[alerte] - JM Bérard - 24 avril 2017

 

jean-michel.berard orange.fr

Table des matières

[alerte] - JM Bérard – 25 avril 2017 -

Orthographe

Science, raison, recherche, avenir de notre cadre de vie

« Le cinquième jour », poème de la Marche pour les sciences

Liberté de la recherche

Place de la recherche

L'avenir de notre cadre de vie

Présidentielles deuxième tour

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Fin

 

 

Orthographe

Ce texte est écrit dans l'orthographe recommandée 1990 en suivant, si je n'ai pas fait d'erreur, les recommandations du logiciel « Le Robert Corecteur »

Science, raison, recherche, avenir de notre cadre de vie

Le 22 avril 2017 a eu lieu aux USA et dans 500 villes du monde une marche des sciences, ou marche pour les sciences selon les traductions. Face aux développements de l’obscurantisme dans le monde, la mobilisation s'installe : défendre le droit à la recherche, le droit à la connaissance, le droit à la raison.

http://www.rfi.fr/science/20170422-marche-science-500-villes-monde-trump-climat-environnement

Ou, avec davantage de contenu, le site de l'institut Curie

https://curie.fr/actualite/ouverture/22-avril-la-marche-pour-les-sciences

Le site de l'institut met l'accent sur l'assèchement de la recherche que provoqueront les mesures prises par Donald Trump limitant, en raison de leur religion supposée ou de la religion dominant dans leur pays l'accès de personnes au territoire US. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, pour l'instant, les critiques les plus offensives contre ces mesures proviennent des grandes entreprises informatiques de la Californie.

« Le cinquième jour », poème de la Marche pour les sciences

Extraits du site Mediapart, 22 avril 2017, Pascal Maillard. Ce site est payant, j'enlève donc de larges extraits.

Voici « Le cinquième jour », un très beau poème de Jane Hirshfield qui a été lu par l’auteur ce 22 avril à Washington et simultanément dans des centaines de villes à travers le monde, à l’occasion de la Marche pour les sciences. [...]

 Le poème que nous allons lire devant vous a été traduit par Delia Morris et Geneviève Liautard, traductrices officielles de l’œuvre de Jane Hirshfield, [...]

Elle l’a écrit le 25 janvier, cinquième jour de la nouvelle présidence des États Unis, quand les informations sur le changement climatique ont été enlevées du site Web de la Maison Blanche et que des scientifiques de l’Agence pour la Protection de l’Environnement, du Service des Parcs Nationaux, du Département de l’Agriculture ainsi que d’autres agences fédérales ont reçu l’ordre de ne plus divulguer de nouvelles informations sur la recherche, sans autorisation. [...]

Le cinquième jour

Il fut interdit aux scientifiques

qui étudiaient les rivières de parler

ou d’étudier les rivières.

Aux scientifiques qui étudiaient l’air

on demanda de ne pas parler de l’air,

et ceux qui travaillaient pour les paysans

furent muselés,

et ceux qui travaillaient pour les abeilles.

Du fin fond du Dakota du Sud quelqu’un

commença à poster des faits.

On demanda aux faits de ne pas parler

et ils furent supprimés.

Les faits, étonnés d’être supprimés, se sont tus.

Alors, seules les rivières

parlaient des rivières,

et seul le vent parlait de ses abeilles,

tandis que les bourgeons réels des arbres fruitiers

poursuivaient sans cesse l’avancée vers leur fruit.

Le silence parlait fort du silence,

et les rivières continuaient à parler

des rivières, des rochers, de l’air.

Gravement, sans oreilles ni langues,

les rivières incontrôlées continuaient à parler.

Les chauffeurs de bus, magasiniers,

programmeurs, machinistes, comptables,

techniciens de labo, violoncellistes

continuaient à parler.

Ils parlaient le cinquième jour,

du silence

Jane Hirshfield

© Traduction Delia Morris

 et Geneviève Liautard 2017

Liberté de la recherche

La précédente mobilisation des chercheurs US a été provoquée par la décision de Donald Trump de rayer des serveurs informatiques fédéraux des quantités importantes de données scientifiques concernant le réchauffement climatique. Peut-être peut-on, de façon totalement irréfléchie, prendre des décisions politiques niant le réchauffement climatique. Mais il est gravissime de supprimer des données scientifiques concernant ce sujet. Comment, par exemple, pourra-t-on évaluer les effets de la politique suivie si l'on ne connait pas l'état de la situation ? Galilée avait dû renoncer, sous menace de mort, à soutenir que la terre n'était pas le centre du monde.

Place de la recherche

Par ailleurs plusieurs prix Nobel français, dont Serge Haroche, expriment une vive préoccupation devant la baisse des crédits publics pour la recherche. Qui plus est, selon eux, l'orientation actuelle des politiques publiques vise à soutenir essentiellement les recherches dont on peut attendre de rapides retombées industrielles et économiques. Or la recherche fondamentale est essentielle au développement des connaissances. J'ai souvent cité l'exemple de Kastler et Brossel travaillant en 1950 sur le pompage optique, qui ne « servait » absolument à rien, alors qu'ils ne pouvaient en aucun cas prévoir les retombées qu'auraient leurs recherches sur la création du laser, outil partout présent de nos jours.

