlement d’hommages. Je me demande si ce n’est pas comme les résistants après la Libération : parmi tous ces hommages, quelle était à l’époque l’opinion des personnes qui encensent maintenant ? Que pensait-on dans les milieux bien pensant de ce motard né dans la rue ? Et que pensait-on dans les milieux bien pensant de ces jeunes qui exprimaient leur enthousiasme en cassant tous les sièges des salles de concert ? Pas de problème : les milieux bien pensant ont maintenant trouvé de nouveaux groupes sociaux à mépriser.

Je ne donne qu’un lien mais j’ai aimé beaucoup de chansons de Johnny Hallyday :

https://www.youtube.com/watch?v=3EYNl8-rZCY

Abraham Ségal, avant-première mardi 12 décembre 2017 et ensuite en salles

 

Reçu de l’une de vous, AX, un message attirant l’attention sur un film réalisé par Abraham Ségal. Je souligne que tous les spectacles créés ou inspirés par Abraham Ségal que m’a conseillés AX m’ont toujours impressionnés et fait évoluer. Sans parler d’Edgar Morin, sujet de ce film.

Voici l’annonce de l’avant première au Luminor et le flayer des premiers débats à L’Espace Saint-Michel à diffuser parmi tous vos ami-e-s et vos contacts parisiens et proche banlieue. Merci de votre engagement et votre solidarité ! Amicalement, Abraham Ségal

Films En Quête et JHR Films

PRÉSENTENT EN AVANT-PREMIÈRE MARDI 12 DÉCEMBRE À 19H30

au Luminor Hôtel de Ville (20 rue du Temple, 75004 Paris - Métro Hôtel de Ville)

ENSEIGNEZ À VIVRE ! EDGAR MORIN ET L’ÉDUCATION INNOVANTE

En présence du réalisateur Abraham Ségal et avec la participation exceptionnelle d’Edgar Morin

Billets en vente au cinéma ou sur

http://www.luminor-hoteldeville.com/film/226054/

DANS LES SALLES À PARTIR DU 13 DÉCEMBRE 2017

Projections rencontre à l’Espace Saint-Michel (7 place Saint-Michel Paris) mercredi 13 décembre 2017 à 20h, vendredi 15 décembre à 20h et dimanche 17 décembre entre 16h et 17h, horaire précis dans les revues de programmes de cinéma.

Chronique de l’Éducation nationale

C’est un peu comme Donald Trump : on alimente une chronique quotidienne avec toutes ses remarques et décisions irrationnelles et dangereuses. Je suis bien tenté de créer une chronique « Jean-Michel Blanquer ».

Les résultats d’une enquête internationale (Pirls) publiés récemment montrent que les élèves français sont mal classés sur le critère de compréhension de ce qu’ils lisent. (Les élèves français ont plus de difficultés à effectuer des tâches complexes telles qu’interpréter et évaluer des informations lues.) Il y a sûrement de nombreuses façons pour apprendre aux élèves à mieux comprendre ce qu’ils lisent. Par exemple soutenir l’intérêt pour la lecture de tous les élèves et qui plus est apporter un soutien renforcé à ceux qui n’ont pas de livres à la maison. Dans un trait de génie, le ministre a pris une mesure immédiate : il faut à l’école une dictée quotidienne. C’est vrai, ça, la dictée va sûrement aider les élèves à comprendre ce qu’ils lisent. Non ? Ah bon, tant pis : l’obsession de l’orthographe est l’un des piliers des parents soucieux du « succès » de leur enfant et nostalgiques de la bonne école du certif ! La dictée quotidienne va les rassurer. Enfin un ministre qui agit dans le sens que nous souhaitons. Ça n’est pas la question ? Oui mais c’est sa réponse !

Dans la revue en ligne « le café pédagogique » du 6 décembre 2017 plusieurs articles sont consacrés à cette question. Tous fort intéressants. Je me contente de vous donner les liens, pour ne pas saturer ceux que cette question n’agite pas.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/12/06122017Article636481420943000310.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/12/06122017Article636481420927218858.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/12/06122017Article636481420907062350.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/12/06122017Article636481420902374790.aspx

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/12/06122017Article636481420896749718.aspx

Je sais, je vous laisse faire tout le travail.

Quelques extraits qui me frappent, voir les sources et les auteurs dans les textes cités :

Les points faibles ce sont les textes informatifs plus que les textes narratifs. Surtout ce n’est pas le décodage mais la compréhension. Les jeunes français savent prélever des informations dans un texte mais ne savent pas en tirer des inférences pour comprendre les textes. Ils ont du mal à argumenter et à s’exprimer. Ce n’est pas le décodage ? Mais alors comment va-t-on continuer de faire porter tous les maux sur les prétendus ravages de la méthode globale de lecture ? D’autant plus que les élèves objets de cette enquête ont été formés à l’époque ou des ministres ayant à peu près les mêmes façons de voir que Blanquer étaient aux manettes, et même Blanquer lui-même en tant que cadre du ministère.

Dans Pirls ce qui caractérise la France c’est le décrochage entre la compréhension explicite du texte et la compréhension implicite, fine. Ce n’est pas un problème de déchiffrage. Mais par exemple de comprendre ce que le texte ne dit pas et qui doit être déduit. Il faut donc apprendre à travailler les relations causales dans un texte, les états mentaux des personnages ou les intentions des auteurs : sur ce point par exemple la France est le pays qui accorde le moins d’importance à interroger sur ce que l’auteur veut dire. Tout cela relève de l’enseignement explicite de la compréhension. JM B : je ne suis pas spécialiste de l’enseignement des lettres. Faut-il vraiment s’interroger sur ce que l’auteur veut dire, ou d’abord lire ce qu’il écrit ?

Les difficultés de compréhension ont aussi une dimension sociale. « On marginalise une partie de la population. L’École seule ne peut pas y arriver. Il faut une politique forte autour de l’école. C’est une question politique, celle de l’appauvrissement d’une partie de la population que l’on éloigne de la culture. Il y a une négligence de notre école pour certains enfants. Les réponses pédagogiques ne vont pas suffire. »

Si j’ai bien compris il ne suffit pas de savoir déchiffrer, il vaudrait mieux comprendre ce qu’on lit. Cela me semble bien dangereux. Un futur élève d’une école de commerce, à la rigueur d’une école d’ingénieurs a besoin de comprendre. Est-ce vraiment utile pour les élèves qui auront un CAP ou un BEP ? Il leur suffit d’appliquer les directives qu’on leur donne. D’ailleurs le programme des Lycées professionnels comporte une part très réduite, et avec peu de coeff, de culture générale. Remarque évidemment totalement provocatrice que certains de vous vont interpréter comme un mépris des élèves de LP alors que je souhaite marquer exactement le contraire. Si l’on regarde les programmes des lycées professionnels et l’appétit du patronat pour l’apprentissage sur le terrain, on se demande un peu où est la culture générale. D’ailleurs c’est vrai, la culture ne « sert » absolument à rien, sauf à avoir du plaisir, à échanger et peut-être à créer. Sauf dans de rares cas, ce sont des capacités inutilisées en entreprise dans les postes d’exécution.

Au fil du temps

Une information capital

(Capital : il manque une e ?) (Je ne dis pas une e par souci de féminisme, mais parce que en typographie les noms des lettres sont féminins.) 6 décembre 2017, le bulletin d’information de 17h sur France Inter. Comme plusieurs fois par jour nous avons droit à un article sur la bourse. Elle est stable. Certaines valeurs ont monté, d’autres ont baissé. Je l’ai déjà demandé plusieurs fois : qui a besoin de ces informations ? Les personnes qui travaillent dans ce secteur ou qui investissent pour leur compte personnel ont besoin d’informations beaucoup plus détaillées et disposent à cet effet de très nombreux outils. Non, c’est simplement pour nous imbiber du fait que le fonctionnement financier de la planète est un élément fondamental de notre société. Pourquoi pas des bulletins sur le réchauffement climatique, l’évolution du nombre de sans-logis, que sais-je encore ? Aujourd’hui’hui 6 décembre 2017 le Cac 40 est à 5 378 points. Au plus fort de la crise des subprimes (2007 – 2011) il était à quelque chose comme 3 000. Quelqu’un qui a investi 3 000 euros à l’époque et a géré prudemment son porte-feuille en a aujourd’hui’hui plus de 5 000. Allons, JM B, ne soyez pas simpliste : ce sont ces investisseurs qui prennent des risques pour faire tourner l’économie. Des risques ? Macron a grandement facilité les licenciements sans justificatif économique. Les investisseurs ne prennent plus le risque d’être obligés de donner du travail aux salariés. On peut enfin investir là où le profit est le meilleur, en étant, au pire, obligé de proposer aux licenciés un plan social en Tchétchénie ou en Irlande.

Au fil des jours, en parcourant le journal Le Monde du 7 décembre 2017

Pourquoi celui-ci ? Juste pour prélever un échantillon de ce qui se passe, biaisé bien-sûr par le fait que cela a été travaillé par la rédaction du journal.

L’audiovisuel public français, c’est une honte

Violente attaque du président Macron contre l'audiovisuel public. L'audiovisuel public c'est une honte pour nos concitoyens, c'est une honte en termes de gouvernance, c'est une honte en ce que j'ai pu voir ces dernières semaines de l'attitude des dirigeants. Gaspillage, mauvaise gestion, médiocrité des programmes et des contenus, relations malsaines entre l'audiovisuel et ses partenaires extérieurs. Il est difficile de faire une critique aussi globale et aussi peu argumentée. Je ne suis pas dans les milieux où l'on sait ce que ce pilonnage prépare. Une réduction des moyens bien sûr, sans doute au détriment de la qualité culturelle des programmes. Une certaine prise de contrôle politique des formes et du contenu de l'information ? C'est fort possible. Pour ma part, j’écoute beaucoup France inter depuis mes vingt ans, j'écoute France Culture, j'ai plaisir à regarder Arte, les chaînes publiques 2 et 3. Et je n'ai pas honte. Je crains bien que cela ne prépare aussi un renforcement des interventions du secteur privé. C'est vrai ça, on voit bien avec TF1 et encore plus avec Cyril Hanouna sur C8 que le privé évite la médiocrité des programmes.