Je n'ai malheureusement pas noté le texte d'une intervention de Serge Haroche au Collège de France : il explique que pour obtenir des subventions publiques les laboratoires doivent remplir de lourds dossiers dont les thèmes doivent rentrer dans des rubriques très rigides de recherche appliquée. La recherche fondamentale est reléguée dans une rubrique au titre fourretout, du genre « Inclassable ». Non je plaisante ce n'est pas cela mais quelque chose du genre « divers » ou « autres ».

L'avenir de notre cadre de vie

J'ai un peu manqué de vigilance à ce sujet ces derniers temps. Les décisions de Donald Trump concernant en particulier le réchauffement climatique sont criminelles. On ne peut même pas dire « ce qu'un président a fait l'autre peut le défaire », car pendant ce temps-là le réchauffement est irréversible. En Europe, la commission de Bruxelles freine systématiquement toute décision visant à interdire l'usage de produits dangereux dans la production alimentaire. Cancers ? Troubles hormonaux ? On a maintenant des preuves claires sur le fait que les industriels consacrent des sommes considérables à payer des scientifiques pour produire des rapports minimisant les effets dangereux des produits mis en cause.

Présidentielles deuxième tour

En suscitant des critiques très vives chez certains de vous, j'ai fondé toutes mes analyses et toute ma tactique sur le fait que je considère les fondements historiques de la pensée, les analyses, les prises de position, les actions, les sympathies de Marine Le Pen comme totalement en dehors des principes démocratiques et républicains. Je ne peux donc pas être d'accord avec ceux qui pensent qu’après tout Le Pen et Macron sont l'un et l'autre étrangers aux intérêts des travailleurs et qu'il vaut mieux s'abstenir. Je n'ai jamais pensé que le programme de Macron soit conforme aux intérêts des travailleurs, en particulier sur le droit du travail, mais les fortes divergences restent dans le cadre du débat démocratique et républicain. Il y aura des députés, des sénateurs, des syndicats, des luttes populaires, des manifestations, des articles de presse, des expressions de pensée. On restera dans le cadre de la démocratie. Je ne partage pas non plus le point de vue de ceux qui pensent « autant essayer Le Pen une bonne fois. » L'avantage de la démocratie est qu’avec le billet aller on peut compter sur le billet retour. Je ne m'abstiens pas, je vote Macron.

Les deux sondages de deuxième tour disponibles ce lundi 24 avril 2017 à 12 h 30 montrent une forte domination des intentions de vote pour Macron au détriment de Le Pen. Ah bon ? Il reste pourtant quinze jours de campagne… C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne faisais pas confiance aux sondages d'avant premier tour qui donnaient Mélenchon fortement gagnant face à Le Pen. Je considérais que cela ne pouvait pas tenir compte de tous les mouvements massifs d'opinion à droite entre les deux tours qui rendaient à mes yeux ce résultat peu crédible. Opinion personnelle, certes. En tout cas en écoutant la télé ce lundi 24 avril 2017 je constate que la fermeté de certains leadeurs de droite appelant dimanche soir énergiquement à voter Macron n'est pas suivie par tous les leadeurs de droite, et que les électeurs de Fillon et Mélenchon (d'après des micros-trottoirs très sommaires) sont loin de vouloir tous voter Macron. À l'heure où je termine cette lettre on n'est pas sûr que malgré les déclarations fermes de certains le parti Les Républicains appellera à voter Macron.

Fonctionnement de la lettre [alerte]

Inscription sur la liste de diff sur simple demande. On peut aussi se désinscrire, sans même avoir à remplir un long questionnaire pour savoir les raisons du départ. Les adresses des destinataires n’apparaissent pas lors de l’envoi.

Vous pouvez m’écrire à

jean-michel.berard orange.fr

Ce qui est écrit dans cette lettre n’engage strictement que moi, sauf bien sûr s’il s’agit de la citation d’un appel ou d’un communiqué.

Les remarques et réactions que vous m’envoyez concernant ce que j’écris me sont précieuses, indispensables, car elles font rebondir la réflexion.

Lorsque je publie l’une de vos réactions, je ne mentionne pas votre nom. La liste de diffusion comporte près de 300 abonnés, qui plus est la lettre est disponible sur internet et je pense que vous ne tenez pas forcément à ce que votre qualité de lecteur de [alerte] soit diffusée ainsi à tous les vents. Je peux selon ce que vous souhaitez citer votre prénom ou vos initiales, ou continuer à garder la mention « reçu de l'un de vous ».

Les messages que vous m’envoyez, s’ils concernent le contenu de la lettre [alerte], sont réputés pouvoir être diffusés dans la lettre, un peu comme le courrier des lecteurs qui écrivent à un journal, mais sans que votre nom soit cité. Si en m’envoyant une réaction à propos de la lettre vous ne souhaitez pas du tout qu’elle soit publiée, merci de me le signaler.

Outre l’envoi par courrier électronique sur simple demande, les lettres [alerte] sont consultables sur

http://alerte.entre-soi.info

Fin

De la lettre du 24 avril 2017