L'agriculture bio s'en sort mieux que la conventionnelle

Études « Les acteurs économiques de l'environnement », Insee 5 décembre 2017. (L'Insee produit des études dont la qualité est rarement critiquée.) En résumant en style télégraphique : le résultat des exploitation des agriculteurs bio vin/maraîchage/ production laitière sont meilleurs que ceux des exploitations conventionnelles. Échantillon 1800 fermes bio, 28000 exploitations conventionnelles. Les agriculteurs bio ont en moyenne un chiffre d'affaire de 17000 euros par hectare soit 46% de plus qu'en conventionnel. Plus forte présence en zone AOP. Économies à la production du fait de la non utilisation de pesticides et d'engrais. Recours plus important aux circuits courts. Remarque JM B:tout cela est intolérable, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles risque de protester, on va perdre des électeurs parmi les notables de la campagne. Heureusement le gouvernement, tout en maintenant l'aide à la création d'exploitations bio a supprimé l'aide au maintien. Ouf. On a évité des tombereaux de fumier devant les préfectures.

Faire part de décès

Je suis toujours perplexe en lisant les faire-part : à qui s'adressent-ils ? Certaines familles font imprimer tous les titres, décorations, cursus professionnel du défunt. Pour que ses anciens collègues le reconnaissent ? D'autres ne mettent que le nom. Elles ont la tristesse, parfois la profonde tristesse, plus rarement la douleur de faire part. Pour chacune des familles ce texte a une fonction précise, dit des choses précises, à la famille (rédiger le texte n'est pas toujours simple), aux amis, aux collègues, à un public plus large. Savez-vous si une étude sociologique un peu générale a été faite sur ces faire part ?

Objectivité et vérité de l'information

Je ne pense pas qu'il existe une information objective. Dans les médias, par exemple, la rédaction établit le sommaire en sélectionnant des sujets et en en écartant une multitude d'autres. Le sommaire de tel journal ou bulletin en ligne n'est pas le même que celui d'un autre média. Existe-t-il une vérité de l'information ? Je ne le pense pas non plus. Déjà en physique les débats entre chercheurs peuvent être vifs, et il peut être difficile de parvenir à un consensus, qui évoluera. Alors dans la description de la société ! Tout cela pour dire que non, la lettre [alerte] ne distribue pas la vérité. (Cela dit, aucun de vous ne le pensait ! ) Les analyses que je fais dépendent de ma culture personnelle, de mon cursus, de mes évolutions. J'essaie au moins, à chaque fois, de vous donner les sources et les éléments sur lesquels je m'appuie. Tout cela pour dire que je suis réellement heureux de vos réserves et de vos critiques que de façon générale je publie. Simplement il vaut mieux que vos messages soient accompagnés d'une argumentation. Une « vérité » assénée ne prête guère au débat. Cela ne veut pas dire que je prône la post-vérité et le relativisme à la mode. Je prône le débat argumenté.

Documents à votre disposition

Grâce à Chris Boissin, magicien à la fois de ma mémoire et de la mémoire de mon ordinateur, j’ai à nouveau accès à un espace que j’avais créé pour mettre à disposition divers documents (textes, photos). Je n’ai recherché aucune cohérence, ces documents sont là parce qu’ils me semblent pouvoir vous intéresser. Flânez, cliquez. Je pense que dans des moments de détente vous pouvez trouver ici de quoi vous régaler.

https://drive.google.com/drive/folders/0B_Wky0_FwW1tekd3aXNsOEpwVk0

J’ai essayé tous les documents, cela fonctionne. Pour certains documents un message s’affiche « un petit problème est survenu » (petit problème, petit dessert, petite piqûre… Quelle est l’unité de mesure ? Quel est le degré à partir duquel un problème est grand ?) il suffit de cliquer sur télécharger comme le propose le message. J’ai retrouvé avec plaisir des documents dont j’avais un peu oublié l’existence. Je constate que malheureusement je n’ai pas suivi mes propres conseils : beaucoup de documents ne sont pas datés, le nom de l’auteur manque sur certains.

Orthographe

Ce 8 12 2017 le correcteur Robert est de mauvaise humeur. L’orthographe a été corrigée dans les règles d'avant 1990.

Fonctionnement de la lettre [alerte]

 

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour savoir les raisons du départ ! Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard XX orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l’un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent le contenu de la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info


 

Fin de la lettre du 8 décembre 2017